RenéChateaubriand, 1802
Faisant suite à Atala, René met en scène un personnage principal en proie au « mal du siècle » : contrairement à Chactas et à Atala, René n’a rien d’un sauvage aux mœurs simples. C’est un occidental aux idées complexes et dont les sentiments semblent échapper à l’idée de nature. Enfui aux Amériques, vivant en solitaire parmi la tribu des Natchez, errant dans les bois comme un sauvage, René finit par accepter de se confier à ses deux seuls amis, Chactas, le héros d’Atala, devenu vieux et aveugle, et le père Soüel, un missionnaire français, à qui il narre l’histoire dramatique de sa vie et de son amour incestueux pour sa sœur Lucile. Comme Atala, René sert d’illustration aux idées défendues dans le Génie du christianisme, œuvre majeure de Chateaubriand. Les deux histoires sont liées, et se répondent dans un jeu de miroirs.