Œuvre posthume et œuvre-phare de Chateaubriand, les Mémoires d’outre-tombe (1811-1848) ont un statut générique double : ce sont à la fois une autobiographie et des Mémoires.
L’autobiographe, bien que voulant se démarquer des Confessions de Rousseau (1782-1789), insiste comme lui sur son entrée dans la vie et la construction de son identité : années d’enfance au château de Combourg, importance de la famille, « premiers souffles de la muse », rêveries amoureuses à propos de la « sylphide ». Le mémorialiste narre les « carrières » successives de Chateaubriand – le voyageur, l’écrivain (1800-1814), l’homme politique (1814-1830), le retraité qui rédige ses Mémoires (1830-1848) –, tout en proposant une ample mise en scène des événements politiques et militaires de l’Europe de son temps, en une époque de révolutions où l’histoire se fait épopée.