Éditeurs littéraires du XIXe siècle : Auguste Poulet-Malassis

Pourtant, à l'époque, le scandale trompette, la presse s'emballe, la justice s'en mêle : le tribunal censure six poèmes (dont "Les Bijoux"), met à l'amende et prive poète et éditeur de leurs droits civiques, pour offense à la morale publique et aux bonnes mœurs. Cela n'empêchera pas l'œuvre de retrouver sa complétude et d'avoir une exceptionnelle influence. 

Poulet-Malassis, respecté des poètes et que l'on disait fidèle jusqu'à l'intransigeance, son nom est étroitement lié à l'histoire du livre. 

Charles Baudelaire (1821-1867) : Les Fleurs du mal (épreuves d'imprimerie) ; Les Fleurs du mal (1857) ; Théophile Gautier (1859) ; Les paradis artificiels (1860) ; Les Épaves (1866). 

La maison d'édition publie des œuvres d'envergure : des poètes "parnassiens", des écrivains "réalistes", des essais littéraires, la "revue anecdotique des lettres et des arts" - laquelle ne fut pas la première revue de Poulet-Malassis, ce dernier ayant participé par engagement politique aux Journées de juin 1848 avait édité "L'Aimable Faubourien, journal de la canaille".    

Peu après sa mort en 1878, Gérard de Contades publie une Bibliographie raisonnée et anecdotique des livres édités par Auguste Poulet-Malassis. 

Un aperçu des publications :

Littérature

- Théodore de Banville (1823-1891) : Les poésies : 1841-1854 (1857) ; Odes funambulesques (1857) ; Paris et le nouveau Louvre (1857) ; La mer de Nice (1861). Lettre de Théodore de Banville précédant Lettres d'un mineur en Australie (1857) par Antoine Fauchery.  

- Joseph Boulmier (1821-18..), Rimes loyales (1857). 

- Champfleury (1821-1889) : Les souffrances du professeurs Delteil (1861) ; Les aventures de Mademoiselle Mariette (1862). 

- Théophile Gautier (1811-1872), Émaux et Camées (2éd. enrichie 1858). 

- Emmanuel des Essarts (1839-1909), Poésies parisiennes (1862). 

- Charles de Leconte de Lisle (1818-1894) : Poèmes antiques (1858) ; Les poésies barbares (1862). 

- Aurélien Scholl (1833-1902), La foire aux artistes (1858). 

- Auguste Vitu (1823-1891), Ombres et vieux murs (1859). 

Revue et essais littéraires

"Revue anecdotique des lettres et des arts" de 1855 à 1862. 

- Alcide Dusolier (1836-1918), Ceci n'est pas un livre (1860). 

- Charles  Monselet (1825-1888) : Les oubliés et les dédaignés t. 1 (1857) ; Les oubliés et les dédaignés t. 2 (1857) ; La lorgnette littéraire : dictionnaire des grands et des petits auteurs de mon temps (1857). 

Un aperçu des publications : 

- Honoré-Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau (1749-1791) : Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, publié par Poulet-Malassis "à Cythère" [Bruxelles] en 1864, consultable à la cote Enfer-1181 de la BnF. Une publication plus récente commentée par Apollinaire est consultable en ligne.   

- André de Nerciat (1739-1800) : Mon noviciat, ou les Joies de Lolotte (publié à Bruxelles par Poulet-Malassis en 1864) ; Le doctorat impromptu (1866) ; Contes nouveaux. 

Et des auteurs contemporains :

- Charles Baudelaire, Les Épaves (1866).

- Béranger, Les gaietés : quarante quatre chansons érotiques de ce poète, suivies de chansons politiques et satiriques non recueillies dans ses oeuvres prétendues complètes (1864). 

- Dominique-Vivant Denon, Point de lendemain [suivi de] La nuit merveilleuse (1867).

- G. Droz et A. Poulet-Malassis (attribué à), Un été à la campagne (1868).

- Albert Glatigny, Le théâtre érotique de la rue de la Santé d'Albert Glatigny (1864-1866).

- Paul Verlaine, Les Amies (1868).