La mission artistique française à Rio de Janeiro en 1816
Peintre et mémorialiste, Jean-Baptiste Debret s’est exilé au Brésil à la chute de Napoléon. Il fut invité dans le cadre de la « Mission artistique française » à créer une Académie des beaux-arts à Rio de Janeiro, capitale du nouveau royaume. En dépit des déboires de la « Mission Lebreton », il reçut de nombreuses commandes officielles et produira également plusieurs centaines de dessins et d’aquarelles sur la vie quotidienne au Brésil. Après l’Indépendance (1822), il fut promu « peintre particulier de la maison impériale ». À son retour en France, il publiera le Voyage pittoresque et historique au Brésil, fruit de son long séjour (1815-1831).
Le regard qu’il porte sur la vie quotidienne des colonisateurs, des Indiens et des esclaves est celui d’un ethnologue et d’un historien. Ses dessins sont précis, explicatifs, parfois ironiques et souvent dénonciateurs.
Traduit en portugais en 1944, cet ouvrage exceptionnel est devenu pour le Brésil une source iconographique et littéraire fondatrice puisque contemporaine de la naissance de la nation brésilienne.
En 1816, sollicités par la couronne portugaise, un groupe d'artistes, dont la plupart se trouve en disgrâce au moment du retour des Bourbons, débarqua à Rio de Janeiro. À la tête de cette « Mission artistique française » : Joachim Lebreton, ancien secrétaire de l'Institut de France, accompagné des peintres Jean-Baptiste Debret et Nicolas Taunay, de l'architecte Grandjean de Montigny, du sculpteur Auguste-Marie Taunay et du graveur Charles-Simon Pradier. Leur ambition était de fonder une académie des beaux-arts. Mais les projets de « la colonie Lebreton » se heurtèrent à des intrigues locales. La Mission artistique française jouera malgré tout un rôle historique dans la fondation de l'enseignement artistique brésilien. Présents à Rio à en cette année 1816, deux autres français, Auguste de Saint-Hilaire et Ferdinand Denis, laissèrent à la postérité leurs impressions et une œuvre majeure.