Les salons caricaturaux dans la presse satirique et la presse illustrée
Les salons comiques sont parfois publiés sous forme de brochures indépendantes, mais le plus souvent, ce sont la presse satirique et la presse illustrée qui les accueillent tout d’abord sous forme de feuilletons. Allons donc rire au Salon…
Cette presse, à laquelle l’histoire des salons caricaturaux est liée, apparaît et se développe du fait de l’amélioration des techniques de reproduction de l’image, de l’augmentation du lectorat et selon les aléas de la vie politique.
Les salons caricaturaux dans la presse satirique
La presse satirique qui connaît son apogée au XIXe accueille ces salons comiques. Presse spécifique, elle utilise la satire comme moyen d’information et d’expression. Critique des personnes, des choses, des événements, elle souhaite provoquer le rire en dénonçant les travers de la société et les puissants. Elle propose du texte ou privilégie le dessin humoristique, la caricature. Son évolution est liée à celle de l'histoire de la censure.
Les titres de presse satirique les plus importants accueillent des salons comiques :
Le Charivari (1832-1937), « publiant chaque jour un nouveau dessin » fut le premier quotidien satirique illustré, fondé par Charles Philippon (1800-1862). Caricaturiste, journaliste et créateur de cette presse satirique en France, il avait lancé l’hebdomadaire La Caricature (1830-1834), il sera à l’origine de nombreuses autres revues.
Le Journal pour rire (1848-1855), hebdomadaire satirique qui devient Le Journal amusant (1856-1933), aussi fondé par Charles Philippon accueille le talent de nombreux caricaturistes de salons caricaturaux.
La Lune (1865-1868) et L'Eclipse (1868-1919) (hebdomadaire satirique, qui prend sa suite), fondés par le journaliste et éditeur François Polo, et dont le dessinateur André Gill était le directeur artistique, sacrifient aussi au rite du Salon caricatural.
La Caricature (1880-1904), créée par le dessinateur Albert Robida afin de concurrencer La Vie parisienne, rend compte, de manière satirique, de la vie mondaine, du théâtre, de la littérature, rarement de la politique, dans un contexte républicain cependant moins coercitif. Robida y renouvelle le genre du salon caricatural, alors que celui-ci, comme la presse satirique à la fin du siècle perdent de leur qualité. Une grande double page permet de grandes compositions.
Des salons comiques et caricaturaux sont publiés dans de nombreux autres titres satiriques plus ou moins éphémères comme Le Tintamarre (1843-[19..]), Le Gaulois (1857-1861), Le Hanneton (1862-1868), Le Bouffon (1865-1874), La Marotte (1868), Le Monde pour rire (1868-1871), La Silhouette (1880-1914)…
A la fin du siècle, tout comme la presse satirique, les salons comiques cesseront d’être à la mode, alors que le Salon perd de son importance dans la vie artistique.
Les salons caricaturaux dans la presse illustrée
Les salons comiques sont aussi présents dans la presse illustrée qui fait son apparition en France dans les années 1830 avec les magazines d’éducation d’inspiration encyclopédiste comme le Musée des familles (1833-1900)…
… et dans les années 1840 avec la presse illustrée d’information et d’actualité comme le premier titre à avoir inventé le genre, L’Illustration (1843-1944). Des salons caricaturaux de Bertall puis Cham y sont publiés dès 1843.
Dans Le Monde illustré (1857-1938), concurrent de L’Illustration, moins cher mais moins illustré, une rubrique « revue comique » ou « mois comique » tenue par Cham ou d’autres dessinateurs, réunit chaque mois de petites caricatures sur divers sujets. Les vignettes relevant du genre du salon caricatural y sont nombreuses.
Les suppléments hebdomadaires illustrés des grands quotidiens qui apparaissent dans les années 1890, ouvrent aussi leurs pages aux salons caricaturaux.
À suivre prochainement…
Salons caricaturaux. 4, Les Dessinateurs des salons caricaturaux 1/2
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