Pour cette raison, Édouard (1830-1884), le petit-fils, hérite d'une maison en difficulté. Aussi, s'il continue à publier des brochures sur l'actualité politique, parfois à charge, il obtient le titre de libraire de la "Société des gens de lettres" en 1859 et, non sans opportunisme, il diversifie le catalogue éditorial, vers plus d'éclectisme.
Un aperçu des publications :
- Catalogues : de 1833 à la fin du siècle, avec un extrait de celui de 1897.
- Jean-Gabriel Dentu est le confondateur en 1818-1819 du journal "Le Drapeau blanc" (1819-1827), dont la devise est "Vive le Roi ! Quand même...", et il édite également "L'Oriflamme, le Régulateur" (1823-1825), dont la devise est "Dieu et le Roi". En outre, Dentu publie le "Journal des dames et des modes", moins politique en apparence, mais phénomène de vente jouant de l'influence.
- Gabriel-André Dentu publie, à son tour, le journal "Le Revenant" (1832-1833), d'inspiration légitimiste et dont la devise est "N'ayez pas peur, c'est un ami". En outre, il publie les brûlots royalistes de Pierre-Clément Bérard (1798-18..) : des cancans venimeux et des calomnies nombreuses.
- Édouard Dentu, à leur suite, publie des brochures à l'orientation explicite, à l'image de cette défense du Pape (1860) ou des critiques à charge contre la Vie de Jésus d'Ernest Renan (1823-1892). Toutefois, il ouvre la catalogue de la maison d'édition à d'autres horizons politiques, notamment à des auteurs soutenant le Second Empire tels que le duc de Persigny ou Arsène Houssaye, à des opposants modérés (par exemple, le comte de Falloux) et même à des radicaux en rupture, comme Louis Blanc ou P.-J. Proudhon. Quelques années après sa mort, la maison Dentu a publié Édouard Drumont (1844-1917).