La vie et l'oeuvre de Gaston Leroux dans Gallica
Gaston Leroux naît à Paris en 1868. Orphelin de père en 1887, il entame des études de droit et devient avocat stagiaire trois ans plus tard. La carrière de journaliste l’attire cependant davantage. Il entre dans la profession en publiant de petits articles dans L’Echo de Paris.
Il intègre peu après la rédaction de Paris pour laquelle il suit le procès de l’anarchiste Vaillant en 1894. Ses articles sont remarqués par Maurice Bunau-Varilla, directeur du Matin : il lui propose de tenir la chronique judiciaire du journal. En 1894, année qui voit se multiplier les attentats anarchistes, Leroux rend compte de nombreux procès : Léon Léauthier en février, Emile Henry en avril, Santo Caserio, assassin du président Sadi Carnot, en août. Au-delà de la simple retranscription des témoignages, il brosse le portrait des accusés et retrace leur vie tout en tachant de comprendre les motivations de leurs actes.
Peu après, il étonne avec un entretien exclusif très remarqué avec « Philippe VIII », nouveau prétendant au trône et ami d’enfance de Leroux. D’autres scoops parsèment sa carrière, que ce soit l’interview de l’expéditeur Otto Nordenskjöld à son retour du pôle Sud en 1904 ou l’arrivée de Dreyfus à la prison de Rennes avant le début du second procès du capitaine. Les positions de Leroux sont jugées trop dreyfusardes par sa rédaction : il est rappelé avant la fin du procès.
Si Leroux a eu le loisir de découvrir la Russie en suivant les voyages présidentiels, il s’installe durablement dans le pays qui, en 1905, connaît sa première révolution : il décrit la révolte du cuirassé Potemkine et les manifestations. L’ensemble paraît en volume sous le titre L’agonie de la Russie blanche. Revenu en France en 1906, Leroux se brouille peu après avec Bunau-Varilla. Il se lance alors dans l’écriture, exercice qu’il avait déjà expérimenté en octobre 1903 avec le feuilleton Le Chercheur de trésors. En 1907, il publie Le Mystère de la chambre jaune, roman où apparaît le personnage du jeune reporter Joseph Rouletabille. Son expérience de journaliste nourrit ses romans : couverture des grands procès, connaissance de la Russie pour La fin d’un monde et Du sang sur la Neva, etc. Pour autant, cela ne suffit pas à résumer une œuvre qui s’éloigne souvent du réalisme pour aborder le fantastique comme dans Le Fantôme de l’Opéra ou La Poupée sanglante.
Benjamin Prémel - département Droit, économie, politique
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