César Franck (1822-1890)

Le 24 juin 1835, il commence l’étude du contrepoint et de la fugue comme élève privé d’Antoine Reicha, tout en se perfectionnant au piano auprès de Pierre-Joseph Zimmerman. Les leçons avec Reicha se poursuivent jusqu’à la mort de ce dernier le 26 mai 1836, événement que Franck signale dans son cahier de cours et d’exercices. Celui-ci permet de le suivre pas à pas tout au long de son apprentissage, poursuivi à partir de 1837 au Conservatoire auprès d’Aimé Leborne et couronné le le 19 juillet 1840 par un premier prix à l’unanimité, obtenu grâce à une monumentale fugue à trois sujets. Il entre ensuite dans la classe d’orgue de François Benoist, qu’il quitte l’année suivante nanti seulement d’un second prix.

Après avoir écrit plusieurs cantates pour se préparer au Prix de Rome, auquel il ne se présentera jamais, il compose son premier opéra, Stradella, qu’il ne semble pas avoir orchestré et dont des extraits sont donnés en concert en 1843 (la première audition intégrale n’aura lieu qu’en 1985). Vers le même temps sont publiées diverses œuvres pour piano ou de musique de chambre.

Les deux dernières sont pourvues d’instruments d’Aristide Cavaillé-Coll, pour la firme duquel il devient démonstrateur. Il se fait rapidement connaître par son talent d’improvisateur et compose ses premières pièces pour orgue, tout en écrivant une messe et d’autres œuvres vocales sacrées. En 1860, il remanie l’oratorio Ruth achevé en 1845, et cette nouvelle version, contrairement à la première, rencontre le succès lorsqu’elle est exécutée en 1871.  Il s’intéresse également à l’harmonium, qu’il utilise parfois en duo avec le piano.

D’autres compositions, souvent peu connues, révèlent un Franck inattendu, tour à tour compositeur de salon avec une polka (par ailleurs publiée pour le Nouvel An 1848), patriote – même s’il n’a pas encore acquis la nationalité française – inspiré par les événements de 1848 et 1871, ou facétieux, avec une pièce pour quatre mirlitons et ensemble instrumental dédiée au folkloriste Jean-Baptiste Weckerlin, futur bibliothécaire du Conservatoire.

Durant les deux dernières décennies de sa vie, il revient à des genres qu’il avait abandonnés depuis sa jeunesse : la symphonie en ré mineur (sa première symphonie, composée en 1840, est perdue), le poème symphonique, dont il avait donné un premier exemple un quart de siècle plus tôt avec Ce qu’on entend sur la montagne déjà cité, avec notamment Les Éolides et Les Djinns, les variations pour piano et orchestre avec les Variations symphoniques, certes bien différentes des compositions destinées aux tournées du virtuose de douze ans, ou encore la musique de chambre avec le quintette pour piano et cordes en fa mineur. Il continue à composer pour l’orgue et l’harmonium et produit également, dans le domaine instrumental, de petites pièces apparemment destinées à des épreuves de lecture à vue.

Mais Franck compose également de la musique vocale, avec un succès inégal. Après Ruth, il compose de nouveaux oratorios : Rédemption, Les Béatitudes et Rébecca, mais ne verra pas représentés ses deux opéras, Hulda et Ghiselle, ce dernier resté inachevé.