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350 ans de sciences à l’Observatoire de Paris

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12 octobre 2017

L’Observatoire de Paris fête cette année ses 350 ans. A cette occasion, nous vous proposons aujourd'hui deux billets sur des collections numérisées qui vous mettront des étoiles plein les yeux ! Pour commencer, un peu d'histoire...

L'Observatoire, Frederick Nash, dessin, 1829.

L’Observatoire de Paris fête cette année ses 350 ans. Créé en 1667, il est aujourd’hui le plus ancien observatoire au monde encore en activité. Sa fondation est décidée un an après celle de l’Académie des Sciences, afin de servir de lieu de travail pour les Académiciens. Mais, situé alors hors des murs de Paris, il est finalement peu fréquenté par ces derniers et, dès ses débuts, il est entièrement consacré à l’astronomie.
A l’Observatoire, les astronomes réalisent de nombreuses observations qu’ils consignent et conservent précieusement. C’est ainsi que se sont constitués les premiers fonds d’archives de l’établissement. Ils utilisent pour cela des instruments adaptés, de plus en plus sophistiqués, dont un bon nombre a été préservé. Ils font connaître leurs découvertes dans des publications scientifiques de l’Académie, comme les Mémoires de mathématiques et de physique de l’Académie royale des sciences, et dans des publications propres à l’Observatoire, comme la Connaissance des temps, éphémérides astronomiques n’ayant pas connu d’interruption depuis 1678, ou encore, plus tard, dans des Annales ou dans un Bulletin astronomique.

Leurs recherches en astronomie et géodésie sont à l’origine de bien des découvertes célèbres. C’est à l’Observatoire que Jean-Dominique Cassini et Ole Christensen Rømer mettent en évidence la vitesse finie de la lumière, à partir de leurs études du mouvement des satellites de Jupiter. Cette découverte remet en cause la croyance en une propagation instantanée de la lumière. Elle est tellement révolutionnaire que Cassini conserve des doutes et laisse Rømer publier seul un article dans Le Journal des sçavans de l’année 1676.
C’est également à l’Observatoire qu’est menée une entreprise de cartographie de la France, dite carte de Cassini, du nom de la dynastie qui a dirigé l’Observatoire jusqu’à la Révolution. Grâce au recours systématique à la triangulation, réalisée à l’aide de quarts de cercle, une carte géographique correcte de l’ensemble du royaume paraît dans la Connaissance des temps pour l’année 1747. Cette carte générale sera suivie de cartes locales établies sur plusieurs décennies.

Quart de cercle, Philippe de La Hire, Tabulae astronomicae planetarum omnium, 1702. Carte de la France, Connaissance des temps pour l’année 1747.

Les publications de l’Observatoire rassemblent aussi des découvertes faites en dehors de l’institution. C’est ainsi que la deuxième et la troisième éditions du Catalogue des nébuleuses et des amas d’étoiles de Charles Messier, astronome de la Marine, sont publiées dans la Connaissance des temps en 1780 et 1781, alors que la première mouture avait paru dans les Mémoires de mathématiques et de physique de l’Académie des sciences. Les périodiques de l’Observatoire constituent alors un des vecteurs majeurs de diffusion des connaissances en astronomie et dans les sciences qui lui sont apparentées
Un premier partenariat entre la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque de l’Observatoire a déjà permis la numérisation des publications de l’Observatoire de Paris. Cette année, nous entamons une deuxième phase de coopération qui a pour objectif la numérisation des publications des observatoires français de province. Ce nouveau projet illustre bien l’ouverture et le partage qui existent en astronomie, discipline où la recherche se construit en réseau, à l’échelle nationale et internationale.
 

Aleth Tisseau des Escotais

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