La famille Bach

Cette sélection rassemble les manuscrits musicaux et les éditions anciennes de Jean-Sébastien (Johann Sebastian) Bach, de quatre de ses fils, et de plusieurs autres membres de la famille Bach.

Orphelin à l’âge de dix ans, le membre le plus éminent de la famille Bach reçoit sa formation d’organiste de son frère Johann Christoph et apprend la composition en autodidacte, par l’étude des œuvres de ses devanciers. D’abord organiste à Arnstadt puis Mühlhausen, engagé comme maître de chapelle par le duc de Saxe-Weimar en 1708, puis en 1717 par le prince d’Anhalt-Cöthen, il occupe de 1723 à sa mort le poste de cantor de l’église St. Thomas et directeur de la musique de Leipzig, non sans conflits avec les autorités municipales. La plupart des œuvres dont la BnF conserve des manuscrits, autographes ou non, datent de cette dernière période.

Fils aîné de Johann Sebastian et de sa première épouse Maria Barbara, Wilhelm Friedemann, virtuose hors pair et improvisateur renommé à l’orgue et au clavecin, compositeur doué et original, ne parvient pourtant pas à mener la carrière qu’il aurait pu espérer et reste encore de nos jours méconnu par rapport à son père et même à son frère cadet Carl Philipp Emanuel.

Second fils de Johann Sebastian et Maria Barbara Bach, Carl Philipp Emanuel s’est illustré dans la plupart des genres musicaux, à l’exception de l’opéra. Considéré en son temps comme un des plus grands compositeurs d'Allemagne du Nord, admiré par des musiciens comme Haydn, Mozart et Beethoven, Carl Philipp Emanuel demeure aujourd'hui le mieux connu des fils Bach.

La carrière de Johann Christoph Friedrich Bach, le moins connu des fils de Johann Sebastian Bach, issu de son second mariage avec Anna Magdalena, s’est déroulée toute entière à Bückeburg, au service des comtes de Schaumburg-Lippe. Il s’est ouvert à des influences multiples et a su adapter et renouveler son langage en fonction des exigences changeantes de ses employeurs.

Le parcours de Johann Christian, dernier fils de Johann Sebastian et Anna Magdalena, tranche sur celui des autres membres de la famille par son caractère international. Parti pour l’Italie à l’âge de vingt ans, établi ensuite à Londres, ce compositeur auquel le jeune Mozart vouera une admiration profonde et durable rompt avec la tradition familiale en s’illustrant à l’opéra et adopte dans sa musique, largement diffusée par l’édition, le style galant à l’italienne.

Si la famille Bach rayonne encore aujourd’hui surtout grâce aux grandes figures de Johann Sebastian et de ses fils, n’oublions pas d’autres compositeurs de talent malgré leur degré de parenté plus éloigné par rapport au grand Cantor : cousins comme Johann Ludwig ou Johann Ernst, ou lointain parent comme Johann Michael.

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Qui ne connaît le nom de Johann Sebastian Bach (1685–1750) ? La notoriété de cette figure essentielle ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt : l’exceptionnelle dynastie de musiciens à laquelle il appartient a en effet donné le jour pendant trois siècles à nombre de musiciens parmi lesquels plusieurs compositeurs de qualité, voire de premier plan.

Parmi les nombreuses dynasties de musiciens dont l’histoire a gardé la trace, la famille Bach représente un cas unique à plusieurs égards. Ses différentes branches totalisent environ 80 membres musiciens, les plus anciens nés vers le mileu du XVIe siècle et le plus tardif mort en 1874. Certes, beaucoup d’entre eux n’ont laissé aucune composition et ne sont plus à présent que des noms. Mais parmi ceux dont on conserve des œuvres, non seulement Johann Sebastian (1685–1750) se range au nombre des plus grandes figures de l’histoire de la musique, mais il compte parmi ses fils plusieurs compositeurs de premier plan, et même les membres moins connus de la dynastie se révèlent en général des créateurs dignes d’intérêt.

L’ancêtre de la famille, Veit Bach (mort en 1619), originaire de l’actuelle Bratislava, quitta sa terre natale pour fuir la Contre-Réforme et se fixa dans la Thuringe luthérienne. Ses fils Hans et Caspar furent les premiers musiciens professionnels de la famille et en fondèrent chacun une branche. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, la plupart des membres de la famille exercèrent leur activité comme organistes, cantors ou musiciens municipaux dans diverses villes de Thuringe (Wechmar, puis Erfurt, Eisenach, Arnstadt, Ohrdruf...) ou dans la Saxe et l’Anhalt voisins (Leipzig, Halle), mais les fils de Johann Sebastian firent carrière en des villes plus éloignées (Berlin, Hambourg, Bückeburg et même Londres).

Au sein de cette famille soudée par sa commune foi luthérienne et des retrouvailles familiales régulières, les compétences musicales se transmettaient de père en fils, mais aussi à l’occasion d’oncle à neveu ou entre frères aînés et plus jeunes. Johann Sebastian lui-même préserva la mémoire en rédigeant une généalogie et en recueillant les œuvres des générations précédentes de la famille dans l’Alt-Bachisches Archiv.

Les sources, autographes ou non, des œuvres des différents Bach sont pour la plupart conservées à la Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz de Berlin (une partie de ce fonds se trouve depuis 1945 à la Biblioteka Jagiellońska de Cracovie) et dans le fonds de la Singakademie de Berlin, transféré à Kiev par les Soviétiques en 1946, longtemps inaccessible et considéré comme perdu avant d’être restitué par l’Ukraine en 2001 et mis en dépôt à la Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz. En revanche, la BnF ne conserve que peu de leurs manuscrits autographes. Pour cette raison, ce corpus prend en compte également les copies non autographes et les éditions anciennes, qui apportent un éclairage intéressant sur la popularité respective des membres de la famille au XVIIIe siècle.

Pour en savoir plus : Bach-Digital