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François Broussais, le combat d'une vie dédiée à la médecine

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27 avril 2020

En hommage au personnel soignant mobilisé face au coronavirus, Gallica propose une série de billets dédiés à l’histoire des hôpitaux parisiens.
Nous continuons cette série en nous attardant aujourd’hui sur François Broussais.
 
 

Hôpital Broussais, 1883

Il a donné son nom à un hôpital du XIVe arrondissement de Paris, l’hôpital Broussais, qui était initialement spécialisé dans les maladies contagieuses à son inauguration en 1883. Ses services ont été déplacés vers l'Hôpital européen Georges-Pompidou en 2000.


Paris, Hôpital Broussais
(Documents des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris)

François-Joseph-Victor Broussais (Saint-Malo,1772 - Vitry, 1838) a marqué son époque à l’image de cette phrase parue dans le Journal des débats politiques et littéraires le lendemain de sa mort le 18 novembre 1838 : « [Il] a fait du bien et du mal ; c’est à l’impartiale histoire de faire la part de l’un et de l’autre … »

Il a commencé sa carrière dans la Marine Nationale. Embarqué de 1796  à 1799 comme chirurgien de 2ème classe sur des navires, y compris corsaires, il renonce finalement à cette carrière navale pour devenir médecin. Elève ensuite de  Xavier BichatPierre-Jean-Georges Cabanis et Philippe Pinel, il soutient sa thèse en 1802 mais décide de rejoindre l’armée de Napoléon en 1805 pour un passage de près de dix années comme médecin des armées. Il y est remarqué par Dominique-Jean Larrey lors de la bataille d’Austerlitz. Aidé ensuite par René-Nicolas Dufriche Desgenettes, il est nommé à son retour à Paris médecin chef à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce en 1814. Dans son ouvrage  de 1816, Examen de la doctrine médicale généralement adoptée et des systèmes modernes de nosologie , il développe sa théorie « physiologique » : les phénomènes vitaux dépendent de l’extérieur ; chaque maladie est locale et se transmet ensuite d’un organe à l’autre, devenant ainsi le principal promoteur de l’Ecole physiologique

Nommé, non sans opposition, professeur de pathologie et de thérapeutique à la faculté de médecine de Paris à partir de 1831, François Broussais voit sa fin de carrière mettre en lumière ses apports comme ses erreurs. Ses idées sont contenues tout entières dans le mémoire qu’il  présente  en octobre 1832 Mémoire sur la philosophie de la médecine, lu à l’Académie des sciences : « En définitive notre philosophie médicale consiste à mieux observer qu’on ne le fait généralement l’action des agents extérieurs sur nos organes et l’influence de ceux-ci les uns sur les autres ».
Ces idées nouvelles attirent les étudiants mais il s’oppose du même fait à la doctrine médicale généralement adoptée et s’attire les foudres des mandarins de la Faculté de médecine de Paris.
Au faite de sa carrière, il sera membre de l’Académie des Sciences, de l’Institut, et de l’Académie des sciences morales et politiques et chef de file des médecins physiologistes , à l’instar de ses œuvres doctrinales principales intitulées  Traité de physiologie appliqué à la pathologie et son Mémoire sur l'influence des travaux des médecins physiologiques.

François Joseph Victor Broussais © BIU Santé

Mais son analyse et ses prescriptions lors de l’épidémie de choléra de 1832 le discréditent partiellement. Dans son ouvrage Le choléra-morbus épidémique observé et traité selon la méthode épidémique, il prône la saignée et l’utilisation de la sangsue de façon trop systématique. Effectivement à cette même époque on entreprend d’évaluer au moyen de la méthode statistique l’efficacité des divers systèmes de traitement et les résultats obtenus furent fatals pour les sangsues et incitèrent à considérer de manière plus prudente et plus scientifique les thérapies anciennes et modernes.

A la fin de son enseignement, il s’intéressa à la phrénologie de Franz Joseph Gall et à son Précis du système phrénologique  et fonda la société phrénologique.

Pour aller plus loin

Voir la section dédiée aux hôpitaux parisiens dans les Sélections consacrées à l'Histoire de Paris.

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