La pivoine
Si une expression courante associe la couleur rouge aux pivoines, c’est en hommage à la pivoine officinale. Cette plante, magnifiquement représentée dans les Grandes heures d’Anne de Bretagne, produit en effet des fleurs rouges. Aujourd’hui c’est avec des teintes plus diverses que les spectaculaires fleurs de pivoine, appelées aussi roses de Pentecôte en raison de leur période de floraison, embellissent les jardins au printemps.
Appartenant à la famille des paeoniacées et au genre paeonia, les pivoines se répartissent en espèces herbacées, dont les tiges disparaissent sous terre en hiver, et en espèces arbustives aux tiges ligneuses qui subsistent en hiver et forment de petits arbustes pouvant atteindre 2,5 mètres de haut. pivoine appartient à la famille des Paeoniacées et au genre Paeonia.
Connue depuis l’Antiquité pour les propriétés médicinales de sa racine tubéreuse, la pivoine officinale, désignée par le médecin grec Dioscoride sous le nom de pivoine femelle, figure en bonne place dans les grands ouvrages de botanique du 16e siècle, notamment ceux de Pierandrea Mattioli ou de Rembert Dodoens. Carl Linné la décrit comme Paeonia officinalis en 1753.
Les premières variétés horticoles qui se répandent à partir de la fin du 16e siècle sont d’abord l’apanage des jardins princiers et royaux, comme celui du roi Henri IV, dans lequel Marie de Médicis trouve ses modèles de broderie. Gaston d’Orléans en possède 6 espèces différentes dans son jardin de Blois, tandis que le catalogue du Jardin royal des plantes médicinales en signale 9. Les peintres Daniel Rabel et Nicolas Robert en font de très belles représentations sur vélin, comme cette Paeonia femina flore multiplici Dod. qui fait référence à Rembert Dodoens.
A la différence des pivoines herbacées, les pivoines arbustives sont originaires de Chine où elles sont cultivées depuis plus de 1500 ans, avec des techniques de culture et de greffe très élaborées permettant l’obtention de fleurs de diverses couleurs, simples ou doubles. Connues des missionnaires jésuites en Chine dès le 17e siècle, elles ne sont introduites en Europe qu’au tout début du 19e siècle via l’Angleterre.
L’impressionnante espèce arbustive Paeonia moutan, dont on dit que 10 000 spécimens entouraient le palais d’été de l’empereur de Chine, est acclimatée dans les jardins de l’impératrice Joséphine à la Malmaison à partir de 1803. Elle figure dans la Description des plantes rares cultivées à la Malmaison, illustrée par le peintre de fleurs Pierre-Joseph Redouté qui en donne aussi une représentation pour la collection des vélins du Muséum.
Toujours très cultivés en Chine et au Japon, ces petits arbustes à la floraison somptueuse inspirent les arts décoratifs et offrent le dépaysement aux promeneurs des jardins tempérés du monde entier.
Pivoine japonaise arborescente Président Nomblot, La Revue horticole, 1939.
Pour aller plus loin
Effeuillez le Calendrier floral du Jardin des plantes qui met à l’honneur la pivoine au mois de mai.
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