Écrits autour des Révolutions américaine et française
Sélection de textes disponibles dans Gallica sur les révolutions américaine et française rédigés au moment ou peu après les événements.
John Adams (1735-1826), second président des États-Unis, est un des pères fondateurs de la Révolution américaine et un des principaux artisans de la Déclaration d’indépendance. Il est l’auteur de Pensées sur le gouvernement (1776), ainsi que d’une Défense des Constitutions des États-Unis d’Amérique, dans laquelle il plaide en faveur du bicamérisme.
Membre fondateur du club des Jacobins rejoint par Mounier, Robespierre ou Mirabeau, Barnave (1761-1848) est président de la Constituante en 1790. Pendant les débats il se prononce contre le suffrage universel et l’abolition de l’esclavage. Après Varennes, il se rapproche du roi. Arrêté en 1792, il rédige en prison une Introduction à la Révolution française, qui place les événements dans une perspective remontant au Moyen Âge (passage d’une société agraire aristocratique à une société bourgeoise basée sur le commerce). Condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, il est exécuté le 29 octobre 1793.
Né sous Louis XV, mort après la chute de Louis Philippe, Chateaubriand, parallèlement à son œuvre littéraire, est un personnage politique, conseiller de Napoléon Bonaparte puis des Bourbons, analyste de la séquence historique à travers ses écrits politiques. Son Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leur rapport avec la Révolution française, pose une définition de la révolution : « conversion totale du gouvernement d’un peuple » qui permet d’éclairer la rupture de 1789 à la lumière des exemples donnés par les révolutions passées.
Fichte développe, dans la continuité de Kant, un système philosophique transcendantal. Toutefois, la place prépondérante qu’il accorde à la question politique le distingue de son prédécesseur. En 1793 il publie anonymement les Contributions destinées à rectifier le jugement du public sur la Révolution française, qui connaissent un succès considérable. L’histoire humaine est analysée selon un mouvement dialectique d’opposition entre despotisme et liberté, résolu par la réalisation de l’idée paix. Après avoir défendu les idéaux de la Révolution française, Fichte s’oppose à Napoléon dans ses Discours à la nation allemande (1807).
Défenseur ardent du fédéralisme, Hamilton (1757-1804) est l’un des pères de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique. Il compose avec John Jay et James Madison Le Fédéraliste, publié en 1787. L’ouvrage cherche à convaincre ses lecteurs de la nécessité d’adopter le projet de nouvelle constitution, reproduit en ouverture. Il expose ensuite, en 85 articles, les actions gouvernementales qui en découleront, si elle est ratifiée.
Banquier genevois, Jacques Necker a été trois fois ministre des finances de Louis XVI. Du fait de sa grande popularité, son renvoi en juillet 1789 est une des causes du soulèvement du 14 juillet. Rappelé dès le 16, il finit par démissionner en 1790 à cause de son opposition à la politique de financement du déficit par l’émission d’assignats. Retiré en Suisse, il laisse plusieurs écrits politiques parmi lesquels les Réflexions philosophiques sur l’égalité et De la Révolution française, où il développe son point de vue critique sur la Révolution.
Proche du milieu des Idéologues, Mme de Staël tient salon à Paris et y reçoit les intellectuels mécontents de la dérive autoritaire du Consulat, avant d’être exilée par Napoléon. Installée en Suisse, au château de Coppet, elle y reçoit nombre d’intellectuels européens qui constituent ce qu’on a appelé le « Groupe de Coppet ». Favorable à une monarchie constitutionnelle à l’anglaise, Mme de Staël expose ses idées politiques dans ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, publiées à titre posthume.
Volney, élu député du Tiers-état de la sénéchaussée d’Anjou, participe à l’assemblée Constituante. Républicain convaincu, ennemi des cultes établis, il est aussi contre les débordements populaires. Il publie en 1791 Ruines, ou réflexion sur les révolutions des empires, méditation sur le caractère transitoire du pouvoir, qui déplace le point de vue dans les ruines de Palmyre, pour aborder plus librement les événements contemporains. Arrêté sous la Terreur, il est libéré en 1794 après la chute de Robespierre et poursuit sont action politique d’abord en soutient puis en opposition à Napoléon Bonaparte.