Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1870-02-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 février 1870 12 février 1870
Description : 1870/02/12 (A7,N7). 1870/02/12 (A7,N7).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535699663
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/10/2023
7mo ANNÉE
SAMEDI, 12 FEVRIER 1870
l'Kix d'abonnement :
Monde ; un an, 10 fr. ; six'mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans le département, «n'aiy, 11 fr. ;
six mois, 6 fr. ; trois mois, S fr. 50- o. ; hors du département : un "an-,, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 o. ;
trois mois, 4 fr.— Cliaijue exemplairo séparé, 25 c. — L'abonnement au Moniteur de la Lozère doit
être payé dans le I" trimestre.
M; HATAS, rue .lean-Jaoques-Rousseau., 3, et MM. LAFFITTE, BULLIER et C', plaoe de la Bourse, 8,
sont seuls chargés, à Paris, de recevoir les annoncés pour le Moniteur de la Lozère.
prix des insertions :
Annonce^ judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, -25 c. ; réclames, 40 c. — Le prix des insertions peu
être exigé à l'avance.
La publication légale des actes de société est obligatoire dans le Moniteur de la Lozère.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si les annonces sont longues ou si elles
présentent des difficultés d'exécution, l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera néces¬
saire pour-faire la planche.
Les manuscrits envoyés, insérés ou non, ne seront pas rendus.
On s'abonne: chez MM. Camille IGNOJT, à Mende ; DALLO, à Marvejols ; LAHOTTE, à Florac.
comprendre qu'on parle beaucoup et bien,
mais qu'on ne fait rien, ou presque rien.
Voilà le grand inconvénient de ce flux de
paroles.
Il faut, nous en convenons, faire lapartdesdé-
sirslongtem ps retenus, des barrières levées et de
l'exhubéranGe de paroles qui en sont la consé¬
quence ; mais si les séances du corps législatif
devaient continueràêtre employées àdesques-
tions ou à des interpellations, le travail fait à
la fin des sessions ne pèserait pas lourd.
Enfin, il y en a tant de questions et d'inter¬
pellations que les journaux sont obligés de
passer la plupart d'entre elles sous silence et de
ne relever que celles qui ont un intérêt, pour
ainsi dire, gouvernemental et social. C'est à
celles-là que nous nous attachons, surtout lors¬
que les votes de notre député , parfois bien dif¬
ficiles à expliquer, provoquent, néanmoins,
des commentaires.
Un de ses derniers votes nous conduit donc
aujourd'hui àde nouvelles réflexions.
Il s'agissait encore du démagogue et socia¬
liste, M. le comte de Rochefort-Luçay. On se
rappelle que le cabinet, par l'organe de M.
Emile Ollivier, avait carrément et nettement
posé la question du maintien ou du renverse¬
ment du ministère à propos de la demande de
poursuites, et l'on sait aussi que, voter le rejet
de cette demande ou s'abstenir de voter équiva¬
lait à la chute des ministres. Seulement , en vo¬
tant ce rejet, c'était accentuer hautement son
opinion, tandis que l'abstention, d'après l'aveu
du journal de M. de Chambrun, le Courrier de
la Lozère, n'est qu'une manière indirecte et
adoucie de manifester son opposition au gou¬
vernement. M. deChambrun s'abstintde voter.
On sait ce qmest M. le comte de Roehefort
Luçay, on sait qu'il est le coryphée de la déma¬
gogie et du socialisme, et l'on sait aussi, par
Mende, le 12 février 1870
Nousnous proposons de parler d'un incident
qui aeu lieu au corps législatif et qui étaifrela-
tif à un sursis demandé par les députés de la
gauche en faveur de M. Roehefort ; mais nous
croyons devoir faire précéder notre article des
lignes suivantes portant ce titre : L'Egalité de¬
vant la loi, et extraites du journal la France,
7 février :
« Poursuivi en vertu de l'autorisation accor¬
dée par le corps législatif, M. Henri Roehefort a
été condamné, parle tribunal correctionnel de la
Seine, à six mois de prison. Il a laissé expirer
les délais légaux sans interjeter appel. Par
conséquent, sa condamnation est devenue dé¬
finitive ; elle-devient exécutoire.
» Du jour où le jugement a été prononcé ,
les opinions ont été très-partagées sur ce qu'il
conviendrait au gouvernement de faire quant
à l'application de la peine. La question a été
tranchée hier ; une lettre de M. le procureur
général Grandperreta notifié à M. Roehefort
l'expiration des délais d'appel, en l'invitant,
dans la forme ordinaire, à se constituer pri¬
sonnier.
» Le gouvernement a , par conséquent, ré¬
solu que la loi suivrait son cours ordinaire.
» La nouvelle de cette décision a causé une
certaine sensation ; la bourse du boulevard lui
a même fait les honneurs d'une baisse assez
forte. Ce matin, elle est très-vivement discutée,
et il ne manque pas de gens qui la blâment
comme impolitique.
» Ne prenons pas l'habitude d'appliquer ce
mot à tout ce qui nous paraît susceptible de
troubler momentanément notre quiétude ; nous
irions droit à la pire , à la plus avilissante et à
la plus impitoyable des tyrannies : la tyrannie
de la peur. Pas plus que la paix'particulière,
Nous jouissons du régime parlementaire ,
et si nous en avons tes avantages, nous en
avons aussi les inconvénients. Les avantages
principaux consistent dans la faculté qu'a la
chambre de se prononcer sur des questions de
cabinet, de les faire naître même et de main¬
tenir, par conséquent, ou de renverser les mi¬
nistres. La chambre a aussi le droit d'initia¬
tive , c'est-à-dire qu'elle questionne, qu'elle in¬
terpelle les ministres et qu'elle propose des pro¬
jets de loi.
Ce sont des droits très-étendus dont la cham¬
bre use largement. Ainsi, depuis la réouver¬
ture, il ne s'est pas passé une seule séance
sani qu'il y ait eu ou des présentations de pro-
jetsde loi qui donnent lieu à de sérieuses études,
ou ces questions, ou des interpellations suivies
de longues discussions.
En énonçant ce qui est, nous donnons à
» De la création méconnaissant la voix,
Qu'un censeur orgueilleux enfle sa voix aitière ,
Pour flétrir notre luxe, insulter la matière !
Ainsi que le devoir , le plaisir a s«s lois :
— « Jouissez de mes dons ! » dit ia nature entière
« Car les sens ont aussi leirs droits... »
Mais que seraient sans vous, jeunes enchanteresses ,
Les merveilles de l'art qu'aux regards éblouis
Etalent chaque soir vos fronts épanouis ?
Que seraient les saphirs, si Ges vaines richesses
N'enlaçaient vos bras nus et n'émaillaient vos tresses ?
"Des trésors dans l'ombre enfouis.....
Oui, c'est ainsi que Dieu, s'il fallait vous en croire,
Par votre luxe impie éclate dans ses dons.
Ah I que ne dites-vous qu'il est plus d'une histoire,
Sous ces présents du ciel, tels-que nous les voyons ,
Qui forcerait Dieu même à rougir de sa gloire,
Si vous en étiez les rayons I
Ce n'est pointa ce prix, nobles dames, sans doute,
Que vous avez payé vos fleurs et vos bijoux :
Vous les avez trouvés semés sur votre route,
Et vous ne ruinez, du moins, que vos époux ;
Mais vous ne savez pas toujours ce qu'il en coûte,
Pour vouloir plaire comme vous !
Mais vous ne savez pas ce qu'à la même place,
Sur des fronts / trop souvent rayonnants et flétris,
Abritent à la fois d'infamie et de grâce
Ces trésors enviés ; et qu'on serait surpris,
Sous ces tristes joyaux , de voir encor la trace
Des baisers dont ils sont le prix I
Le vice , cependant, vous attriste... que dis-je ?
Votre cœur se révolte et saigne à son aspect.
Tout est vil, selon vous, dans nos jours de vertige :
L'autorité se meurt et le peuple est abject ;
Pour le rang et le nom, désormais sans prestigfe,
La foule a perdu tout respect
Et c'est vous dont la voix flétrit et stygmatise
Les appétits du siècle et ses folles ardeurs ?
Mais croyez-vous en vain étaler yos splendeurs?...
C'est par là qu'il s'allume et parla fju'il s'attise,
Ce foyer de vengeance ét d'âpre convoitise,
Qui gronde au'fond de tant de cœurs !
Ah ! craignez qu'à!» fin il ne jette sa lave,
Ce volcan qui déborde et bouillonne tout bas !...
Le peuple , de nùs jours /n'est plus un vil esclave :
Vous l'avez trop tenté par d'irritants appâts :
Imprudent qui l'outrage 1 insensé qui le brave,
Dans sa faim qu'on n'apaise pas !
Pendant qu'il en est temps, désarmez sa1 colère !
FEUILLETON.
M. Léon Valéry, contrôleur des contributions directes à
Mende, a consacré ses loisirs à une œuvre poétique des (plus
remarquables. Nous sommes heureux d'en donner la primeur
à nos lecteurs.
Jouir !... Les sens !... Jouir... non par ce qui résonne
De grand dans nos instincts et dam nos passions ;
Jouir dans la matière et dans tout et qui donne,
Par les acres ardeurs et les vibratims
De la chair qui palpite et du sang cui bouillonne,
D'ineffables sensations 1...
Voilà, voilà le mot qui résume les ânes 1
Le mot partout écrit et partout répété !
Le mot que l'opulence a mis dans sîs programmes,
Et le mot qu'à son tour hurle la paivreté !
Le mot auquel vos voix ont fait échi, Mesdames !
Et que vos cœurs ont adojlé...
Eh bien donc , jouissez d'une éterielle ivresse !
Du plaisir envolé que le plaisir remisse !
Jouissez, jouissez!... que tous vosjours, remplis
De rêves caressés et de vœux accomjlis,
Sur vos fronts, rayonnants de grâceet de jeunesse,
Passent sans y laisser des pli 1
— « Que faire, dites-vous, quand o est jeune et belle?
Le travail?... des petits s'il est la bi cruelle,
Il est aussi le lot dont vit la pauvrité.
Nos plaisirs font sa joie ; et son actrité
S'alimente des biens qu'épanche ainisur elle
Notre féconde oisiveté »
Et c'est la charité , cette vertu célest;,
Dont ose se parer votre luxe funeste!....
Sophisme suranné, qui ne nous troape pas I...
Nos guérêts délaissés repoussent-ils es bias ?
Que produit votre faste et qu'est-ce qti rous reste
Des fleurs qu'on sème sous vis pas?
Le pain est-il moins cher et les moisons meilleures ?....
Dans ces milliers de mains, dont vois usez les jours
A changer vos maisons en royales deneures,
Que de riches épis, mais perdus pou- toujours 1
Que de bienfaits surtout pourraient emplir les heures
Que vous donnez à vos atour.
AUX JEUNES FEMMES
« Quand du sein du néant Dieu fit jaillir le monde,
S'il peupla de soleils les champs du firmament,
Ce n'est pas pour voiler leur lumière féconde...
Et, reniant son œuvre, il aurait vainement
Fait miroiter la flamme au cœur du diamant
Et semé les perles dans l'onde?
— « Luis! » dit-il au soleil, « et spis le roi du jour !
A l'étoile — « la nuit t'appartient : illumine ! »
Au diamant — « scintille , étincelle , à ton tour ! »
A tous — « frères de gloire et frères d'origine ,
» Vous êtes les reflets de ma splendeur divine
» Et les rayons de mon amour... »
» Le soleil dans les cieux resplendit sur les mondes,
L'étoile dans la nuit... , et la perle des mers
Dormirait sans éclat dans ses grottes profondes,
Si le hardi plongeur , sondant les flots amers,
Ne l'arrachait un jour à ses gouffres déserts,
Pour en parer nos têtes blondes !
» Eblouissant écrin , l'oiseau de paradis,
S'il n'était fait pour nous, — reines et courtisannes,
Bercerait-il dans l'air la pourpre et les rubis?
L'arbre des chauds climats, aux veines diaphanes,
A-t-il tant de reflets pour des regards profanes,
Tant de senteurs pour l'oasis?
» A nous les doux parfums, qu'élabore en silence,
Dans la sombre forêt, l'éclatant arbrisseau ;
Et le plumage d'or, que le zéphir balance ;
Et le tissu soyeux , prison du vermisseau ,
D'où , vers l'azur du ciel, nous léguant sou berceau ,
Le joyeux papillon s'élance 1
SAMEDI, 12 FEVRIER 1870
l'Kix d'abonnement :
Monde ; un an, 10 fr. ; six'mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans le département, «n'aiy, 11 fr. ;
six mois, 6 fr. ; trois mois, S fr. 50- o. ; hors du département : un "an-,, 12 fr. ; six mois, 6 fr. 50 o. ;
trois mois, 4 fr.— Cliaijue exemplairo séparé, 25 c. — L'abonnement au Moniteur de la Lozère doit
être payé dans le I" trimestre.
M; HATAS, rue .lean-Jaoques-Rousseau., 3, et MM. LAFFITTE, BULLIER et C', plaoe de la Bourse, 8,
sont seuls chargés, à Paris, de recevoir les annoncés pour le Moniteur de la Lozère.
prix des insertions :
Annonce^ judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, -25 c. ; réclames, 40 c. — Le prix des insertions peu
être exigé à l'avance.
La publication légale des actes de société est obligatoire dans le Moniteur de la Lozère.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si les annonces sont longues ou si elles
présentent des difficultés d'exécution, l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera néces¬
saire pour-faire la planche.
Les manuscrits envoyés, insérés ou non, ne seront pas rendus.
On s'abonne: chez MM. Camille IGNOJT, à Mende ; DALLO, à Marvejols ; LAHOTTE, à Florac.
comprendre qu'on parle beaucoup et bien,
mais qu'on ne fait rien, ou presque rien.
Voilà le grand inconvénient de ce flux de
paroles.
Il faut, nous en convenons, faire lapartdesdé-
sirslongtem ps retenus, des barrières levées et de
l'exhubéranGe de paroles qui en sont la consé¬
quence ; mais si les séances du corps législatif
devaient continueràêtre employées àdesques-
tions ou à des interpellations, le travail fait à
la fin des sessions ne pèserait pas lourd.
Enfin, il y en a tant de questions et d'inter¬
pellations que les journaux sont obligés de
passer la plupart d'entre elles sous silence et de
ne relever que celles qui ont un intérêt, pour
ainsi dire, gouvernemental et social. C'est à
celles-là que nous nous attachons, surtout lors¬
que les votes de notre député , parfois bien dif¬
ficiles à expliquer, provoquent, néanmoins,
des commentaires.
Un de ses derniers votes nous conduit donc
aujourd'hui àde nouvelles réflexions.
Il s'agissait encore du démagogue et socia¬
liste, M. le comte de Rochefort-Luçay. On se
rappelle que le cabinet, par l'organe de M.
Emile Ollivier, avait carrément et nettement
posé la question du maintien ou du renverse¬
ment du ministère à propos de la demande de
poursuites, et l'on sait aussi que, voter le rejet
de cette demande ou s'abstenir de voter équiva¬
lait à la chute des ministres. Seulement , en vo¬
tant ce rejet, c'était accentuer hautement son
opinion, tandis que l'abstention, d'après l'aveu
du journal de M. de Chambrun, le Courrier de
la Lozère, n'est qu'une manière indirecte et
adoucie de manifester son opposition au gou¬
vernement. M. deChambrun s'abstintde voter.
On sait ce qmest M. le comte de Roehefort
Luçay, on sait qu'il est le coryphée de la déma¬
gogie et du socialisme, et l'on sait aussi, par
Mende, le 12 février 1870
Nousnous proposons de parler d'un incident
qui aeu lieu au corps législatif et qui étaifrela-
tif à un sursis demandé par les députés de la
gauche en faveur de M. Roehefort ; mais nous
croyons devoir faire précéder notre article des
lignes suivantes portant ce titre : L'Egalité de¬
vant la loi, et extraites du journal la France,
7 février :
« Poursuivi en vertu de l'autorisation accor¬
dée par le corps législatif, M. Henri Roehefort a
été condamné, parle tribunal correctionnel de la
Seine, à six mois de prison. Il a laissé expirer
les délais légaux sans interjeter appel. Par
conséquent, sa condamnation est devenue dé¬
finitive ; elle-devient exécutoire.
» Du jour où le jugement a été prononcé ,
les opinions ont été très-partagées sur ce qu'il
conviendrait au gouvernement de faire quant
à l'application de la peine. La question a été
tranchée hier ; une lettre de M. le procureur
général Grandperreta notifié à M. Roehefort
l'expiration des délais d'appel, en l'invitant,
dans la forme ordinaire, à se constituer pri¬
sonnier.
» Le gouvernement a , par conséquent, ré¬
solu que la loi suivrait son cours ordinaire.
» La nouvelle de cette décision a causé une
certaine sensation ; la bourse du boulevard lui
a même fait les honneurs d'une baisse assez
forte. Ce matin, elle est très-vivement discutée,
et il ne manque pas de gens qui la blâment
comme impolitique.
» Ne prenons pas l'habitude d'appliquer ce
mot à tout ce qui nous paraît susceptible de
troubler momentanément notre quiétude ; nous
irions droit à la pire , à la plus avilissante et à
la plus impitoyable des tyrannies : la tyrannie
de la peur. Pas plus que la paix'particulière,
Nous jouissons du régime parlementaire ,
et si nous en avons tes avantages, nous en
avons aussi les inconvénients. Les avantages
principaux consistent dans la faculté qu'a la
chambre de se prononcer sur des questions de
cabinet, de les faire naître même et de main¬
tenir, par conséquent, ou de renverser les mi¬
nistres. La chambre a aussi le droit d'initia¬
tive , c'est-à-dire qu'elle questionne, qu'elle in¬
terpelle les ministres et qu'elle propose des pro¬
jets de loi.
Ce sont des droits très-étendus dont la cham¬
bre use largement. Ainsi, depuis la réouver¬
ture, il ne s'est pas passé une seule séance
sani qu'il y ait eu ou des présentations de pro-
jetsde loi qui donnent lieu à de sérieuses études,
ou ces questions, ou des interpellations suivies
de longues discussions.
En énonçant ce qui est, nous donnons à
» De la création méconnaissant la voix,
Qu'un censeur orgueilleux enfle sa voix aitière ,
Pour flétrir notre luxe, insulter la matière !
Ainsi que le devoir , le plaisir a s«s lois :
— « Jouissez de mes dons ! » dit ia nature entière
« Car les sens ont aussi leirs droits... »
Mais que seraient sans vous, jeunes enchanteresses ,
Les merveilles de l'art qu'aux regards éblouis
Etalent chaque soir vos fronts épanouis ?
Que seraient les saphirs, si Ges vaines richesses
N'enlaçaient vos bras nus et n'émaillaient vos tresses ?
"Des trésors dans l'ombre enfouis.....
Oui, c'est ainsi que Dieu, s'il fallait vous en croire,
Par votre luxe impie éclate dans ses dons.
Ah I que ne dites-vous qu'il est plus d'une histoire,
Sous ces présents du ciel, tels-que nous les voyons ,
Qui forcerait Dieu même à rougir de sa gloire,
Si vous en étiez les rayons I
Ce n'est pointa ce prix, nobles dames, sans doute,
Que vous avez payé vos fleurs et vos bijoux :
Vous les avez trouvés semés sur votre route,
Et vous ne ruinez, du moins, que vos époux ;
Mais vous ne savez pas toujours ce qu'il en coûte,
Pour vouloir plaire comme vous !
Mais vous ne savez pas ce qu'à la même place,
Sur des fronts / trop souvent rayonnants et flétris,
Abritent à la fois d'infamie et de grâce
Ces trésors enviés ; et qu'on serait surpris,
Sous ces tristes joyaux , de voir encor la trace
Des baisers dont ils sont le prix I
Le vice , cependant, vous attriste... que dis-je ?
Votre cœur se révolte et saigne à son aspect.
Tout est vil, selon vous, dans nos jours de vertige :
L'autorité se meurt et le peuple est abject ;
Pour le rang et le nom, désormais sans prestigfe,
La foule a perdu tout respect
Et c'est vous dont la voix flétrit et stygmatise
Les appétits du siècle et ses folles ardeurs ?
Mais croyez-vous en vain étaler yos splendeurs?...
C'est par là qu'il s'allume et parla fju'il s'attise,
Ce foyer de vengeance ét d'âpre convoitise,
Qui gronde au'fond de tant de cœurs !
Ah ! craignez qu'à!» fin il ne jette sa lave,
Ce volcan qui déborde et bouillonne tout bas !...
Le peuple , de nùs jours /n'est plus un vil esclave :
Vous l'avez trop tenté par d'irritants appâts :
Imprudent qui l'outrage 1 insensé qui le brave,
Dans sa faim qu'on n'apaise pas !
Pendant qu'il en est temps, désarmez sa1 colère !
FEUILLETON.
M. Léon Valéry, contrôleur des contributions directes à
Mende, a consacré ses loisirs à une œuvre poétique des (plus
remarquables. Nous sommes heureux d'en donner la primeur
à nos lecteurs.
Jouir !... Les sens !... Jouir... non par ce qui résonne
De grand dans nos instincts et dam nos passions ;
Jouir dans la matière et dans tout et qui donne,
Par les acres ardeurs et les vibratims
De la chair qui palpite et du sang cui bouillonne,
D'ineffables sensations 1...
Voilà, voilà le mot qui résume les ânes 1
Le mot partout écrit et partout répété !
Le mot que l'opulence a mis dans sîs programmes,
Et le mot qu'à son tour hurle la paivreté !
Le mot auquel vos voix ont fait échi, Mesdames !
Et que vos cœurs ont adojlé...
Eh bien donc , jouissez d'une éterielle ivresse !
Du plaisir envolé que le plaisir remisse !
Jouissez, jouissez!... que tous vosjours, remplis
De rêves caressés et de vœux accomjlis,
Sur vos fronts, rayonnants de grâceet de jeunesse,
Passent sans y laisser des pli 1
— « Que faire, dites-vous, quand o est jeune et belle?
Le travail?... des petits s'il est la bi cruelle,
Il est aussi le lot dont vit la pauvrité.
Nos plaisirs font sa joie ; et son actrité
S'alimente des biens qu'épanche ainisur elle
Notre féconde oisiveté »
Et c'est la charité , cette vertu célest;,
Dont ose se parer votre luxe funeste!....
Sophisme suranné, qui ne nous troape pas I...
Nos guérêts délaissés repoussent-ils es bias ?
Que produit votre faste et qu'est-ce qti rous reste
Des fleurs qu'on sème sous vis pas?
Le pain est-il moins cher et les moisons meilleures ?....
Dans ces milliers de mains, dont vois usez les jours
A changer vos maisons en royales deneures,
Que de riches épis, mais perdus pou- toujours 1
Que de bienfaits surtout pourraient emplir les heures
Que vous donnez à vos atour.
AUX JEUNES FEMMES
« Quand du sein du néant Dieu fit jaillir le monde,
S'il peupla de soleils les champs du firmament,
Ce n'est pas pour voiler leur lumière féconde...
Et, reniant son œuvre, il aurait vainement
Fait miroiter la flamme au cœur du diamant
Et semé les perles dans l'onde?
— « Luis! » dit-il au soleil, « et spis le roi du jour !
A l'étoile — « la nuit t'appartient : illumine ! »
Au diamant — « scintille , étincelle , à ton tour ! »
A tous — « frères de gloire et frères d'origine ,
» Vous êtes les reflets de ma splendeur divine
» Et les rayons de mon amour... »
» Le soleil dans les cieux resplendit sur les mondes,
L'étoile dans la nuit... , et la perle des mers
Dormirait sans éclat dans ses grottes profondes,
Si le hardi plongeur , sondant les flots amers,
Ne l'arrachait un jour à ses gouffres déserts,
Pour en parer nos têtes blondes !
» Eblouissant écrin , l'oiseau de paradis,
S'il n'était fait pour nous, — reines et courtisannes,
Bercerait-il dans l'air la pourpre et les rubis?
L'arbre des chauds climats, aux veines diaphanes,
A-t-il tant de reflets pour des regards profanes,
Tant de senteurs pour l'oasis?
» A nous les doux parfums, qu'élabore en silence,
Dans la sombre forêt, l'éclatant arbrisseau ;
Et le plumage d'or, que le zéphir balance ;
Et le tissu soyeux , prison du vermisseau ,
D'où , vers l'azur du ciel, nous léguant sou berceau ,
Le joyeux papillon s'élance 1
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