Débats économiques et sociaux - Syndicalisme
Autorisés en 1884, les syndicats professionnels donnent l’espoir aux réformistes d’échapper au destin tragique du capitalisme imaginé par Marx, en instaurant un dialogue entre les travailleurs et les capitalistes. Cette sélection de textes disponibles dans Gallica en est le reflet.
Inconnu par ailleurs, É. d'Artois indique dans sa préface à Des syndicats agricoles : historique, commentaire de la loi de 1884, paru en 1895, que lui-même a des liens avec le monde agricole. Il s’agit de la loi du 21 mars 1884, dite loi Waldeck-Rousseau, relative à la création des syndicats professionnels. D’Artois déclare : « L'objet de ce travail sera d'en démontrer l'utilité, au point de vue agricole, les conséquences qu'on peut en tirer, les créations économiques qu'elle peut provoquer et soutenir. » Pour lui, les syndicats agricoles ont vocation à seconder les efforts de l’enseignement agricole, par des conférences, la création de bibliothèques et l’appui aux démarches administratives.
Docteur en droit, juriste et sociologue, Paul Bureau est professeur à la Faculté libre de droit et à l'Ecole des hautes études sociales. Il enseigne aussi le droit international à l'Institut catholique, à Paris. Il est président de la Ligue pour le relèvement de la moralité publique de 1906 à 1923, proche dès l'origine du mouvement nataliste (notamment l'Alliance nationale pour l'accroissement de la population française de Jacques Bertillon ou le Comité français pour le relèvement de la natalité). Dans le champ de l'économie, on lui doit L'association de l'ouvrier au profit du patron et la participation aux bénéfices (1898) et Le Contrat de travail, le rôle des syndicats professionnels (1902).
Syndicaliste révolutionnaire français. Ouvrier cordonnier, Victor Griffuelhes devient secrétaire général de la CGT (1901-1909) et transforme ce syndicat modeste en principale force du mouvement ouvrier français en organisant son assise et sa cohérence stratégique. Théoricien du syndicalisme révolutionnaire, à tendance libertaire, il privilégie l’action syndicale directe (grève générale) sur l’action politique pour rompre avec le capitalisme. Il défend l’autonomie ouvrière et expose notamment ses idées dans L’action syndicaliste (1908).
Fondateur avec Paul Lafargue du Parti ouvrier français (1880) puis de la SFIO (1905), Jules Guesde a marqué l’histoire du socialisme français, donnant son nom à l’un de ses courants. Influencé par la lecture de Marx, il contribue à la vulgarisation des concepts marxistes en France, avec l’hebdomadaire L’Égalité qu’il crée en 1877 et dans ses écrits comme Le collectivisme (1894) et Questions d'hier et d'aujourd'hui : le réformisme bourgeois, les syndicats et le parti socialiste, l'antimilitarisme et la guerre, la question agraire, la coopération (1911). Son apport à la pensée économique est celui d’un pédagogue plus que d’un théoricien.
Par ailleurs auteur de brochures sur l’aérostation, Jules Leloup réunit, dans une brochure intitulée La police en marche vers le syndicat (1910), plusieurs articles publiés pour la plupart dans La voix de la police et Paris quatorzième. Il y pourfend avec verve le laxisme des juges, dresse des tableaux élogieux de la situation de la police en Allemagne et en Angleterre et conclut que la constitution d’un syndicat de la police « sera l’œuvre de ceux qui discréditent la police auprès de l’opinion publique, annihilent ses efforts, affament et écœurent ses vaillantes unités ».
Docteur en droit, Étienne Martin Saint-Léon est conservateur de la bibliothèque du Musée social, un institut de recherche fondé en 1894. Historien des corporations et des associations professionnelles, Étienne Martin Saint-Léon publie plusieurs ouvrages dont une importante Histoire des corporations de métiers depuis leurs origines jusqu'à leur suppression en 1791, parue pour la première fois en 1897 et dont l’édition de 1922 est couronnée par l’Académie française. Il y étudie dans le livre VII la naissance du syndicalisme contemporain.
Comte de Paris, écrivain et prétendant orléaniste au trône de France. Au début des années 1860, il se rend aux États-Unis pour s’engager dans la guerre de Sécession et de cette expérience, il rédige l’Histoire de la Guerre civile en Amérique. Après la chute du Second Empire en 1870, le comte de Paris s’investit dans la vie politique française et tente à plusieurs reprises – sans succès – d’accéder à la couronne. Il engage une réflexion sur le sujet associatif et le syndicalisme en publiant l’ouvrage Les Associations ouvrières en Angleterre en 1869.
Paul Rougier est avocat et professeur d’économie politique à la Faculté de Lyon. Il fonde la Société d’Économie Politique et d’Économie Sociale de Lyon. Soucieux d’améliorer le sort des ouvriers, il travaille sur les associations ouvrières et les sociétés de secours mutuel. En 1864, il publie Les associations ouvrières, étude sur leur passé, leur présent, leurs conditions de progrès… Il tient une chronique dans la Revue d’économie politique où il regrette souvent le déclin de la pensée libérale et du libre échangisme en particulier. Il s’intéresse également au système colonial et publie un important Précis de législation et d’économie coloniale en 1895.
Léon de Seilhac est un publiciste qui devient délégué permanent en charge du service industriel et ouvrier du Musée social en 1897. Dans le cadre de ses fonctions, il mène une série d'enquêtes sur le monde ouvrier, les grèves, le syndicalisme et les mouvements socialistes. Ses enquêtes donnent lieu à des publications comme Les grèves en 1903. Militant de la coopération, il publie en 1904 un Manuel pratique d’économie sociale, un guide pour la création de diverses formes d’association dont les sociétés coopératives.