Manuscrits du Roman de la Rose

 

Un témoin conservé au département des Manuscrits a été numérisé : Français 3939.

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Le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris nait dans les chants, les parfums, les beautés d’une nature qui s’éveille et invite le poète à se faire le vassal du dieu d’Amour. En projetant sur ce monde idyllique et statique son théâtre d’ombres, le songe allégorique donne vie et sens à un art de vivre courtois et à un art d’aimer universel. Mais l’œuvre de Guillaume de Lorris (vers 1230) s’arrête sur l’emprisonnement de Bel Accueil et la mise à l’abri des rosiers derrière des fossés et une enceinte. Le Roman de la Rose aurait-t-il jamais existé pour les lecteurs, si Jean de Meun ne l’avait, quarante plus tard, poursuivi, complété et achevé, le remodelant et l’amplifiant au point d’en faire un miroir aux amoureux, une encyclopédie, une somme de savoirs sur l’amour ? L’histoire est ainsi menée à son terme, avec la prise du château de Jalousie et la cueillette de la rose.

Les nombre de copies conservées du Roman de la Rose permet de suivre la réception de l'oeuvre et d'entrevoir les nromes adoptées par les ateliers de copistes et d'enlumineurs. Les plus anciens manuscrits du Roman de la Rose datent de la fin du XIIIe siècle. Selon une mise en page courante du XIIIe à la première moitié du XIVe siècle pour les œuvres en vers, le texte est le plus souvent ordonné sur trois colonnes, et l’écriture du texte y est plutôt dense.

Le grand nombre de copies conservées pour la première moitié du XIVe siècle atteste le succès rapide du poème achevé par Jean de Meun. Au XIVe siècle, on adopte une mise en page claire et fonctionnelle, devenue archétypale pour les textes poétiques : texte sur deux colonnes, léger retrait et alignement vertical des premières lettres de chaque vers, lettrines et rubriques signalant les articulations du texte. A la fin du XIVe et au XVe siècle, on fabriquera pour de grands mécènes des copies luxueuses et abondamment illustrées, mais dont la structure reste proche des copies du XIVe siècle.

Au XVIe siècle, la production manuscrite se fait de plus en plus rare, au profit des éditions imprimées.