Le chèvrefeuille
Il s’enroule sur son support avant de déployer ses fleurs odorantes : le chèvrefeuille déploie ses fragrances dans l’herbier de Gallica
Le chèvrefeuille désigne en fait le genre Lonicera, nom donné par Linné d’après celui du botaniste Adam Lonicer, qui décrit la plante dans son Botanicon en 1565. Il fait partie de la famille des Caprifoliacées comme la cardère, la linnée boréale, la scabieuse ou la valériane ; ce nom est tiré de caprifolium, la feuille de chèvre. Les appellations communes du chèvrefeuille sont nombreuses et imagées : barbe de chèvre, cabrifolle, broute bique, lait de bonne-Vierge, sucette, suce-miel (à cause de son nectar sucré). Il abrite des insectes comme le Petit Sylvain ; plante mellifère, il donne un miel apprécié.
Grandville, Les fleurs animées, t. 1, Paris, 1867
Le plus commun est le chèvrefeuille des jardins (Lonicera caprifolium), grimpant, caduque, rustique et commun en Eurasie ; il peut atteindre 3 mètres de haut. Le chèvrefeuille des bois croît jusqu’à 7 mètres ; il était cultivé dans les haies et son écorce était utilisée contre la goutte et la syphilis. Quant au chèvrefeuille des haies, il donne un bois blanc très dur. A ces espèces européennes s’en ajoutent d’autres provenant des autres continents : chèvrefeuille toujours vert en provenance d’Amérique du Nord, chèvrefeuille de Tartarie ou chèvrefeuille du Japon, d’origine asiatique.
Utilisé surtout comme plante ornementale, le chèvrefeuille permet d’habiller les treillages sur lesquels il grimpe. Il tend à étouffer les jeunes arbres, dont certains ont été convertis en canne faite d’un chèvrefeuille enroulé autour d’un tronc. Les baies du chèvrefeuille sont toxiques, mais ses fleurs donnent de l’eau distillée dont le sirop soignait le hoquet. En Provence, ces fleurs donnent une essence utilisée en parfumerie. Les tiges en bois dur servent de dents de herse, peigne de métier à tisser, ou tuyau de pipe. La racine donnerait un colorant bleu ciel.
Maurice Pillard Verneuil, Etude de la plante, Paris, 1903
La propension du chèvrefeuille à s’attacher à son support en a fait le symbole des liens d’affection dans le langage des fleurs. Cela a aussi inspiré à Marie de France le Lai du Chèvrefeuille : Tristan ne peut se passer d’Yseult de même que le chèvrefeuille s’enroule autour du coudrier, plantes qui ne peuvent plus vivre longtemps loin l’un de l’autre. Le chèvrefeuille en vient à symboliser les liens des plus célèbres amoureux de la littérature courtoise. Après le lierre, voici une autre plante bien attachante, chantée par les poètes !
Fleurs des jardins et des champs, Paris
Pour aller plus loin
Feuilletez la sélection botanique de notre parcours Gallica La Nature en images et parcourez les jardins à la recherche des différentes espèces de chèvrefeuille.
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