L’affaire de la Vigilante, bâtiment négrier de Nantes
Définition et état de la législation relative à la traite des esclaves en 1822
Edme-Théodore Bourg (1785-1852), dans son Dictionnaire de la pénalité dans toutes les parties du monde connu, paru de 1824 à 1828, consacre un article à la « traite des nègres », soit à « l’achat des nègres que font les Européens sur les côtes d’Afrique, pour employer ces malheureux dans leurs colonies en qualité d’esclaves. »
« Culture de la canne à sucre et fabrication du sucre », Galerie industrielle avec 150 tableaux d'arts et métiers, Paris, Alexis Eymery, 1822
Les Anglais faisans part aux Africains du traité de paix des puissances alliées du 20 novembre 1815, sur l'abolition de la traite des noirs, s.d.
Le récit de la capture du brick La Vigilante
Affaire de La Vigilante, bâtiment négrier de Nantes, Paris, Imprimerie de Crapelet, 1823
Carte de la côte occidentale d'Afrique... pour l'intelligence des croisières à établir devant les foyers de traite par le capitaine de vaisseau Ed. Bouët-Willaumez, 1845
Brick sous voiles, amures à bâbord, dessin de Charles Meryon, 1842-1846
Figurez-vous, dans cet étroit espace, l’un gémissant sur la perte de toutes les affections qui l’attachaient à la vie, et fixant un morne regard sur les souffrances qui attendent les jours qui lui restent. Voyez l’autre, accablé de malaise, succombant à l’influence délétère de l’air impur qu’il respire, voyez-le dans cette affreuse position, traité avec indifférence, ou même dureté, par les malheureux qui sont enchaînés à ses côtés.
Devant l’insuffisance de la loi interdisant la traite des Noirs, carence mise en évidence par sa poursuite clandestine, l’auteur de la brochure réclame une législation pénale contre la traite.
La Société de la Morale chrétienne, éditeur probable de cette publication
Le quotidien Le Courrier, du 10 juillet 1823, contenait, dans les mêmes termes, le récit de la capture. Il semble qu’il s’agisse « des détails de cette affaire, tels qu’on les rapporte au procès ». En revanche, la planche et son commentaire sont originaux.
Le lithographe est le comte Charles-Philibert de Lasteyrie (1759-1849), qui ajoute à ses activités de graveur, l’agronomie et les œuvres philanthropiques. Il est membre fondateur de la Société de la Morale chrétienne, qui paraît être impliquée dans cette publication... Fondée en 1821 à l’initiative du duc François-Alexandre-Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt (1747-1827), cette société philanthropique œuvre pour l’amélioration des conditions dans les prisons, pour l’aide aux orphelins, ou pour la suppression de la peine de mort. Elle agit également pour une abolition effective de la traite des Noirs et crée en son sein, en 1822, un Comité pour l'abolition de la traite des Noirs. Lors de la séance du 11 novembre 1822, dont le compte-rendu est retranscrit dans le Journal de la société, elle adopte la proposition venue de Londres, « de faire graver en France un dessin fait à Portsmouth, représentant le négrier la Vigilante, et l’état des esclaves au moment de sa prise, et de faire imprimer en même temps un court récit de la prise et de la cruauté avec laquelle on a traité les esclaves. » La paternité de la Société de la Morale chrétienne sur cette brochure est d’ailleurs confirmée par les Archives du Christianisme au dix-neuvième siècle, dans son bulletin de septembre 1823.
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