Christine de Pizan : Traités politiques
Cet ouvrage, commandé par Philippe II le Hardi, qui meurt avant de l'avoir reçu, est la biographie de Charles V. Composée en 1404, elle est rédigée à l’aide de chroniques (notamment des Grandes Chroniques de France), de nombreux souvenirs personnels de Christine de Pizan, et d’anecdotes récoltées auprès des proches du roi.
Trois témoins conservés au département des Manuscrits ont été numérisés : manuscrits Français 2862, Français 5025, Français 10153.
L’Avision Christine, rédigée en 1405, est une allégorie sous forme de songe. Christine voyage au pays de Libera, allégorie de la France, et rencontre des figures (Dame Opinion, Dame Philosophie) qui retracent l’histoire du pays, de sa naissance hors du chaos aux tourments du début du siècle. Le conflit entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans apparaît en arrière-plan.
Un témoin conservé au département des Manuscrits a été numérisé : manuscrit Français 1176.
Cette lettre, en date du 10 février 1404, est adressée à Eustache Deschamps. Elle a pour thème central ce que Christine perçoit comme la décadence du monde et la corruption de toutes les classes sociales. Cette lettre révèle aussi l’estime réciproque que les deux protagonistes se portent.
Un témoin conservé au département des Manuscrits a été numérisé : manuscrit Français 605.
Le 5 octobre 1405, Christine de Pizan adresse à la reine Isabeau de Bavière une épître en faveur du rétablissement de la paix civile. Elle veut convaincre la reine de s’opposer à la bataille qui pourrait éclater entre le duc d’Orléans et le duc de Bourgogne. La lettre met en valeur le rôle que les femmes ont à jouer en politique.
Trois témoins conservés au département des Manuscrits ont été numérisés : manuscrits Français 580, Français 604, Français 605.
Ce miroir des princes, composé aux alentours de 1406-1407, est dédié à Louis de Guyenne, dauphin de France. C’est une description allégorique de l’Etat comme un corps, dont le roi est la tête. Il décrit le fonctionnement d'une société, où règne la concorde, et y associe l’image d’un roi idéal.
Un témoin conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal et quatre témoins conservés au département des Manuscrits ont été numérisés : manuscrits Français 1197, Français 1198 , Français 1199, Français 12439, Arsenal MS-2681.
Ce traité militaire, composé en 1410, explique les droits et les devoirs d’un bon seigneur en temps de guerre. Le texte a fait l’objet d’une seconde rédaction en-dehors du contrôle de Christine, où la figure d’auteur est masculine.
Sept témoins conservés au département des Manuscrits ont été numérisés : manuscrits Français 585, Français 603, Français 1183, Français 1241, Français 1242, Français 1243, Français 23997.
Les Lamentacions sur les maux de la France sont adressées au duc de Berry. Christine y exprime son désespoir face à la guerre civile qui fait rage, en 1410. Elle constate les dégâts provoqués par cette guerre intestine et demande d’intercession du duc pour qu’il fasse signer la paix.
Un témoin conservé au département des Manuscrits a été numérisé : manuscrit Français 24864.
Ce traité politique à visée didactique, rédigé en 1414, est dédicacé à Louis de Guyenne. Christine de Pizan incite le jeune prince à user de prudence et à s’opposer aux guerres civiles pour promouvoir une paix durable. Dans cet ouvrage, Charles V sert à de nombreuses reprises d’exemple.
Un témoin conservé au département des Manuscrits a été numérisé : manuscrit Français 1182.
Les écrits politiques sont au cœur de la carrière de Christine. Ses recommandations aux princes reposent sur une présentation d'événements historiques pouvant leur servir de modèles. Elle compose même un traité militaire, domaine habituellement réservé aux hommes, dans lequel elle insiste sur ce que doit faire ou non un bon souverain en temps de guerre. Elle exprime surtout son désir de paix et s’adresse directement aux puissants, plaidant pour un gouvernement juste et la restauration de l’harmonie du royaume.
La guerre contre l'Angleterre et la faiblesse du roi Charles VI exacerbent les conflits entre les princes de la maison de France. Après l’assassinat du duc d’Orléans Christine tâche de conserver une posture de philosophe politique mais redouble de prudence. En 1418, le parti bourguignon prend Paris, les Armagnacs sont égorgés, de nombreux auteurs massacrés. La poétesse se réfugie dans une abbaye, où elle meurt en 1430.