Jardins anglo-chinois
Cette page vous invite à vous perdre (et à vous retrouver) dans l'entrelac des Jardins anglo-chinois à la mode, 21 cahiers publiés de 1775 à 1789 par Georges-Louis Lerouge.
Georges Louis Le Rouge, ingénieur franco-allemand, géographe du roi, géomètre, marchand, fait paraître à la toute fin de l’Ancien régime un ensemble de cahiers intitulés « Jardins anglo-chinois à la mode ».
Plans, bosquets, fontaines, parterres, temples, serres et pavillons, lacs, rivières, cascades, labyrinthes, terrasses et pagodes...Ces 21 fascicules, publiés de 1775 à 1789, rassemblent 492 planches de vues des principaux jardins d’Europe et de Chine au XVIIIe siècle. C’est le catalogue le plus complet de jardins de cette époque qui existe.
Y figurent en réalité, sans ordre bien défini, des vues de jardins de types variés : jardins répondant la mode « anglo-chinoise », mais aussi jardins français, anglais, parcs à fabriques et même représentations de jardins authentiquement chinois.
Les planches voient ainsi se juxtaposer sous forme de vignettes des plans d’ensemble, vues horizontales, détails de jardins : désert de Retz, jardin de Burgsteinfurt en Allemagne, jardins de Kew à Londres, ou parc d’Emernonville. Certains existent toujours, d’autres sont demeurés à l’état de projet, d’autres encore ont été remaniés, tout ou partiellement détruits.
Les cahiers XIV à XVII sont presqu’entièrement consacrés au Yuaming Yuan (Jardin de la clarté Parfaite), palais d’été de l’Empereur de Chine, par la suite pillé et saccagé par les troupes anglo-chinoises lors de la seconde guerre de l'opium. Elles reprennnent notamment un album de quarante estampes, copie occidentale d'un recueil éxécuté pour l'empereur de Chine Quianlong,
Emblématiques de la « Jardinomania » qui se diffuse en Europe au XVIIIe siècle, ces cahiers, dont le caractère composite et disparate même révèle le goût de l’époque, permettent de se promener d’un pays à l’autre, dans une « dimension « hétérotopique, pacifiste et universelle, propre au jardin de toute époque (Elisabetta Cereghini) ».
L'inventaire de ce fonds est entièrement numérisé et consultable ici.