La famille Bach
Cette sélection rassemble les manuscrits musicaux et les éditions anciennes de Jean-Sébastien (Johann Sebastian) Bach, de quatre de ses fils, et de plusieurs autres membres de la famille Bach.
Qui ne connaît le nom de Johann Sebastian Bach (1685–1750) ? La notoriété de cette figure essentielle ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt : l’exceptionnelle dynastie de musiciens à laquelle il appartient a en effet donné le jour pendant trois siècles à nombre de musiciens parmi lesquels plusieurs compositeurs de qualité, voire de premier plan.
Parmi les nombreuses dynasties de musiciens dont l’histoire a gardé la trace, la famille Bach représente un cas unique à plusieurs égards. Ses différentes branches totalisent environ 80 membres musiciens, les plus anciens nés vers le mileu du XVIe siècle et le plus tardif mort en 1874. Certes, beaucoup d’entre eux n’ont laissé aucune composition et ne sont plus à présent que des noms. Mais parmi ceux dont on conserve des œuvres, non seulement Johann Sebastian (1685–1750) se range au nombre des plus grandes figures de l’histoire de la musique, mais il compte parmi ses fils plusieurs compositeurs de premier plan, et même les membres moins connus de la dynastie se révèlent en général des créateurs dignes d’intérêt.
L’ancêtre de la famille, Veit Bach (mort en 1619), originaire de l’actuelle Bratislava, quitta sa terre natale pour fuir la Contre-Réforme et se fixa dans la Thuringe luthérienne. Ses fils Hans et Caspar furent les premiers musiciens professionnels de la famille et en fondèrent chacun une branche. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, la plupart des membres de la famille exercèrent leur activité comme organistes, cantors ou musiciens municipaux dans diverses villes de Thuringe (Wechmar, puis Erfurt, Eisenach, Arnstadt, Ohrdruf...) ou dans la Saxe et l’Anhalt voisins (Leipzig, Halle), mais les fils de Johann Sebastian firent carrière en des villes plus éloignées (Berlin, Hambourg, Bückeburg et même Londres).
Au sein de cette famille soudée par sa commune foi luthérienne et des retrouvailles familiales régulières, les compétences musicales se transmettaient de père en fils, mais aussi à l’occasion d’oncle à neveu ou entre frères aînés et plus jeunes. Johann Sebastian lui-même préserva la mémoire en rédigeant une généalogie et en recueillant les œuvres des générations précédentes de la famille dans l’Alt-Bachisches Archiv.
Les sources, autographes ou non, des œuvres des différents Bach sont pour la plupart conservées à la Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz de Berlin (une partie de ce fonds se trouve depuis 1945 à la Biblioteka Jagiellońska de Cracovie) et dans le fonds de la Singakademie de Berlin, transféré à Kiev par les Soviétiques en 1946, longtemps inaccessible et considéré comme perdu avant d’être restitué par l’Ukraine en 2001 et mis en dépôt à la Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz. En revanche, la BnF ne conserve que peu de leurs manuscrits autographes. Pour cette raison, ce corpus prend en compte également les copies non autographes et les éditions anciennes, qui apportent un éclairage intéressant sur la popularité respective des membres de la famille au XVIIIe siècle.
Pour en savoir plus : Bach-Digital