La Jeunesse moderne, l’Europe avant l’heure
La Jeunesse moderne n’est pas le titre de presse destiné à la jeunesse le plus connu des parutions du début du XXe siècle, il est pourtant original à plus d’un titre. Il publia non seulement des bandes dessinées et des textes originaux mais également des leçons de langues pour ses jeunes lecteurs, futurs européens.
La Jeunesse moderne, 22 janvier 1910, Paris
Le 1er octobre 1904, les éditions Geoffroy publient un hebdomadaire, La Jeunesse moderne, amuse et instruit. Le titre parait le samedi et se vante de ne faire paraître que des illustrations et articles inédits.
De nombreux auteurs y participent : certains eurent une longue carrière tels que Forton ou Thomen, d’autres disparurent rapidement ou changèrent d’alias tel que Boum-Boum…
A partir du numéro 23 du 6 juin 1908, la revue publia en français, traduite par Georges Clavigny, la série Little Nemo in Slumberland de Winsor Mc Cay, sous le titre Le Petit Nemo au pays des songes. Cette série était initialement publiée en France en anglais depuis 1905 dans l’édition européenne du New York Herald, journal essentiellement destiné aux expatriés anglophones.
Soucieux de l’avenir professionnel de ses lecteurs, La Jeunesse moderne leur permet d’acquérir la maîtrise des principales langues européennes, grâce à la rubrique "L’anglais et l’allemand en cinquante leçons sans maître", menée des débuts du journal jusqu’à fin juillet 1907. Le journal se targue que :
sa méthode, très simple, peut être suivie par les plus jeunes et elle donne des résultats ! Les petits français, à l’exemple des petits anglais et des petits allemands doivent apprendre les langues étrangères."
Deux histoires sont proposées, l’une sous-titrée en français et l’autre en allemand. Une liste de vocabulaire par groupement d’idées est également publiée avec une prononciation figurée.
Outre les bandes dessinées, dont la plus connue fut Les Evasions célèbres de G. Lion et la méthode de langue, La Jeunesse moderne publia des romans à suivre, des jeux, rebus, concours, publicités et jeux de construction de papier plutôt sympathiques.
Racheté par Ferenczi en 1909, le titre ne résiste qu’une année et disparaît au numéro 44 du 22 janvier 1910. Il est remplacé par L’Ami de la jeunesse qui ne connaît que 37 numéros et prend fin le 27 août 1910.
Un titre à redécouvrir pour les amateurs d’exercices linguistiques ou d’activités manuelles aussi bien que par les bédéphiles.
Catherine Ferreyrolle,
Cité Internationale de la Bande dessinée et de l'Image
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