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De la femme d'intérieur à la femme active (Vogue, 1920-1930)

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Dans le cadre de l’exposition "Vogue Paris 1920-2020" à visiter au Palais Galliera jusqu'au 30 janvier 2022, Gallica et les étudiants du Master 2 "Humanités numériques" de l’université de Tours vous proposent une série de billets dédiée au célèbre magazine. Episode 3 : de la femme d'intérieur à la femme active.

Vogue, juin 1920

Principal public du magazine Vogue, les femmes sont aussi son sujet de prédilection. Souvent présentées pensives et coquettes dans leur intérieur au début des années 1920, elles sont progressivement montrées dans des activités d’extérieur. Coupes plus pratiques, matériaux plus robustes, vêtements dédiés au sport : les garde-robes des années 1930 suivent le mouvement.

Vogue, juillet 1920

Au début des années 1920, l’icône Vogue reste féminine du saut du lit jusqu’au coucher. Au réveil, la voici déjà prête pour la journée, maquillée et coiffée avant même d’avoir quitté le lit. Bien habillée, accessoirisée de la tête au pied, elle est toujours prête à recevoir.

Vogue, septembre 1923

Vogue, septembre 1923

Vogue, septembre 1925

Les années 1920 représentent un tournant dans la vie des femmes. La guerre a en partie rebattu les cartes, amenant les femmes à être plus présentes dans l’espace public. Celles-ci sortent de la sphère privée et revendiquent de participer à la vie citoyenne (en attendant le droit de vote, en 1944).

Cela se traduit notamment par la pratique sportive : depuis le 19e siècle, les femmes ont commencé à participer à certaines activités physiques, malgré la misogynie et le dédain de nombreux hommes de l’époque. En 1900, elles ont pu pour la première fois prendre part aux Jeux Olympiques ! De plus en plus de femmes rejoignent des associations sportives.

Vogue, octobre 1927

Dans les années 1930, la femme vue par Vogue continue certes d’être apprêtée. On aime présenter la vedette qui prend la pose dans son salon, dans ses plus belles robes du soir. On montre également ses appartements, à la dernière mode, toujours très soignés.

Vogue, mai 1939

Cependant, l’émancipation des femmes est de plus en plus perceptible au fil des pages de la publication.

Vogue, décembre 1936

Le magazine Vogue montre ainsi des femmes aisées, souvent issues de l’aristocratie, se retrouvant pour faire du sport ou pratiquer des activités extérieures telles que la chasse à courre ou la baignade.

Vogue, janvier 1932

Vogue, septembre 1930

Les habitudes vestimentaires se transforment : peu à peu, le critère de confort est pris en compte. Les femmes ne sont plus contraintes de porter des vêtements qui limitent leurs gestes et les gênent dans leurs déplacements. Vogue s’en fait l’écho : shorts, robes-culottes ou jupes-culottes permettent par exemple de pratiquer la bicyclette. Délivrées de certaines entraves, les femmes peuvent circuler plus facilement dans l’espace public.

Vogue, juillet 1936

La démocratisation des loisirs et des congés payés contribue également à faire évoluer la mode. Les femmes ne s’adaptent plus à leur garde-robe : c’est désormais le vêtement qui doit s’adapter à leurs activités. Les maisons de couture recourent à des matières résistantes comme le tweed, souples comme le jersey. En 1938, le nylon voit le jour et révolutionne la vie des femmes pressées : rapidement lavé, rapidement sec, il ne nécessite pas de repassage. La fermeture éclair fait son apparition et simplifie le quotidien.

La Mode chic, janvier 1939

Madeleine Vionnet propose des coupes en biais qui apportent plus de souplesse aux vêtements, comme sur ce grand manteau de voyage réalisé en 1938, en lainage quadrillé beige et brun, « pratique et très élégant », qui « convient à la voiture comme au chemin de fer ».

Vogue, juin 1936

Elsa Schiaparelli, qui a créé sa première maison de couture en 1927, conçoit des vêtements fonctionnels pour la ville, comme ces confortables et amples capes en tweed doublées de fourrures ou taillées dans des plaids écossais, ce « manteau en peau d'ours avec capuchon et masque en bois muni d'une visière pour protéger les yeux de la réverbération de la montagne », ou encore cet « imperméable en toile cirée transparente, fermeture éclair et capuchon froncé ».

Vogue, novembre 1935

Elle dédie bientôt un magasin entier au sport, situé au 4 rue de la Paix : 

Vogue, octobre 1928

Même les accessoires, déclinés pour ces activités, traduisent ce mouvement général. La femme n'est plus cantonnée à la seule sphère du foyer.

Vogue, novembre 1935

Un billet du Master 2 Humanités numériques – Médiation numérique de la culture et des patrimoines de l’université de Tours

Notre master a pour vocation de répondre aux besoins et aux attentes des industries culturelles, patrimoniales et touristiques dans le domaine de la médiation numérique. Il permet l’acquisition de méthodes historiques et critiques, ainsi que la maîtrise des outils informatiques pour l’organisation, la diffusion, la médiation et la médiatisation numérique des données. Dans le cadre de ce projet, nous avons écrit un billet de blog sur le magazine de mode Vogue en utilisant des images trouvées grâce à l’outil de recherche iconographique dans les collections d’imprimés numérisés : GallicaPix.

Pour aller plus loin

- Exposition "Vogue-Paris 1920-2020" au Palais Galliera : informations pratiques.
- Les Sélections Gallica sur le textile.
- Les Sélections Gallica sur la presse de mode.
- GallicaPix.
- Vidéo "Gallica et moi : Sophie Kurkdjian et Maude Bass-Krueger".
- Billet de blog Gallica "Les textiles artificiels et synthétiques".
- Billet de blog Gallica "Madeleine Vionnet, architecte du tissu".
- Billet de blog Gallica "Elsa Schiaparelli, créatrice excentrique".
- Les autres billets de la série "Vogue a 100 ans".

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