Parmi ses correspondants figurent en premier lieu les membres de sa famille. Sont disponibles notamment plusieurs lettres à sa sœur Anne-Marguerite Berlioz, dite Nanci (1806-1850). En novembre 1823 (NLA-274 (12)), le jeune Berlioz confiait à celle-ci les difficultés qu'il rencontrait alors que, présent à Paris pour faire sa médecine, il entendait plutôt se consacrer à la musique, au grand dam de leurs parents. On trouvera également une quarantaine de lettres échangées entre Berlioz et son fils Louis (1834-1867). Dans l'une d'elles, datée de février 1858 (NLA-274 (46)), Berlioz dédie à son fils la célèbre Chanson d'Hylas des Troyens, soulignant le parallèle entre la situation d'Hylas, marin nostalgique de sa terre natale, et celle de Louis, lui-même capitaine de navire en vogue sur les mers de l'Inde.
Évoquons aussi les lettres touchantes envoyées à la fin de sa vie par Berlioz à Estelle Fornier, née Dubeuf (1797-1876). Âgé de 12 ans, Berlioz s'était épris de sa jeune voisine et celle-ci ne devait plus jamais quitter ses pensées ; près de cinquante ans plus tard, alors qu'ils sont veufs tous deux, Berlioz et Estelle se retrouvent, et nouent une relation platonique qui illuminera les dernières années de la vie du musicien. « C'est beau, la vie, mais la mort serait plus belle ; être à vos pieds, la tête sur vos genoux, vos deux mains dans les miennes et finir ainsi !... » (lettre du 28 octobre 1864, NLA-274 (77)).
Les lettres les plus nombreuses visibles ici sont cependant celles envoyée par Berlioz à son ami Humbert Ferrand (1800-1868). Ferrand fut le correspondant le plus fidèle de Berlioz, entre cette lettre de novembre 1830 (NLA-275 (16)) où il évoque, fébrile, la création prochaine de la Symphonie fantastique (« Venez, venez, ce sera terrible ! »), et celle de juin 1867 où il lui annonce la nouvelle de la mort de son fils (NLA-275 (71)).