Le platane commun
Le platane commun et ses alignements si typiques de nos paysages de villes et de campagnes a en réalité des origines bien exotiques… Voyageons dans l’histoire grâce à cet arbre familier de tous et toutes.
Les platanes que l’on peut observer aujourd’hui le long des routes de campagne en France appartiennent à une seule espèce du genre Platanus, Platanus x hispanica Münchh. Cet hybride fertile provient d’un croisement entre le platane d’Orient, Platanus orientalis L., originaire d’Asie de l’Ouest, et le platane d’Amérique, Platanus occidentalis L., originaire d’Amérique du Nord. Ces deux espèces, couramment plantées côte à côte à partir du 17ème siècle, se sont hybridées naturellement. On retrouve aujourd’hui encore une certaine variabilité morphologique parmi les platanes : certains individus ressemblent plus au platane d’Orient et certains au platane d’Occident.
Les feuilles du platane commun présentent 3 à 5 grands lobes dentés et ressemblent aux feuilles de certaines espèces d’érable. Le platane a ainsi été nommé « Platanus acerifolia » ou encore « Platane à feuilles d’érable » par le passé ; il est toutefois facile de différencier les espèces et, contrairement aux feuilles d'érable, les feuilles de platanes sont alternes. Les feuilles, dont la face supérieure est d’un vert vif et la face inférieure d’un vert plus pâle, présentent des nervures qui partent de l’extrémité de chaque lobe et se rejoignent vers la base de la feuille.
Le platane possède des fleurs mâles jaunes et des fleurs femelles rouges qui fleurissent en mai et juin. Toutes deux sont très petites et forment des inflorescences en boules nommées chatons ou capitules. Ces pompons sont répartis sur de longs pédoncules pendants présentant seulement des fleurs mâles ou seulement des fleurs femelles.
Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers (2e tirage) par C.-L. Gatin, Paris, 1932
Après la fécondation, les ovules contenus dans les fleurs femelles se développent en graines. Les boules de fruits secs ainsi formées persistent tout l’hiver sur l’arbre qui perd ses feuilles. Au printemps suivant, chacun des fruits – des akènes coniques portant une petite aigrette de poils roux – est libéré et s’envole sous l’action du vent. Ce mode de dispersion, appelé anémochorie, permet au platane d’atteindre de nouveaux territoires.
Les platanes communs sont également reconnaissables grâce à leur écorce multicolore brune, grise et crème qui s’exfolie en lambeaux comme celle des eucalyptus.
Dans certains territoires, le Midi de la France notamment, les platanes communs sont menacés par l’attaque d’un champignon microscopique, Glaeosporium nervisequm. Les arbres étant plantés en alignement, le champignon se propage facilement de l’un à l’autre et des taches noirâtres apparaissent sur les feuilles. À terme, les arbres infectés sont condamnés à dépérir et sont parfois remplacés par d’autres espèces d’arbres qui y sont résistantes comme le micocoulier.
Le platane, élément familier du paysage, sera évoqué à de multiples reprises dans les productions artistiques de tous styles et de toutes époques, de la photographie à la poésie en passant par la musique.
Sous les platanes : polka [brillante] pour piano par A. J. Cauvy, Paris, 1887
Pour aller plus loin :
Pour en savoir plus sur le platane commun, rendez-vous sur la fiche eFlore de l’espèce du site de Tela Botanica. Et pour d'autres découvertes végétales, explorez la partie botanique du parcours Gallica La Nature en images.
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