Encore que Paul Gasnault, disciple de Jacquemart et
collectionneur (catalogue, 1881) lui aussi, semble être passé à côté de la nouveauté, qualifiant de "
poteries plus ou moins primitives et grossières" (
Gazette des beaux-arts, 01/12/1878) les céramiques de la
cérémonie du thé (
Notes d'Emile Deshayes,1888) réunies là par Wakai Kenzaburô, le commissaire de la section japonaise... Auprès d'un certain nombre de connaisseurs au moins, ce sont justement les grès d'aspect rustique, les
raku (
Le Japon à l'exposition universelle de 1878), leur esthétique dépouillée et irrégulière influencée par l'esprit du
zen (
Mémoires de la Société des études japonaises, chinoises, tartares et indo-chinoises, 11/11/1897) qui firent sensation, au point de réorienter complètement l'oeuvre d'un artiste comme Jean Carriès.
La publication du Kwan-ko-dzu-setsu (1876) de Ninagawa Noritane, l'un des Japonais de son temps les plus savants en la matière, fut également décisive à cet égard. L'ouvrage, magnifiquement illustré de lithographies en couleurs, après avoir été utilisé par Bing dans L'Art japonais (1883), passa entre les mains de Philippe Burty, qui le citera lors de ses trois conférences sur La poterie et la porcelaine au Japon (Art et décoration, janvier 1885), puis dans ses deux articles consacrés à La poterie au Japon (Le Japon artistique, septembre et octobre 1889). En 1895, un autre Japonais, Ueda Tokunosuke, en fournissant d'utiles Tableaux des principaux centres de l'industrie céramique au Japon, contribuera à "remettre les choses à leur véritable place", comme le réclamait Jacquemart vingt ans plus tôt, déplorant alors la "confusion complète entre les origines, les dates et les styles" (Gazette des beaux-arts, 01/01/1874).