L'aunée
Consommée pour sa racine, l’aunée serait née d’une larme de la belle Hélène. Riche en inuline, elle n’augmente pas la glycémie.
La grande aunée (Inula helenium) appartient à la famille des Astéracées comme la pâquerette, l’absinthe ou la camomille romaine. Son nom dérive du grec ineo (« je purge ») et helenium rappelle la légende selon laquelle elle serait née d’une larme d’Hélène enlevée par Pâris. Elle est également appelée panacée de Chiron, aillaume, œil de cheval, astre de chien, soleil vivace, helénine, etc.
Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542
Cette grande plante vivace s’élève jusqu’à trois mètres de hauteur et possède son importante racine ramifiée. Fraîche, cette dernière sent la banane. La tige velue porte de grandes feuilles aux nervures saillantes et aux bords ondulés. Son inflorescence rappelle celle de l’arnica ; elle se compose de fleurons jaune vif et fournit un nectar abondant. La floraison en juillet-août donne des fruits surmontés d’une aigrette de poils.
Provenant d’Asie, la grande aunée s’est diffusée dans toute l’Europe, sauf l’extrême Nord. Elle pousse dans les lieux humides, les bois, les friches, sur sols ombragés et humides, de préférence argileux.
Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891
Connue depuis l’Antiquité, la grande aunée a pu être confondue avec d’autres plantes. Dioscoride la recommande pour traiter la toux, et Pline l’Ancien pour faciliter la digestion. Hildegarde de Bingen l’évoque à propos des plaies et démangeaisons. Elle réduit aussi l’action du bacille de Koch, responsable de la tuberculose. Sa teneur en inuline la rend intéressante pour les personnes souffrant de troubles de la glycémie.
La racine se consomme, crue ou cuite, parfumant les gâteaux. Autrefois, on en mangeait des morceaux confits dans le sucre pour s’assurer une bonne digestion. Elle est également utilisée en poudre pour le bétail, comme tonique ou diurétique.
Philippe Eberhardt, Les plantes médicinales et leurs propriétés, Paris, 1927
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