Écrites entre 1648 et 1696, les lettres de Madame de Sévigné sont d’abord destinées à un cercle privé auquel elle s’adresse avec une grande liberté de ton pour narrer ce que son esprit vif retient des frasques de la Cour de Louis XIV. Mais ses correspondants lisent et copient ses lettres qui circulent plus largement. C’est à sa fille, la Comtesse de Grignan qu’elle s’adresse le plus régulièrement, avec deux à trois lettres par semaine entre 1671 et 1696, mêlant aux sentiments intimes les nouvelles de la Cour et de la ville. Quelques lettres parurent en 1697 dans les Mémoires de son cousin Bussy-Rabutin, dix-huit autres en 1725, véritable « première édition » qui inaugurait les publications successives de centaines de lettres inédites tout au long du XVIIIe siècle.