Le développement de l'industrie chocolatière en France
Avec 7 kilos de chocolat mangés par an et par habitant, les Français étaient en 2019 les cinquièmes plus gros consommateurs de chocolat au monde. Retour sur l'histoire d'une gourmandise qui n'entra dans notre quotidien qu'à partir du XIXe siècle.
Connaissez-vous le point commun des chocolats Menier, Poulain, Debauve & Gallais, Lindt, Cailler ou Suchard ? Toutes ces marques sont nées au XIXe siècle et portent le nom de leur fondateur. Bien que connu des Européens depuis le XVIe siècle, le chocolat ne se démocratise en effet véritablement qu'avec la révolution industrielle.
À Paris en 1813, on dénombre une vingtaine de fabricants de chocolat, dont Louis-Robert Auger, qui avait déjà, dix ans auparavant, déposé un brevet sur sa manière de travailler le cacao pour le rendre plus doux. Dans la liste figure également Sulpice Debauve (1757-1836), ancien pharmacien de Louis XVI, qui vend notamment du chocolat au salep de Perse, censé être très utile « aux convalescents, aux personnes faibles et valétudinaires ». En 1823, il s'associe à son neveu Jean-Baptiste Auguste Gallais (1787-1838), pharmacien comme lui, sous la marque Debauve & Gallais.
Toutes sortes de « chocolats de santé » sont créés au cours du XIXe siècle : analeptiques, toniques, stomachiques, ferrugineux, purgatifs, etc. Vendus en pharmacie, ils sont aussi recommandés par des médecins, un argument de vente souvent mis en avant dans les publicités publiées dans les journaux. Ainsi, M. Colmet-Daâge, pharmacien au 12 rue Saint-Merry, membre de la Société des sciences physiques et chimiques, vante son chocolat ferrugineux « seul approuvé de la Faculté de Médecine de Paris ». Il publie également les certificats de plusieurs médecins parisiens attestant des bienfaits de son chocolat, comme M. Émery, médecin à l'hôpital Saint-Louis et membre de l'Académie royale de Médecine, qui aurait déclaré en 1836 « avoir employé avec succès le Chocolat ferrugineux, de M. Colmet, en bonbons et en tablettes, chez les enfans et chez les grandes personnes, dans les affections lentes des organes digestifs et chez les chlorotiques ».
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