Progrès de la sinologie (XIXe siècle)

Jean-Pierre Abel-Rémusat (1788-1832) étudie à la fois la médecine et le chinois, et publie en 1811 une brochure, Essai sur la langue et la littérature chinoises, avant d'être nommé professeur de langue et littérature chinoises au Collège de France en 1814, où il est le premier titulaire de la chaire de chinois. La même année, il fait paraître Plan d'un dictionnaire chinois suivi, en 1821, des Élémens de la grammaire chinoise (sic). 

Stanislas Julien (1797-1873), élève d'Abel-Rémusat, lui succède en 1832 à la chaire de langue et littérature chinoises et tartares-mandchoues au Collège de France et y reste jusqu'à sa mort en 1873. Il est élu membre de l'Institut en 1833. Stanislas Julien avait étudié plusieurs langues dont le grec, le sanskrit, le persan et le mandchou. Il s’est consacré à la connaissance de la civilisation chinoise.

Un autre élève de Rémusat, Guillaume Pauthier (1801-1873) a largement écrit sur la Chine et traduit du chinois, entre autres, Confucius, Lao Tseu, Mencius. Antoine-Pierre-Louis Bazin (1799-1863), lui aussi élève d’Abel Rémusat et de Stanislas Julien, a occupé la chaire de langue chinoise à l’Ecole des langues orientales dès sa création en 1843 jusqu’à sa mort.

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Ce corpus présente un large ensemble de documents numérisés qui témoignent des relations entre la Chine et la France depuis le Moyen Age jusqu’à l’entre-deux-guerres. La France s’est intéressée très tôt aux études chinoises et la Bibliothèque nationale a accompagné leur développement dès les premiers voyages des jésuites, au XVIIe siècle. Des noms illustres comme ceux de Nicolas Trigault, Joachim Bouvet, Jean-Baptiste Du Halde, Jean-Pierre Abel-Rémusat, Stanislas Julien, Edouard Chavannes ou Paul Pelliot sont devenus des références incontournables et expliquent que la BnF possède l’une des collections sinologiques les plus riches au monde.

Le terme « sinologie » (汉学), qui recouvre les études relatives à la Chine, est entendu au sens large et ne se limite pas aux quatre domaines classiques : religion et spiritualité (textes canoniques) (jing-经), histoire (Shi-史), philosophie (Zi-子), littérature (Ji-集). On y inclut la science et la médecine, les récits de voyage, les textes destinés à la diffusion du christianisme en Chine ainsi que des ouvrages de linguistique, notamment les premières publications importantes sur la langue chinoise. 

Sinica est un corpus original en ce qu’il donne à découvrir un pays et sa civilisation à travers le regard d’un autre. Cet intérêt est très ancien et dure toujours. Ainsi, l’Histoire de l'expédition chrétienne au royaume de la Chine, du père Trigault, qui relate le voyage de Matteo Ricci, date de 1617 ; une des premières grammaires chinoises, Elementa linguae tartaricae, de 1682. Ce sont pour la majorité des ouvrages de la Bibliothèque nationale de France, écrits en latin ou en français, ou traduits en français, ou bilingues français-chinois. Ils sont libres de droits, c'est-à-dire tombés dans le domaine public 70 ans après la mort de l'auteur. Ce corpus contient aussi des documents iconographiques -images, cartes, photographies- appartenant à différents départements de la BnF.