L'iris
Aussi commun que sophistiqué, l’iris est un précieux allié pour nos jardins par la simplicité de sa culture. Son port altier et sa prestance passionnent les horticulteurs qui l’ont décliné dans une spectaculaire palette de couleurs. Ce n’est pas un hasard si l’iris est roi.
Plante à rhizomes charnus et à longues feuilles vertes dressées en forme de glaive, l’iris porte haut de belles et grandes fleurs aux coloris variés. Le jardinier peut jouer de ses hauteurs avec les 40 cm des Iris miniatures aux 70 cm pour les grands iris standards. Sa hampe florale très graphique présente six folioles qui ne sont pas toutes des pétales : trois pétales composant une corolle verticale et trois sépales recourbés vers l’extérieur pour le calice. Ce découpage, qui n’est pas sans rappeler l’orchidée, explique le surnom d’« Orchidées des jardins » donné aux iris par les Anglais.
L’iris fait partie de la famille des Iridacées qui regroupe des plantes vivaces avec une partie souterraine : un bulbe (narcisse) ou un rhizome (iris). Elles passent ainsi l’hiver sous terre en dormance.
Henry Correvon et H. Massé, Les iris dans les jardins. 1907
Issu de l’hybridation de diverses espèces botaniques découvertes en Egypte 3000 ans avant J-C, l’Iris germanica est le plus couramment cultivé dans les jardins. Il fait partie des iris dit barbus en raison de la fine crête qui se dresse au cœur des sépales. Rustique, il ne craint pas le froid et les sécheresses prolongées mais l’humidité est à surveiller pour éviter le pourrissement des racines. En sélectionnant soigneusement les variétés dans son jardin, la floraison peut s’étaler du printemps à l’automne grâce aux iris remontants. Sa culture est facile, mais il faut toutefois surveiller son cheminement dans le cas d’une plantation en alignement. En effet, les espèces à rhizome indéfini se développent d’année en année et amènent la tige aérienne toujours en avant : la partie antérieure s’allonge et la postérieure se détruit. L’iris voyage sous terre !
Désiré Bois, Atlas des plantes de jardins et d'appartements exotiques et européennes. 1896
L’Iris germanica est cultivée depuis des siècles pour ses qualités ornementales et ses usages médicinaux. Ils ornaient les jardins royaux de Charles V en 1365. Au 19e siècle, les poudres de beauté en Occident sont souvent des cosmétiques à base de poudres d’iris et non de riz. C’est principalement le rhizome tubéreux de l’iris, à l’odeur de violette, qui entrait dans la composition de la poudre de beauté. Les professionnels de l’horticulture française ont été de grands obtenteurs de nouvelles variétés d’iris au 19e siècle. Au 20e siècle, ce sont les horticulteurs américains qui ont agrandi l’impressionnante palette de ces extravagantes fleurs.
Hiroshige, Horikiri no hanasyōbu / Hiroshige-ga. 1857
Dans la mythologie grecque, la déesse Iris, messagère des dieux de l’Olympe, est vêtue d’un voile de perles de rosée irisées, couleurs arc-en-ciel. C’est également le nom de la membrane colorée de l’œil, bien nommée lorsqu’on admire les coloris unis, mouchetés ou panachés des variétés horticoles, qui offrent des mélanges inimaginables entre le bleu, le blanc, le jaune, le rose, ou le violet.
En France, Clovis aurait donné à l’iris ses lettres de noblesse. Acculé sur une des rives du Rhin par les Wisigoths, il aurait trouvé un passage dans le fleuve grâce à une biche empruntant un gué où croissaient des iris d’eau (Pseudacorus). Plus tard, le motif de la fleur d’iris se transforma sous le nom héraldique en « fleur de lys » pour orner les armoiries des rois de France.
L’élégant iris, fleur des artistes, est l’un des motifs incontournables de l’Art nouveau. Le tracé à la fois précis et schématique d’Eugène Grasset témoigne ainsi d’un véritable culte des fleurs à la fin du 19e siècle, dans lequel l’iris a toute sa place. Les espèces originaires du Japon et de l’Orient ont largement participé à la mode des iris.
Grasset, Affiche de l’exposition des artistes-décorateurs. 1893
Pour aller plus loin
Retrouvez la fiche plante sur l’Iris des jardins sur le site de la Société nationale d’Horticulture de France (SNHF) et explorez sa collection de gravures sur la bibliothèque numérique Hortalia.
Commentaires
FELICITARLOS
GRACIAS A GALLICA por exponer todos sus tesoros de su archivo y/o colección.
Soy Artista Plástica y me sirve para estudiar a los maestros que Uds. nos muestran.
Cordialmente, Liliana Patricia Locicero ( ARGENTINA)♥♥
salutation
bonjour ...simplement j'ai voulu vous remercier j(aime beaucoup ce site et je suis d'algerie
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