Le mimosa
Le mimosa des fleuristes est en fait un acacia. L’herbier de Gallica vous aide à vous y retrouver parmi ces différentes espèces.
Ces arbres qui nous séduisent par leurs somptueuses floraisons jaunes à la fin de l’hiver ne sont pas avares de paradoxe. On les appelle couramment mimosas alors qu’ils appartiennent au genre Acacia, tandis que le genre Mimosa regroupe d’autres plantes de la famille des Fabacées. Et si l’espèce Acacia dealbata, en langage vernaculaire Mimosa d’hiver ou Mimosa des fleuristes, fait la réputation des hivers de la Côte d’Azur, elle constitue plutôt une menace pour la biodiversité de cette région tant elle y est devenue invasive.
Originaires d’Australie, les « mimosas » ont été introduits dans les jardins botaniques d’Europe après les voyages d’exploration scientifique menés pour la Grande-Bretagne par James Cook (1786-1771) et pour la France par Nicolas Baudin (1800-1804). C’est par les bateaux de ce dernier qu’arrivent les premiers plants acclimatés dans le jardin de la Malmaison au tout début du 19e siècle. L’impératrice Joséphine possède une quinzaine d’espèces différentes, que le botaniste Etienne-Pierre Ventenat (1757-1808), attaché à son service, décrit dans le Jardin de la Malmaison. L’auteur des gravures, le célèbre peintre Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) en donne aussi de nombreuses représentations à l’aquarelle sur vélin pour la collection du Muséum national d’histoire naturelle.
A partir de la deuxième moitié du 19e siècle, le mimosa des fleuristes est introduit sur la Côte d’Azur et en devient un symbole, cultivé pour le commerce des bouquets et la parfumerie. Il fournit un excellent charbon de bois. Ses fleurs à la longue étamine jaune densément regroupées en pompons inspirent poètes et musiciens et s’imposent comme un motif décoratif de l’Art Nouveau.
Ressources pour l’agronomie tropicale, Acacia dealbata et d’autres variétés de « mimosa » aux écorces plus riches en tanin ont été largement plantées en Afrique et à Madagascar à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Elles y comptent aujourd’hui parmi les espèces forestières envahissantes.
Est-ce cette présence forte du mimosa dans nos environnements qui justifie son association à la sécurité affective et à l’amour inconditionnel dans le langage des fleurs ?
Pour aller plus loin
Effeuillez le Calendrier floral du Jardin des plantes qui met à l’honneur le mimosa au mois de mars
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