Jacques Vaucanson, l’automate et le tour à soie
Il y a trois cents ans naissait Jacques Vaucanson (1709-1782), mécanicien et inventeur français, qui fut célèbre en son temps pour la réalisation de ses automates. Mêlant son goût précoce pour la mécanique à un intérêt approfondi pour l'anatomie, il voulait créer des « anatomies mouvantes » pour favoriser les progrès de la médecine à une époque où l'on fait le lien entre le corps et la machine.
Il construisit trois automates que mentionne son plus célèbre ouvrage, Le Mécanisme du flûteur automate (Paris, chez J. Guerin, 1738) : le joueur de flûte, le joueur de tambourin et le canard. Inspiré d’une sculpture de Coysevox, le joueur de flûte est assis sur un rocher et joue de la flûte traversière. Un mécanisme à poids-moteur et à soufflets permettait à l’automate de jouer « réellement » de son instrument. Vêtu à la provençale, le joueur de tambourin frappait d’une main un « tambour de Marseille » et jouait de l’autre du galoubet, un flageolet en bois à trois trous. Le canard est peut-être l’automate qui suscita le plus de curiosité, car le génie de Vaucanson permettait de le voir « mangeant, buvant, digérant et se vidant, épluchant ses ailes et ses plumes, imitant en diverses manières un canard vivant », selon l’annonce de la page de titre de l’ouvrage. Le flûteur connu un immense succès à sa présentation au public en 1738, une renommée qui redémarra de plus belle lorsque Vaucanson lui adjoignit le joueur de flageolet et le canard digérateur.
Le flûteur et le joueur de tambourin représentés dans le Magasin pittoresque, 1833, p. 160.
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Nommé en 1741 inspecteur des manufactures de soie, Vaucanson occupera ce poste jusqu’à sa mort. Il profita de ses fonctions pour perfectionner l’outillage des soieries : il invente un métier à tisser automatique, un métier à façonner, un tour à tirer la soie, etc. Controversé comme le sont souvent les gens doués, Vaucanson ne cessa de décrire, de présenter et de perfectionner ses inventions tout au long de sa vie. Il entra à l’Académie des Sciences en janvier 1746.
Jérôme Petit - Direction des Collections, département Sciences et techniques
Publié initialement le 24 novembre 2009.
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