Essentiels de l'économie - accès par auteur : U à Z
Léon Walras, Béatrice Webb, Xénophon... Consultez et téléchargez gratuitement une sélection de titres fondamentaux histoire de la pensée économique, classés par ordre alphabétique d'auteur (lettres U-V-W-X-Y-Z).
Militaire et économiste espagnol, Gerónimo de Uztáriz y Hermiaga occupe dans l’administration des postes en rapport avec le commerce extérieur et les finances. Il prône l’adoption du colbertisme en Espagne et rédige en 1724 un traité de référence sur ce sujet, Théorie et pratique du commerce et de la marine. Il défend ainsi l’adoption de mesures protectionnistes et la construction d’infrastructures de transport pour favoriser le développement de manufactures privées. Dans ce schéma, l’État intervient a minima comme régulateur des relations commerciales.
Commissaire général des fortifications (1678) et lieutenant-général du royaume (1688), Vauban a une fine connaissance de la France de Louis XIV. Il se montre attentif aux conséquences de la politique du souverain et rédige différents traités, parfois critiques, sur la situation économique et sociale du royaume (Oisivetés, dont fait partie par exemple le Mémoire pour le rappel des huguenots, 1689). Son Projet de dîme royale (1698, publié en 1707), qui prévoit un impôt proportionnel et universel, ne fut pas instauré mais constitue un jalon dans l’histoire de la fiscalité.
Médecin et sociologue. Chirurgien dans les armées napoléoniennes, il se consacre après 1820 à des recherches sociales et économiques et se penche sur les conditions de vie des prisonniers et des ouvriers. Il réalise une enquête considérable à travers les régions industrielles françaises, dont il tire le Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les fabriques de coton, de laine et de soie (1840). Ses publications et son investissement participent à une réglementation sur le travail des enfants. Les travaux de Villermé sont reconnus dans le développement de la démographie et de la statistique.
Neveu du chansonnier Jules Vinçard, Pierre Vinçard travaille comme apprenti puis ouvrier dans plusieurs ateliers dès le plus jeune âge. Il commence à écrire des articles sur le travail et la condition des classes ouvrières dans la Ruche populaire, journal rédigé par des ouvriers. Il collabore au Bien-être universel dans lequel il tient la rubrique « L’enquête industrielle ». Il fonde Le travail affranchi en 1848 et est secrétaire de la rédaction de la Presse de 1853 à 1856. Il publie des ouvrages tels que Les ouvriers de Paris (1863) ; celle-ci contient l’étude de seize corps de métier d’ouvriers dans l'alimentation (boucher, pâtissier, etc.) sous les aspects sociologique, technique et réglementaire.
Économiste français, Léon Walras enseigne l’économie politique à l’université de Lausanne (1870-1893). Il cherche à substituer au triptyque classique de Say “production, distribution, consommation de richesse” une tripartition “économie politique pure, économie sociale et économie appliquée”. Il établit le premier les conditions générales de l’équilibre économique, et insiste sur l’importance d’une démonstration mathématique des théories énoncées. Ses écrits sur l’économie sociale, Études d'économie sociale, attribuent à l’État un rôle de régulateur de l’économie de marché sans pour autant corriger les inégalités naturelles. Sa réflexion sur l’économie appliquée est centrée sur la notion d’utilité.
Beatrice Webb, née Potter, est une sociologue et économiste britannique. Militante socialiste et membre de la Société fabienne, pensant qu’une société socialiste peut découler de réformes des institutions, Beatrice Webb s'intéresse aux problèmes sociaux et est particulièrement connue pour ses travaux sur les coopératives. Après son mariage avec Sidney Webb, la collaboration intellectuelle entre les deux époux se traduit par la publication d'ouvrages, dont La lutte préventive contre la misère. Ils rompent avec la méthode consistant à aborder les problèmes économiques à partir de concepts abstraits et utilisent les méthodes de l’économie expérimentale. En 1895, ils contribuent à la fondation de la London School of Economics.
Juriste, économiste et homme politique polonais naturalisé français. Titulaire d’un doctorat en économie politique, il fonde la Revue de législation et de jurisprudence (1834) et occupe une chaire de législation industrielle puis d’économie politique au CNAM. Il institue en 1852 le Crédit foncier de France. Partisan du libre-échange économique, il attribue par ailleurs à l’État un rôle protecteur et contribue à l’adoption d’une loi qui limite le travail des femmes et des enfants et créée des inspecteurs du travail. Parmi ses nombreuses œuvres, on citera Études d'économie politique et de statistique (1848) qui traite notamment de l'Exposition agricole et industrielle de Bruxelles et du paupérisme en Flandres.
Xénophon est connu pour ses travaux de philosophie politique et ses œuvres historiques. On lui doit un ouvrage sur « l’art et la manière de bien gérer un grand domaine agricole », en grec Oikonomikós, qui est à l’origine du terme « économie ». Rédigé sous forme d’un dialogue socratique, L’Économique traite de questions relatives à l’agriculture, à la gestion des biens d’un domaine, aux échanges, mais aussi de la manière de gouverner des hommes et de la gestion du foyer. Il fonde la dimension domestique de l’économie, qui sera confortée par Aristote.
Professeur d’économie et de législation rurales à l’École nationale d’agriculture de Grignon et à l’École libre des sciences politiques, Daniel Zolla analyse les questions agricoles sous l’angle de l’économie sociale (L'agriculture et le socialisme). Proche de la Société d’Économie Sociale sans en être membre, il participe à la Section agricole du Musée social, fondé en 1894 pour conserver l’héritage des expositions universelles et qui contribue au développement du mouvement mutualiste.