Il sera notamment derrière les manettes pour les premiers enregistrements Philips de Johnny Hallyday, le premier succès de Claude François avec Belles, belles, belles ou encore l’album emblématique Percussions de Serge Gainsbourg. Sa notoriété ne fait que croitre auprès des artistes Philips qui souhaitent, pour la plupart, enregistrer avec lui. La direction est ainsi parfois obligée d’intervenir pour choisir les séances qu’il va mener. Durant cette période Philips, il se familiarise également avec les techniques des enregistrements en public qu’il affectionnera tout particulièrement par la suite. Il assiste notamment l’ingénieur du son Pierre Fantosme sur l’enregistrement du concert de Jacques Brel à l’Olympia en octobre 1961, prestation qui met fin au contrat qui liait Brel et la société Philips.
En 1965, démarché par Jean-Michel Pou-Dubois, responsable des studios Europa-Sonor, il quitte le studio Blanqui, ce qui ne l’empêchera pas de revenir de temps en temps pour officier pour les enregistrements de grandes formations. La société Europa Sonor est à cette époque composée de cinq entités et Roger Roche travaillera essentiellement au studio de la Gaîté, lieu polyvalente qui sert encore les samedis et les dimanches de salle de bal est encore équipé d’un poêle à charbon en son centre. A côté de ces aspects quelque peu rudimentaires, le studio de la Gaîté sera le premier en France à être équipé d’un magnétophone huit pistes en 1966. Là, il enregistre notamment l’Aigle noir de Barbara, le premier album de Véronique Sanson et l’emblématique 666 des Aphrodite’s child, enregistrement qui s’étalera sur 5 mois et permettra à Roger Roche et Vangelis de tester effets sonores et techniques d’enregistrement. Il continue également durant cette période à enregistrer certains artistes sur scène : Gilbert Bécaud, Tom Jones ou encore James Brown.
En 1972, il quitte les Studios Europa-Sonor et décide de travailler en free-lance notamment pour Yves Chamberland et les studios Davout. Durant cette période il enregistre de nombreuses musiques de films pour des compositeurs de renom : Vladimir Cosma, Francis Lai, Pierre Bachelet ou encore John Barry pour Moonraker. En parallèle, il enregistre également au studio IP, propriété de Radio Luxembourg, au studio Ferber, notamment pour Christophe, ou encore au studio du Palais des Congrès. Le métier d’ingénieur du son studio perd pour lui de sa saveur avec l’arrivée des synthétiseurs et du numérique et il choisit de poursuivre sa carrière auprès de Michel Petrucciani, à la scène et en studio.
Roger Roche coule aujourd’hui des jours tranquilles en Bretagne.
Entretien réalisé chez Monsieur Roger Roche à Saint-Briac en présence de Jean-Rodolphe Zanzotto (pour les questions, Bibliothécaire) et de Luc Verrier (Ingénieur son) le 9 juin 2022.
Durée : 2 h 42 min 44 s