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L’ailante

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25 janvier 2021

Cet arbre d’ornement, introduit en Europe au XVIIIe siècle, s’est tellement bien adapté à ces nouveaux cieux qu’il en devient quelque peu envahissant. L’herbier de Gallica se penche sur son cas.

« Aylanthus glandulosa , Aylanthe glanduleux », planche de P. J. Redouté dans le Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France en pleine terre, par H. L. Duhamel du Monceau, seconde édition augmentée par Brisseau de Mirbel, 1800-1805

L’ailante aurait pu s’appeler autrement… D’après le botaniste L’Héritier de Brutelle, lorsque son ami René Louiche Desfontaines, professeur de botanique au Jardin du Roi, décida de publier la première description scientifique de l’ailante, il envisagea d’abord de lui dédier la nouvelle espèce ; mais Desfontaines changea d’avis et opta pour le nom Ailanthus glandulosa, à la grande déception de L’Héritier.
 
 

 

Le nom Ailanthus est inspiré d’un mot local indonésien qui se traduit « arbre du ciel », en raison de la haute taille de l’arbre. Originaire d’Asie du Sud-Est, il y est planté comme arbre d’ornement et pour produire une soie de qualité inférieure due au bombyx de l’ailante. Son introduction en France revient au père jésuite D’Incarville qui en envoie des graines à Bernard de Jussieu en 1751. En raison de la ressemblance de son feuillage avec le Vernis du Japon (Toxicodendron vernicifluum), il est d’abord considéré comme un sumac et connu en Europe sous le nom de Vernis de Chine ou Faux-vernis du Japon, avant que Desfontaines ne prouve qu’il appartient à une toute autre famille.

 

 
Poussant rapidement et haut, supportant une grande variété de climats et de terrains, même les plus pauvres et secs, l’ailante est apprécié et recommandé comme arbre d’ornement ou d’alignement jusqu’au XXe siècle. Mais ces mêmes qualités lui ont permis de se répandre agressivement dans le monde entier, et il est maintenant combattu comme une espèce invasive, d’autant plus difficile à éradiquer qu’il se ressème facilement, drageonne des racines et repart du pied quand on le coupe.
 

 

Guettez les friches, les pieds ou même les hauts de murs, les talus routiers et ferroviaires, vous y reconnaitrez peut-être les longues feuilles composées et les grappes de samares de l’ailante !

Pour aller plus loin :
A l'ombre des arbres découvrez la sélection botanique du parcours Gallica La nature en images.

 

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