Le coquelicot
Ses pétales chatoyants colorent de rouge les tableaux impressionnistes : le coquelicot, Papaver rhoeas L., est une plante incontournable de la flore adventice. Présente dans les campagnes et les villes, cette plante originaire de l'Est du bassin méditerranéen porte une symbolique forte.
Le coquelicot appartient à la famille des Papaveraceae et en présente les signes distinctifs à savoir un latex laiteux contenant des alcaloïdes et des feuilles pétiolées divisées sans stipules. Il peut être confondu avec le pavot douteux, Papaver dubium L., aux capsules plus allongées, et aux fleurs d'un rouge souvent moins éclatant, ou encore le pavot hispide, Papaver hybridum L. et le pavot argémone, Papaver argemone, tous deux à capsules couvertes de soies raides (lisses chez le coquelicot et le pavot douteux).
Papaver rhoeas L., Les fleurs des moissons, des cultures, du bord des routes et des décombres (plantes envahissantes) par Émile Gadeceau
Comme ses congénères citées précédemment, le coquelicot est une plante messicole, c’est-à-dire que son cycle de vie est adapté aux cultures agricoles : la fleur s’épanouit et génère de nouvelles graines au printemps et en été, avant les moissons, qui reposeront dans le sol jusqu’au printemps suivant.
Il est intéressant de voir que le coquelicot est décrit comme une plante « très envahissante » et « à détruire avant la floraison » par Émile Gadeceau en 1914. Aujourd’hui, les populations de coquelicots ont fortement régressé du fait de l’emploi de pesticides et d’autres techniques agricoles modernes comme le tri des semences.
Si le coquelicot est le symbole de Morphée, le dieu du sommeil et des rêves dans la mythologie gréco-latine, et est toujours utilisé en tisane pour ses effets apaisants, c’est bien le pavot somnifère, Papaver somniferum L., qui a l’effet somnifère le plus puissant.
Certaines de ses lignées présentent une forte teneur en alcaloïdes dans le latex de leurs fruits, aussi appelé opium, comme la morphine et la codéine, dont dérivent diverses préparations pharmacologiques. D'autres lignées beaucoup moins riches en alcaloïdes sont cultivées pour leurs graines, utilisées en cuisine pour aromatiser les pains et gâteaux et pour en extraire une huile alimentaire, l'huile d'œillette.
Pour finir, le coquelicot est associé au souvenir des anciens combattants et notamment ceux de la Première Guerre Mondiale dans les pays anglo-saxons. Cette symbolique est originaire du poème « In Flanders Fields » écrit par John McCrae, lieutenant-colonel canadien, en 1915.
Nos petits coquelicots : cartes postales à colorier dessin de Gaston Maréchaux
Pour aller plus loin :
Pour en savoir plus sur le coquelicot, rendez-vous sur la fiche eFlore de l’espèce du site de Tela Botanica et sur la page dédiée de Pl@ntuse. Et pour d'autres découvertes végétales, explorez la partie botanique du parcours Gallica La Nature en images.
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