Ces documents donnent une image de Debussy à différents moments de sa vie : une photographie (reproduite) datant de ses années au Conservatoire de Paris ; son portrait par le peintre Marcel Baschet durant son séjour à la Villa Médicis après l’obtention du Prix de Rome (1884), celui-là même qui se retrouva sur le billet de banque de 20 F imprimé dans les années 1980-1990 ; un portrait inachevé de Paul Robert, dont il reste une gravure sur bois par FL Schmiedt ; un dessin d’ Henry-Julien Detouche ; les portraits en studio de Nadar , qui montrent un Debussy mature ; ou encore les dernières photographies connues de lui, cigarette à la main, visiblement marqué par le cancer dont il mourut en 1918. Tous permettent d’appréhender une physionomie qui fascinait ses camarades : « Le front, ce front puissant de faune, d’un profil si étrange, buté en avant comme une proue de navire, l’œil brun, très couvert sous les sourcils froncés, fixant obstinément devant lui, très loin, un point imaginaire », écrit Raymond Bonheur dans La Revue musicale (mai 1926).
Il reste aussi des instantanés pris dans son bureau ou en extérieur, à Pourville-sur-Mer ou sur la plage d’Houlgate, au bord de cet océan Atlantique pour laquelle il nourrissait une passion et source d’inspiration de La Mer. Trois esquisses symphoniques. Il pose également chez ses amis, peu nombreux mais soutiens importants, moraux et parfois financiers du compositeur : chez le compositeur Ernest Chausson, dans la propriété de Luzancy louée par Chausson et où il séjourna deux fois ; chez l’écrivain Pierre Louÿs (ici à côté d’un autre familier de la maison, le chartiste Ferdinand Hérold), rencontré en 1893, avec lequel il envisagea plusieurs projets, dont seule La Chanson de Bilitis se réalisa ; ou encore avec le chef et compositeur André Caplet, qui l’aida notamment à orchestrer Le Martyre de Saint-Sébastien et La Boîte à joujoux. La sélection rassemble également des images des femmes d’une vie amoureuse tourmentée : sa maîtresse Gabrielle Dupont, sa première épouse Rosalie Texier (une modèle), dite « Lilly », avec laquelle il resta 4 ans avant de se remarier avec Emma Bardac, épouse d’un banquier et chanteuse en amatrice. Enfin et surtout quelques clichés représentent sa fille adorée Claude-Emma, dite « Chouchou », née en 1905, à qui il dédia Children’s Corner, suite de pièces pour piano et le ballet pour enfants intitulé La Boîte à joujoux, et qui mourut prématurément de la diphtérie un an après la mort de Claude Debussy.