L'héliotrope
Fleur discrète au parfum entêtant, l'héliotrope est une plante autrefois populaire dans les jardins comme en parfumerie.
Le genre héliotrope appartient à la famille des Borraginacées, comme la bourrache ou le myosotis, et compte plus de 300 espèces. Il est surtout présent dans les régions subtropicales ; en Europe, il pousse autour du bassin méditerranéen.
Pline lui attribue de nombreuses propriétés médicinales, et il reste connu au Moyen-Âge, sous le nom d'herbe rabieuse, comme remède aux verrues et aux maux de ventre. Il a été découvert dans la seconde moitié du 20e siècle que ses graines, consommées parfois accidentellement par les animaux et les humains, étaient toxiques pour le foie.
Platearius, Livre des simples médecines, Flandre ou Pays-Bas, v. 1450-1480
S’il existe bien un héliotrope européen, Heliotropium europaeum, c'est l’héliotrope du Pérou (Heliotropium arborescens) qui contribue au développement de la culture de l'héliotrope pour l'ornement. Ce dernier aurait été introduit en France au milieu du 18e siècle par Joseph de Jussieu.
C'est un arbuste buissonnant, vivace mais souvent cultivé comme une plante annuelle. Les feuilles lancéolées de 3 à 8 cm de long, sont d’une couleur vert foncé parfois teinté de pourpre, et rugueuses au toucher. Le contact du feuillage peut entraîner des irritations de la peau et des yeux.
Désiré Bois, Atlas des plantes de jardins et d'appartements exotiques et européennes, Paris, 1896
Les petites fleurs tubulées, tirant de bleu à violet, sont regroupées en bouquets ou en cymes de 8 à 10cm de large. Elles sont très odorantes et dégagent un parfum vanillé très suave, qui atteint son maximum à la nuit tombée. Elles attirent les papillons.
L'héliotrope est alors célébré comme fleur d’ornement et comme symbole de l’amour sans fin, mais aussi en musique, en littérature, ou encore au cinéma. Il donne son nom à une nuance de violet dont se vêtent les dames élégantes.
Charles Bianchini et Paul-Eugène Mesplès, Costume de dîner, 1887
L’héliotrope rencontre aussi un grand succès en parfumerie au tournant des 19e et 20e siècles, au même titre que la violette ou le jasmin. La fleur est utilisée, mais le plus souvent le parfum est reproduit synthétiquement à partir de la molécule d’héliotropine. Il est décliné en de nombreux produits de beauté.
De Gouy, Dessus de boites pour Fargeon, Paris, 18e siècle
Pour aller plus loin
Les articles de l'Herbier de Gallica sur deux autres borraginacées, la bourrache et le myosotis alpestre.
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