La presse de la 2ème Guerre mondiale dans Gallica
Dès le début de l’Occupation allemande, des journaux furent confectionnés et diffusés clandestinement par des individus souhaitant lutter contre la propagande officielle et continuer le combat jusqu’à la libération du territoire français. Cette presse, témoin d’une guerre sans merci et de cette « flamme de la Résistance » qui ne s’est pas éteinte, est désormais accessible dans Gallica.
Combat, n°1, décembre 1941
http://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k148195n
Histoire de la constitution d'une collection
L’hétérogénéité de ces journaux s’explique par la nature et l’histoire d'un ensemble issu d’une collecte commencée par la Bibliothèque nationale pendant la Seconde Guerre mondiale, poursuivie après-guerre par le service des périodiques, puis confiée à la Réserve des livres rares dans les années 1970.
Pendant la guerre, les périodiques sont entrés dans les collections de différentes manières. Certains ont été saisis par des autorités de contrôle (tampon « saisi ») ; d’autres ont été trouvés par des particuliers (dans une boîte aux lettres, dans une gare) puis donnés à la bibliothèque. Quelques fascicules sont aussi arrivés par « dépôt légal », certains imprimeurs se risquant à ce pied de nez aux autorités. Par ailleurs, les services de renseignements de la France libre à Londres (tampon du BCRA - Bureau central de renseignements et d'action) en ont parfois collecté et diffusé.
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Après-guerre, le bibliothécaire René Roux-Fouillet, aidé de son épouse, entreprit une grande enquête auprès d’anciens résistants et de diverses institutions (Agences d’information de la France libre, Cleveland Public Library, Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, BDIC - Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine -, etc.) pour en savoir plus sur ces périodiques et enrichir la collection. Des dons sont venus étoffer cet ensemble documentaire devenu le plus important jamais rassemblé. Confié à la Réserve des livres rares, il a fait l'objet d'une restauration et est conservé sous les cotes RES G-1470, RES P-G-26 et RES ATLAS-G-1
Caractéristiques et spécificités de la presse de la Résistance
Cette collection a été constituée au fil des ans, depuis la guerre, ce qui explique que plusieurs types de documents cohabitent : des exemplaires originaux ronéotés ou imprimés, des copies dactylographiées d’époque, des facsimilés réalisés par la France Libre pour diffusion dans le monde libre (cartouche « reproduction par photogravure » ou « photo-litho»), des facsimilés édités après-guerre par d’anciens résistants, des copies, en général photographiques, réalisées après-guerre par la BnF ou les institutions donatrices.
Délivrance, septembre 1943
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Certains numéros sont en double, d’autres sont très peu lisibles ; certains présentent des annotations, d’autres sont suivis de documents annexes (correspondance par exemple). Si une page sur deux d’un numéro apparaît sans texte, cela peut correspondre à un original ronéoté seulement au recto. Mais dans la plupart des cas, cela correspond à une copie comportant du texte sur un seul côté alors que l’original était recto verso. Le noir et blanc correspond presque toujours à des facsimilés ou des copies. En revanche, la couleur jaune ou beige ne correspond pas forcément à des exemplaires originaux : il peut aussi s’agir de facsimilés ou de copies.
L'Unité. Organe de l'Union des comités populaires des usines Renault
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D’autres particularités tiennent à la nature de la presse clandestine. La mauvaise qualité du papier, qui peut créer des effets de surimpression, et souvent son faible encrage, rendent la lecture difficile. Il arrive aussi que la numérotation « fasse des bonds » (on passe du n°17 au n°21), ou ne soit pas continue (on numérote par mois : n° 1 de mai 1942…). Faire paraître un journal clandestin était un tour de force, et les interruptions temporaires n’étaient pas rares. Le nombre exact de numéros parus pour un même titre est assez souvent inconnu ou incertain en l’état actuel des recherches. Et il peut arriver que l’ordre même des numéros présente des incertitudes (surtout quand le titre comporte des exemplaires sans numéro, marqués ou non « numéro spécial »).
L'ensemble de ces témoignages irremplaçables et méconnus sur la Résistance est désormais accessible dans Gallica à partir des liens suivants :
-lien 1 (cote RES G-1470)
-lien 2 (cote RES P-G-26)
-lien 3 (cote RES ATLAS-G-1)
Une partie de ces titres fait également l'objet d'une exposition virtuelle sur le site de la BnF. La Fondation de la Résistance, partenaire de la BnF, a mis en ligne une fiche pratique d'aide à la recherche pour ce corpus.
Anne Renoult, Réserve des livres rares
Publié initialement le 7 décembre 2012
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L'histoire de seconds guerre mondiale
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