Les combats de Victor Hugo
Enfant, spectateur et acteur du siècle des révolutions, Victor Hugo l'a incarné plus que nul autre écrivain, par son évolution politique (du jeune poète légitimiste à la figure tutélaire de la République) et par ses combats contre la misère, l'oppression, l'injustice et l'ignorance.
En 1834, Hugo rassemble dans ce volume des articles et des notes écrits au cours des quinze années précédentes. Au moment où la Monarchie de Juillet va lui offrir un rôle public comme pair de France, il récapitule et assume son évolution, du "jeune jacobite" (légitimiste) de 1819 au "révolutionnaire" de 1830. Si les textes rassemblés traitent surtout de littérature, on y trouve aussi des réflexions sur l'histoire contemporaine, et une dénonciation, d'une force et d'une actualité intactes, des outrages commis contre le patrimoine artistique de la France.
Élu député après la révolution de 1848, Victor Hugo soutient dans un premier temps l'accession à la Présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, en qui il voit l'unique rempart contre l'anarchie qui menace la jeune république. Mais bientôt la dérive autoritaire et l'accaparement du pouvoir par le neveu de l'Empereur et son parti l'inquiètent. Lorsque survient, le 2 décembre 1851, le coup d'État qu'il redoutait et annonçait depuis plusieurs mois, il tente, avec quelques autres députés, d'appeler le peuple au soulèvement. Mais l'écrasement des premières résistances et la violence de la répression le condamnent à un exil qui va durer 19 ans, à Bruxelles, Jersey et enfin Guernesey.
Victor Hugo devient alors l'incarnation principale de l'opposition au régime napoléonien. Il y consacre trois livres majeurs : un pamphlet, Napoléon le Petit ; un recueil de poèmes, Les Châtiments ; enfin un réquisitoire documenté contre le coup d'État, Histoire d'un crime, qui ne paraîtra qu'en 1877.
Dans ces trois volumes, correpondants aux trois temps de sa vie publique (Avant l'exil, Pendant l'exil, Après l'exil), Victor Hugo a rassemblé l'essentiel de ses discours, articles, lettres ouvertes, proclamations, etc. Ses principaux combats s'y retrouvent : l'abolition de la peine de mort, la liberté de la presse, de l'édition et du théâtre, la lutte contre la misère, l'accès universel et gratuit à l'éducation, la paix et l'union des peuples d'Europe, l'amnistie des Communards...
Certains textes ont été édités séparément, notamment la Lettre ouverte au président du Mexique Benito Juarez demandant la grâce de l'ex-empereur Maximilien.