L'histoire de France par l'image : accès par corpus
Six grandes collections autour de l’Histoire de France sont aujourd’hui consultables : les Collections Hennin, De Vinck , Gaignières et les clichés des agences de presse Monde & Caméra, accompgnée par la collection De Ridder sur l'histoire militaire et l'ensemble dit "Histoire des Ballons".
« Je donne et lègue ma collection d’estampes et dessins historiques […]. La collection d’estampes des diverses écoles de gravure qui s’y est jointe fait partie de ce legs. Je désire que cette collection soit conservée dans son état actuel, et augmentée par la suite sur le plan, s’il y a lieu ». Par testament, Michel Hennin confie en 1863 au département des Estampes une collection riche de près de 15 000 pièces, dont la grande valeur artistique n’a d’égale que la richesse documentaire et historique. Elle propose une Histoire de la France par l’image du Ve siècle jusqu’à 1851, et se décline en almanachs, portraits, pièces facétieuses ou allégoriques, représentations de monuments et de champs de batailles...
Carl de Vinck, diplomate belge, entreprend vers 40 ans d’enrichir la collection d’estampes constituée par son père et essentiellement consacrée à Marie-Antoinette. Il l’élargit considérablement, de sorte qu’elle couvre un siècle d’histoire de France, depuis le mariage de Louis XVI en 1770 jusqu’à la fin de la Commune de Paris en 1871. C’est en 1906 que, soucieux de préserver cet ensemble de 17 000 pièces, le baron De Vinck fait don de sa collection à la Bibliothèque nationale, l’augmentant encore de quelques 11 000 estampes jusqu’en 1909. Au sein de cet ensemble unique, seuls les documents concernant la Guerre de 1870 et la Commune ne sont pas encore entièrement numérisés.
François-Roger de Gaignières (1644-1715), écuyer du duc de Guise, consacra sa vie à compiler des images de tombeaux et pierres tombales, de costumes, de manuscrits, de sceaux et d'armoiries, mais aussi des portraits, des vues de villes, de monuments et de châteaux, dans le but de composer ainsi une histoire générale de la France. Il fait don de cette collection à Louis XIV en 1711. Clairambault, généalogiste des ordres du Roi, ordonne les 2407 manuscrits, 24 portefeuilles de mode, 31 volumes de tombeaux, 117 volumes de topographie et 100 volumes de portraits. S'il en soustrait une part, qui réintégrera partiellement en 1717 les collections royales, un vol de l'abbé de Gévigney à la fin du XVIIIe siècle privera encore la bibliothèque de 3 000 dessins de tombeaux, conservés aujourd'hui à Oxford mais dont la BnF possède cependant les calques.
"Histoire des ballons", tel est le nom donné à un ensemble de pièces sur l'histoire de la locomotion aérienne depuis 1783 jusqu'à 1843. Originellement constitué d'un lot de 250 estampes acquises le 18 Messidor An II et augmenté substanciellement de la collection Robertson en 1828, cet ensemble est riche d'environ 750 pièces : gravures représentant des aérostats en vol, des plans de montgolfières, des accidents, mais aussi feuilles d'éventails, programmes, documents d'archives et appels à souscriptions...
Gustave De Ridder, notaire parisien passionné d’histoire militaire, fréquente dès 1900 la salle de lecture du Cabinet des Estampes. Intéressé par la richesse des collections, il en constate aussi les lacunes, et forme alors le projet de réunir des recueils de dessins ou d’estampes, des livres illustrés, des historiques de régiment, des études sur les uniformes, les drapeaux, l’armement et des textes de règlement. À sa mort en 1946, sa collection de 3667 volumes est léguée au Département des Estampes et de la photographie et un catalogue est achevé en 1948 par Jacques Lethève. Retrouvez dans Gallica 268 de ces ouvrages, sources incontournables à l'étude de l'histoire militaire française et européenne, du XVIIe au XIXe siècle.
Sabine Zlatin a sélectionné environ 300 documents issus de ses archives personnelles pour le futur Mémorial des enfants juifs exterminés d'Izieu (Maison des enfants d'Izieu, Ain) inauguré en 1994. Suivant son parcours personnel et son action dans le sauvetage des enfants juifs en zone sud pendant la seconde guerre mondiale, jusqu’à la rafle du 6 avril 1944, crime contre l’humanité jugé lors du procès de Klaus Barbie, la collection est importante pour la connaissance de la Shoah dans les phases successives de persécution, de la résistance civile et du sauvetage des populations, mais aussi comme témoignage de vie de la communauté réfugiée à Izieu. La collection a été donnée à la Bibliothèque Nationale en 1993.
Nul doute, si vous en recherchez la trace, que vous trouviez dans Gallica la représentation en image(s) d’un événement historique.Deux modes d’accès à ces fonds vous sont proposés : un accès par collection, à travers des corpus qui forment un ensemble cohérent de par leur provenance, ou un accès par période historique, qui permet de trouver rapidement une documentation relative à une époque, un événement ou un personnage. Petite et grande histoire, histoire politique, économique et culturelle sont ainsi représentés à travers des images d’une grande diversité.