Deborah Lifchitz et Denise Paulme

La linguiste Deborah Litchitz et l’ethnologue Denise Paulme ont collaboré pour créer leur propre mission, la mission Paulme- Lifchitz, en 1935.

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Jeune linguiste et ethnologue maîtrisant notamment l’amharique, Deborah Lifchitz (1907-1942) a rejoint la mission Dakar-Djibouti en Éthiopie en 1932. Ses recherches ont principalement porté sur les manuscrits et « rouleaux magiques » éthiopiens ainsi que sur plusieurs minorités religieuses de la région. Elle a par la suite fait équipe avec Denise Paulme lors de la mission Paulme-Lichitz de 1935 en pays dogon. Sur ce nouveau terrain, elle a centré ses enquêtes sur la littérature orale en recueillant contes, devinettes, proverbes et devises. Ses compétences et ses travaux auguraient d’une brillante carrière, dramatiquement interrompue par son arrestation et par sa mort en déportation en 1942. Constituée uniquement de publications scientifiques (signés parfois Lifszyc), la sélection relative à ses deux expériences de terrain traduit bien les orientations successives de ses recherches.

L’ethnologue Denise Paulme (1909-1998) a effectué sa première mission de terrain en 1935 au Soudan français. Pour s’y rendre, elle a profité des véhicules d’une autre expédition ethnographique – la mission Sahara-Soudan – mais, sur place, elle a formé avec Deborah Lifchitz une équipe totalement indépendante. Pendant les neuf mois de cette mission Paulme-Lifchitz, elle a étudié l’organisation sociale des Dogon, tout en accordant une place importante à la collecte d’objets d’art et au recueil de contes, proverbes et devinettes. Son intérêt pour l’organisation sociale, pour la littérature orale et l’art africains fut d’ailleurs une constante au cours de sa carrière.

Dans cette sélection, les articles cosignés par les deux scientifiques témoignent de leurs travaux sur la littérature orale dogon et de leur étroite collaboration.