IIIe République
Sélection des écrits de personnalités politiques parmi les plus importantes pour la période de la IIIe République.
Il se fait connaître comme éditorialiste politique de tendance libérale, favorable à la monarchie constitutionnelle, et assume ses premières responsabilités gouvernementales sous la monarchie de Juillet. Favorable à la république, il soutient Louis Napoléon au moment de la révolution de 1848, puis prend ses distances avec la vie politique après le coup d’état du 2 décembre 1851. C’est en 1871 qu’il revient sur la scène politique. Elu chef du gouvernement de la IIIe République, il négocie la paix avec l'Empire allemand et réprime violemment l’insurrection parisienne de la Commune.
Père fondateur de la IIIe République, il débute en politique comme député de Belleville en 1869 sur un programme radical. En 1870 il fait partie du gouvernement de Défense nationale formé après la déchéance de l’Empire et la proclamation de la IIIe République. Après l’armistice négocié par Thiers, Gambetta est élu député républicain dans une assemblée majoritairement monarchiste. Il s’efforce alors de promouvoir la république auprès des populations rurales tout en menant une lutte active contre les partisans de la Restauration. Instigateur de la conquête de la Tunisie sous la présidence de Jules Grévy, il devient président du Conseil en 1881, mais décède accidentellement quelques mois plus tard.
Troisième président de la IIIe République, Jules Grévy est aussi celui de la stabilisation de la démocratie en France. Sa carrière politique débute avec la révolution de 1848. Elu commissaire de la République pour le département du Jura, il résume à la fois sa position et sa détermination dans la formule « Je ne veux pas que la république fasse peur ». Sous ses deux mandats (1879 et 1886), des lois fondatrices seront promulguées et des symboles seront érigés pour marquer la pérennité du régime républicain (amnistie des communards, liberté de la presse, école obligatoire).
Opposant républicain à la fin du Second Empire, il écrit dans des journaux libéraux et est élu député pour la première fois en 1869. En septembre 1870, il fait partie du groupe qui proclame la IIIe République. C’est sous la présidence de Jules Grévy, en tant que ministre de l’Education et des Beaux-arts, puis président du Conseil, qu’il fait voter les lois sur l’école laïque, gratuite et obligatoire, sur la liberté de la presse, notamment. Il développe également une politique d’expansion coloniale impopulaire qui causera la chute de son gouvernement en 1885.
Il fait partie des républicains modérés « profondément républicain et profondément conservateur », qui vivent la transition démocratique en France. Député en 1848, il refuse de prêter serment à l’Empire. EN 1870 il rejoint le gouvernement de Défense nationale. Au début de la IIIe République, il est ministre de Thiers, puis président du Conseil sous Mac-Mahon. En 1877 il s’oppose au président et démissionne. Elu à l’Académie française en 1875, il laisse ses Souvenirs.
Député du Tarn en 1885, il est battu en 1889 et en profite pour rédiger une thèse de philosophie. Il étudie Marx, découvre aussi la lutte des classes pendant cette période, en soutenant des grèves dans la ville de Carmaux dont il sera député de 1893 à sa mort. A partir de 1898, il prend parti pour Dreyfus. Elu vice président de la Chambre en 1903, il devient directeur du journal l’Humanité. A l’origine de deux traditions politiques en France : sociale-démocrate et communiste, son combat est celui de l’unité de la gauche sur laquelle il compte pour empêcher la guerre. Il est assassiné le 31 juillet 1914.
Républicain à la fin du Second Empire, il soutient la Commune de Paris. Révolté par la répression dont elle fait l’objet, il écrit le Livre rouge de la justice rurale. Il se rapproche un moment des anarchistes avant d’élaborer une pensée plus proche du socialisme, inspirée par le marxisme, avec son Essai de catéchisme socialiste (1875) et De la propriété (1876). En 1880, il fonde le Parti ouvrier français qui se développe jusqu’à la fin du siècle, créant un journal, Le Socialiste, et une entreprise d’édition au long cours, l’Encyclopédie socialiste, avant de se fondre dans la SFIO.
Né en Belgique au moment de l’exil des responsables républicains décrété par Napoléon III, il retrouve avec sa famille le sol français en 1858. Promis par son père à une carrière politique il fait de brillantes études et obtient un poste de préfet en 1877. Elu républicain à l’Assemblée en 1885, il y représente une gauche modérée. Il devient président de la République en janvier 1920, contre Clémenceau, grâce au soutient de la SFIO et de la droite chrétienne. Mais il sombre dans la dépression et démissionne en septembre de la même année.
Originaire de Vendée, le républicain Clemenceau entre en politique à la fin du Second Empire, élu député à partir de 1870 et siégeant à l’extrême gauche. En 1877, il se rapproche des radicaux. Il soutient Dreyfus et publie dans l’Aurore la lettre de Zola « J’accuse », en 1898. Il est président du Conseil à deux reprises. En 1906 il mène des réformes sociales, mais sera amené à réprimer durement des mouvements de grève ce qui conduira au renversement de son gouvernement. En 1917, où il « fait la guerre » avant de devenir le « Père de la Victoire ».
Plusieurs fois ministre, il est chef de file des républicains modérés, opposé à l’impôt sur le revenu, réservé sur la question cléricale. Il devient président du Conseil en 1912, portant une politique de fermeté face à l’Allemagne. Elu président de la République en 1913, il va au terme de son septennat qui couvre toute la durée de la guerre. Renonçant à un second mandat présidentiel il est élu président du Conseil en 1922 et décide de l’occupation de la Ruhr. Il se retire de la vie politique en 1929, écrivant ses mémoires, Au service de la France.
Léon Blum débute en 1895 une carrière de haut fonctionnaire marquée politiquement par l’influence de Jaurès et son engagement au cotés des dreyfusards. Leader du groupe SFIO à la Chambre des députés en 1919, il vote contre l’adhésion du parti à la IIIe Internationale au Congrès de Tour. La coalition de Front populaire victorieuse aux élections de 1936 le porte à la tête du gouvernement. Pendant un an, de nombreuses réformes économiques et sociales sont effectuées. Simple chef de parti au début de la guerre, il est emprisonné en 1940. Sa défense de la République au procès de Riom en 1942 donne une portée morale à son influence politique.