Archives de l'Opéra

Bien que lacunaires, les archives de l’Opéra de Paris conservées à la Bibliothèque-musée de l’Opéra forment un ensemble de 2320 registres reliés permettant de retracer l’activité du premier théâtre lyrique national, de l’Ancien Régime jusqu’à la fin du XX^e siècle. Les archives du théâtre, qui étaient jadis éparpillées sur plusieurs sites distincts, ont pu être « sauvées » par Charles Nuitter, le premier archiviste de l’Opéra. À partir des années 1860, il les a soustraites du « magasin humide » où elles étaient stockées rue Le Peletier, les a minutieusement rassemblées et inventoriées, avant de les déposer au sein de la bibliothèque de l’Opéra qu’il a dirigée de 1866 jusqu’en 1899.

D’autres pièces d’archives concernant le théâtre lyrique, conservées sous forme de liasses et feuilles volantes, autrefois réunies par Nuitter, ont rejoint à partir de 1932 les Archives Nationales. Conservées sous la cote AJ¹³, elles sont aujourd’hui accessibles sur le site de Pierreffite-sur-Seine et décrites dans l’inventaire imprimé de Brigitte Labat-Poussin.

Un inventaire sommaire des 2320 registres de la Bibliothèque-musée de l’Opéra rédigé et publié en 1988 par Nicole Wild propose un plan de classement et une organisation des registres en sept grandes séries homogènes : Administration, Personnel, Régie, Habillement, Fournitures, Comptabilité et Inventaires.

Quant aux registres de la Comédie-Italienne et de l’Opéra-Comique, qui se trouvaient jusqu’en 1879 dans l’ancienne salle Ventadour, c’est également Charles Nuitter qui les a acquis et déposés à la bibliothèque de l’Opéra. Moins nombreux, ils forment cependant un ensemble de 310 registres reliés qui constituent l’une des sources les plus importantes pour comprendre et documenter la vie théâtrale parisienne des XVIII^e et XIX^e siècles. Au XXe siècle, lorsque l’Opéra et l’Opéra-Comique furent placés sous la même tutelle administrative – celle de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux – de nouvelles archives concernant le théâtre Favart sont venues enrichir cette première strate de registres : les journaux de régie, véritables livres de bord, dans lesquels le régisseur consigne de manière journalière les différents événements qui affectent la scène lyrique et fait part d’observations concernant le déroulement des spectacles.

Repères bibliographiques :

Brigitte Labat-Poussin, Archives du Théâtre National de l’Opéra. Inventaire, Paris, Archives Nationales, 1977.

Bibliothèque Nationale, Département de la Musique, Archives de l’Opéra. Inventaire sommaire, Paris, Bibliothèque Nationale, 1988.

Clarence Dietz Brenner, The Theatre italien, its repertory, 1716-1793, Berkeley-Los Angeles, University of California Press, 1961.