Essentiels des sciences naturelles au XVIIIe siècle

Découvrez une sélection de grands naturalistes du XVIIIe siècle et de leurs œuvres.

Un voyage au Sénégal (1748-1754) permit à Adanson d'observer et de décrire une quantité considérable d'espèces. Les récoltes effectuées à cette occasion enrichirent les collections du Jardin des Plantes de plus de 30 000 nouvelles plantes. Il proposa dans Familles des Plantes (1763) une nouvelle classification botanique dite "naturelle".

Audebert a laissé avec l'Histoire naturelle des singes, des makis (1799-1800), l'Histoire des colibris, oiseaux-mouches, jacamars et promerops (1802) et l'Histoire des grimpereaux et des oiseaux de paradis (1802), quelques-uns des plus beaux ouvrages d'histoire naturelle, en obtenant par de nouveaux procédés une richesse de coloration inédite.

Académicien des sciences, Intendant du jardin du Roi, Buffon est notamment célèbre pour avoir dirigé l'Histoire naturelle, générale et particulière... en 36 volumes.

Botaniste et illustrateur, Bulliard réalisa, à l'image de son Herbier de la France, d'ambitieuses synthèses richement illustrées, s'appliquant surtout à corriger les approximations de ses prédécesseurs.

Médecin du roi et botaniste, Chomel rédigea un Abrégé de l'histoire des plantes usuelles, qui eut de nombreuses éditions successives et fut considéré pendant longtemps comme un classique.

Daubenton fut un important contributeur de l'Encyclopédie et de l'Histoire naturelle de Buffon, avec qui il collabora pendant plusieurs années. Il oeuvra également à la transformation du Jardin du roi en Muséum national d'histoire naturelle, dont il fut le premier directeur.

Physicien, géologue et géographe, membre de la Société encyclopédique et de l'Académie des Sciences, Desmarest étudia notamment les volcans d'Auvergne.

Connu pour ses travaux en histoire de l'art et en horticulture, Dezallier d'Argenville fut aussi un naturaliste actif. Il publia notamment une Conchyliologie, censée permettre de reconnaître les différentes sortes de coquillages.

En tant que membre de l'ordre de Malte, Dolomieu eut l'occasion de voyager, ce qui l'amena à s'intéresser à la géologie. Ses travaux portèrent plus particulièrement sur les phénomènes volcaniques, les basaltes et les calcaires.

Faujas de Saint-Fond fut le premier titulaire de la chaire de géologie au Muséum national d'histoire naturelle. Il s'intéressa notamment aux volcans, qu'il eut l'occasion d'étudier au cours de ses nombreux voyages.

Minéralogiste et naturaliste, Guettard écrivit aussi bien ses Observations sur les plantes que des mémoires sur la minéralogie de différentes régions. On lui doit notamment plusieurs cartes minéralogiques.

Antoine de Jussieu fut le premier de la célèbre lignée de botanistes. Il succéda à Tournefort comme professeur de botanique au Jardin du Roi. Médecin en exercice, il s'intéressa notamment au rôle thérapeutique des végétaux dans son Traité des vertus des plantes.

Célèbre botaniste suédois, Linné créa le système de nomenclature binominale, exposé dans son Systema naturae. Il s'attacha à classer l'ensemble du monde naturel en différentes catégories, du règne à l'espèce.

Entré très jeune à l'Académie des sciences, Réaumur appliqua sa curiosité à de nombreux domaines scientifiques. Parmi ses travaux en sciences naturelles, il étudia notamment les coraux, les insectes ou encore les gallinacés.

Minéralogiste réputé, Jean-Baptiste Romé de l'Isle est considéré comme l'un des fondateurs de la cristallographie moderne, terme qu'il définit lui-même dans son Essai de cristallographie (1772).

Sébastien Vaillant gagna sa renommée grâce à ses découvertes sur la sexualité des plantes, dont il identifia les organes reproducteurs. Ses travaux influencèrent de nombreux botanistes au cours du XVIIIe siècle, à commencer par Linné.

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Le XVIIIe siècle marque un tournant majeur en histoire des sciences et en histoire des idées. L’activité scientifique, portée par l’élan des Lumières, augmente de façon considérable. Sa diffusion est assurée par les cadres institutionnels mis en place au siècle précédent, comme les différentes Académies. Les voyages d’exploration et les expéditions scientifiques portent à la connaissance des savants européens de nombreuses espèces d’animaux et de plantes. Le besoin de classification se fait ainsi de plus en plus pressant.

Au tournant du siècle, Tournefort avait proposé un système permettant de classer les différents genres de fleurs en fonction de la forme des corolles, définissant déjà les notions de genre et d’espèces. John Ray en Angleterre et August Bachmann en Allemagne proposeront des systèmes concurrents, mais c’est finalement le suédois Carl von Linné qui fixera pour les sciences naturelles une nomenclature, un vocabulaire technique et une terminologie descriptive adoptée par une grande partie de la communauté scientifique. Cette classification sera revue et améliorée par d’autres scientifiques comme la famille des Jussieu ou Michel Adanson en France.

Les sciences naturelles au XVIIIe siècle sont bien sûr associées au nom de Buffon. Savant reconnu, naturaliste doué, Buffon a aussi un véritable talent d’écriture. La publication de son Histoire naturelle, monument pour la science et pour la littérature, connaîtra un très grand succès. Buffon s’est aussi servi de ses qualités d’administrateur pour faire du Jardin des Plantes le haut-lieu des sciences naturelles en Europe. Agrandissant sans cesse les parcelles de terrain, il parvient en même temps à enrichir les galeries scientifiques grâce aux retours d’expéditions scientifiques et aux dons de savants naturalistes.

Ce « siècle des Lumières » voit aussi germer les premières idées concernant l’évolution des espèces. Si Linné reste fermé à ces théories qui contreviennent à sa foi chrétienne, Buffon en dégage déjà certains aspects. Le débat passionne les intellectuels de l’époque, comme Diderot ou d’Alembert, attachés au progrès des idées et à la diffusion du savoir. Avec l’essor des connaissances scientifiques, ce que l'on appelait les sciences naturelles au XVIIIe siècle vont se spécialiser tout au long du XIXe siècle pour trouver les assises de leur modernité.

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