Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-04-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 avril 1871 16 avril 1871
Description : 1871/04/16 (A8,N16). 1871/04/16 (A8,N16).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535461500
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/09/2023
MONITE
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX I) AIIONNEMKNT :
Mende . lin an, 10 fr. ; sir mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 o. ; liors du département : un an , 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
M HAVAS, rue Jean-Jaoques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
' BCLLIER et C1', place de la Bourse , H, sont seuls chargés , h Paris,
de recevoir les annonces pour le. Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 16
Dimanche, 1© avril 1871.
PRIX DES INSERTIONS :
Annonce^ judiciaires. 20 c. la ligne; diverses. 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance. '
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M°" Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 16 avril 1871.
LE PRÉFET AUX HABITANTS DE
LA. LOZÈRE. .
Appelé par la confiance du Gouvernement
à l'honneur d'administrer votre département,
j'arrive au milieu de vous dans des circonstan¬
ces bien douloureuses, bien tristes pour tout
français qui aime son pays. Mais, une douce
satisfaction m'était réservée en posant le pied
sur le sol de la Lozère : j'ai trouvé chez vous
autant de calme, -autant de sagesse, que j'ai
laissé derrière moi, en quittant Paris, de
désordre et de démence.
Je ne saurais trop vous féliciter de cette pa¬
triotique attitude. Plus clairvoyants et meilleurs
citoyens que les pauvres fous, dont les'satur-
nales démagogiques sans nom, désolent et
ensanglantent notre capitale, vous avez com¬
pris, dans votre honnêteté , que la République
n'est point le règne de la violence et de l'anar¬
chie. Vous avez senti , au contraire , qu'un
tel gouveènement, comme l'a dit un grand
esprit, ne peut et ne doit se fonder et se
maintenir cjue par ses vertus , ainsi que par
son respect inébranlable pour les principes
fondamentaux de toute Société civilisée et
pour toutes les choses1 qui ont droit à la véné¬
ration des peuples. Pénétrés de cette vérité ,
vous avez agi en conséquence. Encore une
fois , je vous en félicite.
Et maintenant , abandonnant ces rapides
considérations d'ordre général , ai-je besoin dé
vous dire que ,' comme administrateur du dé¬
partement, vous trouverez en moi un homme
qui vous sera tout dévoué, qui, sans marchander
son temps et sa peine , prendra le soin le plus
minutieux, le plus jaloux de vos intérêts, et
auquel, à toute heure et en toutes circonstan¬
ces , vous pourrez vous adresser librement,
toujours sûrs de trouver auprès de lui le meil¬
leur accueil ? Cette assurance serait superflue.
C'est à mes actes, du teste, que j'entends être
jugé. Ils parleront pour moi, et j'ose espérer
qu'ils sauront me valoir et vos sympathies et
votre confiance. C'est, du moins, mon désir
le plus cher.
Vive la France I Vive la République 1
Le Préfet de la Lozère,
ESMENARD du MAZET.
Mende, le 11 avril 1871.
Dépêches télégrapSiiques.
Versailles, 10 avril 1871, à 3 h. 45 m. du soir.
Chef du-pouvoir exécutif à Préfets, etc.
La situation n'a pas sensiblement changé de¬
puis trois jours.
A Marseille, le désarmement continue sans
troubles.
A Toulouse, les communistes ont essayé
d'élever une barricade enlevée sans résistance
par un simple détachement.
Partout ailleurs régnent l'ordre et l'obéis¬
sance au gouvernement.
A Paris, les insurgés se sont montrés de
nouveau à Asnières et ont disparu sous la fusil¬
lade de nos soldats. Au pont de Neuilly , nos
troupes achèvent la tête de pont et consolident
;la concession de ce point important. La con¬
duite des troupes est admirable partout, et
notre armée se montre digne des meilleurs
temps. Le gouvernement poursuit avec fer¬
meté l'accomplissement du plan qu'il a adopté
et, loin de s'inquiéter, les bons citoyens n'ont
jamais eu plus de raison de prendre confiance
dans l'avenir.
A. Thieiis.
Versailles, le 11 avril , à 10 h. 10 m. du matin.
Chef du pouvoir exécutif à Préféts, etc.
Rien de nouveau. Le plus grand calme règne
dans nos cantonnements. Aujourd'hui, le ma¬
réchal Mac-Mali on. Les généraux deCissey,
l'Admiraujt prennent possession de leurs com¬
mandements. Le général Vinoy conserve le
commandement de l'armée de réserve. L'armée
s'organise et augmente chaque jour davantage.
Ne croyez à aucun des faux bruits qu'on ré¬
pand. Le président du conseil n'a pas songé
un instant à donner sa démission , étant par¬
faitement uni avec l'assemblée nationale, et
profondément dévoué à ses devoirs , quelque
difficiles qu'ils soient. Quant h une conspira¬
tion contre la République qui tendrait à la
renverser, dementez, ce bruit absurde de
Paris. Mais on prépare contre eux des moyens
irrésistibles et qu'on ne cherche à rendre tels
que dans le désir et l'espérance d'épargner
l'effusion du sang. Que les bons citoyens sin¬
cères dans leurs alarmes se rassurent, il ne
surviendra pas un seul événement sans qu'on
le leur fasse connaître et il n'y en a aucun de
de funeste à prévoi I ni à craindre.
A. Thiers.
Versailles, le 12 avril 1871 à 7 h. du soir.
Le chef du pouvoir exécutif à MM. les préfets.
Ne vous laissez pas inquiéter par de faux
bruits. L'ordre le plus parfait règne en France,
Paris excepté. Le gouvernement suit son plan
et il n'agira que lorsqu'il jugera le moment
venu. Jusque là les événements de nos avants-
postes sont insignifianls. Les récits de la com¬
mune sont aussi faux que ses principes.'Les
écrivains de l'insurrection prétendent qu'ils
ont remporté une victoire du côté de Châtillon.
'Opposez un démenti formel à ces mensonges
ridicules. Ordre est donné aux avants-postes
de ne dépenser futilement ni la poudre ni le
sang de nos soldats. Cette nuit, vers Clamart,
les insurgés ont canonné , fusillé dans le vide,
sans que nos soldats , devant lesquels ils fuient
à toute jambe, aient daigné riposter. Notre
armée, tranquille et confiante . attend le mo¬
ment décisif avec une parfaite assurance , et si
le gouvernement l'a fait attendre, c'est pour
rendre la victoire moins sanglante et plus cer¬
taine. L'insurrection donne plusieurs signes
de fatigue et d'épuisement. Bien des intermé¬
diaires sont venus à Versailles porter des pa¬
roles, non pas au nom de la commune, sachant
qu'à ce titre ils n'auraient pas même été reçus,
mais au nom des républicains sincères qui de¬
mandent le maintien de la République et qui
voudraient voir appliquer des traitements mo¬
dérés aux insurgés vaincus. La réponse a été
invariable : personne ne menace la République
si ce n'est l'insurrection elle-même. Le chef du
pouvoir exécutif persévérera loyalement dans
les déclarations qu'il a faites à plusieurs repri¬
ses , que les insurgés , les assassins exceptés,
ceux qui déposeront les armes , auront la vie
sauve. Les ouvriers malheureux conserveront
pendant quelques jours le subside qui les faisait
vivre. Paris pourra , comme Lyon, comme
Marseille, jouir d'une représentation munici¬
pale élue et comme ffis autres villes de France
fera librement les affaires de la cité ; mais poul¬
ies villes comme pour les citoyens il n'y aura
qu'une loi, une seule , et il n'y aura de pri¬
vilège pour personne. Toute tentative de séces¬
sion , essayée par une partie quelconque du
territoire, sera énergiqnement réprimée en
France , ainsi qu'elle l'a été en Amérique.
Telle a été la réponse sans cesse répétée, non
pas aux représentants de la commune que le
gouvernement ne saurait admettre auprès de
de lui, mais à tous les hommes de bonne foi
qui sont venus à Versailles s'informer des in¬
tentions du gouvernement.
A. Thiers.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
ESMENARD DU MAZET.
La quinzaine.
I
A tous les malheurs qui nous ont accablés, à
toutes nos défaites, il faut encore ajouter les
désastres de la guerre civile. Depuis quinze
: jours Paris et la Province s'entregorgent. Les
télégrammes du gouvernement nous ont donné
les détails de cette lutte fratricide, nous les pla¬
çons foujours entête de nos colonnes, nous n'y
reviendrons pas. Il nous suffit de savoir que le
sang des français coule sous les coups des fran¬
çais pour ne point entreprendre la description
de ces sanglantes batailles.
Dans le principe, nous n'avions pas voulu
croire à la guerre civile, nous nous étions
trompés; aujourd'hui elle est un fait accom¬
pli On ne peut maintenant que la blâmer, et
en faire tomber la responsabilité sur les
coupables. Quels sont les agresseurs dans cette
guerre fratricide, quels sont ceux qui ont, les
premiers, fait couler le sang français ,
le sang des républicains le plus pur ?
Les uns disent que ce sont des Royalistes,d'au¬
tres des Bonapartistes, les autres enfin des ré
publicai ns. Il n'est pas juste défaire ainsi des
accusations gratuites et de condamner les par¬
tis sans les connaître et savoir ce qu'ils ont
fait. Les royalistes de l'assemblée ont certaine¬
ment commis des fautes ; la 1re celle de ne pas
prêter leur concours aux républicains pour
affirmer la république ; la 2me de ne pas aller
siéger à Paris où son autorité morale aurait désar¬
mé l'émeute; la 3meden'avoirpasreçu convena¬
blement les maires de Paris qui portaient des
paroles de paix et de conciliation ; la 4me enfin
de n'avoir pas assez de confiance dans le chef
du pouvoir exécutif. Il est triste de voir le seul
homme qui puisse, aujourd'hui, maintenir
l'union entre tous les partis, être presque
obligé de poser la question de cabinet lorsqu'il
veut se faire écouter.
Les républicains de l'assemblée, les députés
de Piris, surtout, auraient peut-être pu éviter
l'effision du sang s'ils avaient, en premier lieu
pris un peu plus au sérieux, l'état de notre
capitale après la levée du siège. Malgré toutes
ies observations, les représentants de la Seine,
M. Thiers lui-même, ont eu confiance dans la
population parisienne, ils ont cru que les bons
l'emiorteraient sur les mauvais, comme nous
ils sî sont trompés. Mais enfin, quand même
ces fuites et déplus graves, peut-être, que nous
ne connaissons pas, aientété commises, ce n'est
pas tne raison pour faire retomber la respon¬
sabilité de la guerre civile sur la majorité de
l'asstmblée.
Nmssavons que les royalistes sont forts pour
tramer des complots sous le manteau delà che-
minie, mais ils ont rarement'le courage de les
metre à exécution. Quant aux bonapartistes,
ils sont capables de tout: faire un coup d'Etat,
soudoyer des vauriens, élever des barricades,
fusilier le peuple, rien ne leur coûte; pour eux
la fia justifie les moyens. Il est très probable
que l'argent volé à la France par l'Empereur
revient à Paris pour payer les insurgés.
Moins que les autres, les républicains, di¬
gnes de ce nom, n'ont pas excité à la guerre
civiie d'abord, parce qu'ils ont horreur du
sanj, ensuite parce que le plus grand nombre
d'eitre eux a cherché l'union de tous les par-
lis, (tqueplusieurson t préditdansleurs discours
et leurs professions de foi,ce qui arriverait si l'As¬
semblée ne prenait des résolu lions fermes, à la
hau;eur de notre époque, et des circonstances
mabeureusesdans lesquelles se trouve le pays.
Lorsqu'on prédisait ces maux, la majorité a eu
certiinement le tort de ne pas chercher un
remède.
Encore aujourd'hui tout le monde intelligent
s'éttnne que nos députés s'occupent de faire
des lois sans importance, tandis que la France
se neurt faute d'organisation, faute d'économie.
Pourquoi ne pas se mettre immédiatement à
réo ganiser, à supprimer les emplois inutiles
à diminuer les gros traitements, à faire renaî-
tre.ie travail et avec lui le droit etla justice. Les
divers partis de l'Assemblée n'ont donc pas la
resfonsabilité de ce qui se passe aujourd'hui,
aurûent-ils commis des fautes plus grandes
quecette partie gangrenée de la population pa-
risûnne n'aurait pas eu de raisons suffisantes
potr faire couler le sang des Français, et pour
rendre notre chère patrie odieuse à tout le
monde civilisé. Tant que la garde nationale de
Paris s'est tenue sur la défensive pour garder
la République, elle a trouvé des avocats qui ont
plaidé et soutenu sa cause avec succès; mais le
jour où elle a pris,l'offensive, le jour où deux
généraux ont été assassinés, le jour enfin où des
bataillons entiers ont tiré sur nos frères, elle
ne mérite plus que la réprobation des honnêtes
gens; il faut la combattre, il faut la vaincre,
anéantir les meneurs si le salut de la Républi¬
que l'exige.
En ce moment surtout, elle r.e mérite plus
de ménagements, les personnes les plus hono¬
rables sont arrêtées et fusillées dans Paris, les
églises sont fermées et pillées, les maisons des
hommes à qui la France devra une éternelle
reconnaissance des Jules Favre, des Simon, des
Thiers sont désignées par Rochefort pour être
pillées; il faut en finir avec ces ennemis de
l'ordre et de la République. Soyons unis, et
comme en Amérique nous sauverons la Répu¬
blique, nous la rendrons grande et prospère, en
faisant comprendre à ces dévergondés qu'ils ne
nous intimideront plus.
.A. TRAVERS iPAJEtlS .
Dès les premières heures de la journée, alors
que le canon tonne encore vivement, on ré¬
pand le bruit d'un grave échec éprouvé par les
troupes fédérées.
Les gardes nationaux de la Commune qui
sont restés dansParissont visiblement inquiets:
sur la place de Saint-Sul pice, sur la place du
Panthéon, sur la place de !'Hôtel-de-Ville, ils
échangent de pénibles réflexions.
Disons en passant que sur la place du Pan¬
théon et dans la rue Soufflot, il ne reste pas trace
de barricades : nous voyons les paveurs qui
emportent leurs outils, après avoir remis en
place jusqu'au dernier moellon.
Sur la place de l'Hôtel-de-Ville, la consigne
est extrêmement douce aujourd'hui : on peut
librement franchir les barricades et circuler au
milieu du bivouac des gardes nationaux ; deux
pièces d'artillerie attelées de chevaux d'omni¬
bus sont prêtes à partir pour une destination
qui nous est inconnue.
Nous voyons arriver plusieurs fourgons
chargés d'effets d'équipement et de harnache¬
ment de cavalerie.
La rue de Rivoli, en remontant vers la place
de la Bastille, présente une animation excep¬
tionnelle ; l'affluence des gardes nationaux,
cantonnés en grande partie dans la caserne Na¬
poléon, a fait accourir une foule de petits mar¬
chands : c'est une vraie foire le long des trot¬
toirs.
Sur la place Royale, plus de trace de barrica¬
des ; à l'entrée de la rue Saint-Antoine et de la
rue delà Roquette, les barricades qui fermaient
l'accès de ces larges voies sont presque dé¬
truites.
La colonne de juillet est toujours l'objet de
pèlerinage assidus ; pour faciliter l'ascension
aux citoyens désireux de monter jusque sur les
épaules du génie de la Liberté, on a dressé
une échelle le long du dos de la statue.
Tout à coup passe, se dirigeant vers le fau¬
bourg Saint-Antoine, un camion chargé de gar¬
des nationaux qui crient à la foule que la vic¬
toire est sûre, que Versailles sera pris demain
à midi.
Nous suivons toute la ligne des boulevards
jusqu'à la place de la Concorde. Partout des
gardes nationaux isolés, qui reviennent de
Courbevoie. Ils sont, en général, harassés et
fort mécontents : ils ont été trahis, disent-ils,
par la garnison du Mont-Valérien.
Une de leurs colonnes lancées en avant du
coté Rueil a passé ils ne savent où.
Le sort de cette colonne fait la grosse préoc-
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
PRIX I) AIIONNEMKNT :
Mende . lin an, 10 fr. ; sir mois, 5 fr. 50 o. ; trois mois, 3 fr. ; dans
le département . un an, 11 fr. ; six mois, 6 fr. ; trois mois, 3 fr.
50 o. ; liors du département : un an , 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr. — Chaque exemplaire séparé, 25 c.
M HAVAS, rue Jean-Jaoques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE ,
' BCLLIER et C1', place de la Bourse , H, sont seuls chargés , h Paris,
de recevoir les annonces pour le. Moniteur de la Lozère.
8me ANNÉE
N° 16
Dimanche, 1© avril 1871.
PRIX DES INSERTIONS :
Annonce^ judiciaires. 20 c. la ligne; diverses. 25 c. ; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peu être exigé à l'avance. '
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M°" Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols ; LOMBARD, à Florac.
Mende, le 16 avril 1871.
LE PRÉFET AUX HABITANTS DE
LA. LOZÈRE. .
Appelé par la confiance du Gouvernement
à l'honneur d'administrer votre département,
j'arrive au milieu de vous dans des circonstan¬
ces bien douloureuses, bien tristes pour tout
français qui aime son pays. Mais, une douce
satisfaction m'était réservée en posant le pied
sur le sol de la Lozère : j'ai trouvé chez vous
autant de calme, -autant de sagesse, que j'ai
laissé derrière moi, en quittant Paris, de
désordre et de démence.
Je ne saurais trop vous féliciter de cette pa¬
triotique attitude. Plus clairvoyants et meilleurs
citoyens que les pauvres fous, dont les'satur-
nales démagogiques sans nom, désolent et
ensanglantent notre capitale, vous avez com¬
pris, dans votre honnêteté , que la République
n'est point le règne de la violence et de l'anar¬
chie. Vous avez senti , au contraire , qu'un
tel gouveènement, comme l'a dit un grand
esprit, ne peut et ne doit se fonder et se
maintenir cjue par ses vertus , ainsi que par
son respect inébranlable pour les principes
fondamentaux de toute Société civilisée et
pour toutes les choses1 qui ont droit à la véné¬
ration des peuples. Pénétrés de cette vérité ,
vous avez agi en conséquence. Encore une
fois , je vous en félicite.
Et maintenant , abandonnant ces rapides
considérations d'ordre général , ai-je besoin dé
vous dire que ,' comme administrateur du dé¬
partement, vous trouverez en moi un homme
qui vous sera tout dévoué, qui, sans marchander
son temps et sa peine , prendra le soin le plus
minutieux, le plus jaloux de vos intérêts, et
auquel, à toute heure et en toutes circonstan¬
ces , vous pourrez vous adresser librement,
toujours sûrs de trouver auprès de lui le meil¬
leur accueil ? Cette assurance serait superflue.
C'est à mes actes, du teste, que j'entends être
jugé. Ils parleront pour moi, et j'ose espérer
qu'ils sauront me valoir et vos sympathies et
votre confiance. C'est, du moins, mon désir
le plus cher.
Vive la France I Vive la République 1
Le Préfet de la Lozère,
ESMENARD du MAZET.
Mende, le 11 avril 1871.
Dépêches télégrapSiiques.
Versailles, 10 avril 1871, à 3 h. 45 m. du soir.
Chef du-pouvoir exécutif à Préfets, etc.
La situation n'a pas sensiblement changé de¬
puis trois jours.
A Marseille, le désarmement continue sans
troubles.
A Toulouse, les communistes ont essayé
d'élever une barricade enlevée sans résistance
par un simple détachement.
Partout ailleurs régnent l'ordre et l'obéis¬
sance au gouvernement.
A Paris, les insurgés se sont montrés de
nouveau à Asnières et ont disparu sous la fusil¬
lade de nos soldats. Au pont de Neuilly , nos
troupes achèvent la tête de pont et consolident
;la concession de ce point important. La con¬
duite des troupes est admirable partout, et
notre armée se montre digne des meilleurs
temps. Le gouvernement poursuit avec fer¬
meté l'accomplissement du plan qu'il a adopté
et, loin de s'inquiéter, les bons citoyens n'ont
jamais eu plus de raison de prendre confiance
dans l'avenir.
A. Thieiis.
Versailles, le 11 avril , à 10 h. 10 m. du matin.
Chef du pouvoir exécutif à Préféts, etc.
Rien de nouveau. Le plus grand calme règne
dans nos cantonnements. Aujourd'hui, le ma¬
réchal Mac-Mali on. Les généraux deCissey,
l'Admiraujt prennent possession de leurs com¬
mandements. Le général Vinoy conserve le
commandement de l'armée de réserve. L'armée
s'organise et augmente chaque jour davantage.
Ne croyez à aucun des faux bruits qu'on ré¬
pand. Le président du conseil n'a pas songé
un instant à donner sa démission , étant par¬
faitement uni avec l'assemblée nationale, et
profondément dévoué à ses devoirs , quelque
difficiles qu'ils soient. Quant h une conspira¬
tion contre la République qui tendrait à la
renverser, dementez, ce bruit absurde de
Paris. Mais on prépare contre eux des moyens
irrésistibles et qu'on ne cherche à rendre tels
que dans le désir et l'espérance d'épargner
l'effusion du sang. Que les bons citoyens sin¬
cères dans leurs alarmes se rassurent, il ne
surviendra pas un seul événement sans qu'on
le leur fasse connaître et il n'y en a aucun de
de funeste à prévoi I ni à craindre.
A. Thiers.
Versailles, le 12 avril 1871 à 7 h. du soir.
Le chef du pouvoir exécutif à MM. les préfets.
Ne vous laissez pas inquiéter par de faux
bruits. L'ordre le plus parfait règne en France,
Paris excepté. Le gouvernement suit son plan
et il n'agira que lorsqu'il jugera le moment
venu. Jusque là les événements de nos avants-
postes sont insignifianls. Les récits de la com¬
mune sont aussi faux que ses principes.'Les
écrivains de l'insurrection prétendent qu'ils
ont remporté une victoire du côté de Châtillon.
'Opposez un démenti formel à ces mensonges
ridicules. Ordre est donné aux avants-postes
de ne dépenser futilement ni la poudre ni le
sang de nos soldats. Cette nuit, vers Clamart,
les insurgés ont canonné , fusillé dans le vide,
sans que nos soldats , devant lesquels ils fuient
à toute jambe, aient daigné riposter. Notre
armée, tranquille et confiante . attend le mo¬
ment décisif avec une parfaite assurance , et si
le gouvernement l'a fait attendre, c'est pour
rendre la victoire moins sanglante et plus cer¬
taine. L'insurrection donne plusieurs signes
de fatigue et d'épuisement. Bien des intermé¬
diaires sont venus à Versailles porter des pa¬
roles, non pas au nom de la commune, sachant
qu'à ce titre ils n'auraient pas même été reçus,
mais au nom des républicains sincères qui de¬
mandent le maintien de la République et qui
voudraient voir appliquer des traitements mo¬
dérés aux insurgés vaincus. La réponse a été
invariable : personne ne menace la République
si ce n'est l'insurrection elle-même. Le chef du
pouvoir exécutif persévérera loyalement dans
les déclarations qu'il a faites à plusieurs repri¬
ses , que les insurgés , les assassins exceptés,
ceux qui déposeront les armes , auront la vie
sauve. Les ouvriers malheureux conserveront
pendant quelques jours le subside qui les faisait
vivre. Paris pourra , comme Lyon, comme
Marseille, jouir d'une représentation munici¬
pale élue et comme ffis autres villes de France
fera librement les affaires de la cité ; mais poul¬
ies villes comme pour les citoyens il n'y aura
qu'une loi, une seule , et il n'y aura de pri¬
vilège pour personne. Toute tentative de séces¬
sion , essayée par une partie quelconque du
territoire, sera énergiqnement réprimée en
France , ainsi qu'elle l'a été en Amérique.
Telle a été la réponse sans cesse répétée, non
pas aux représentants de la commune que le
gouvernement ne saurait admettre auprès de
de lui, mais à tous les hommes de bonne foi
qui sont venus à Versailles s'informer des in¬
tentions du gouvernement.
A. Thiers.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
ESMENARD DU MAZET.
La quinzaine.
I
A tous les malheurs qui nous ont accablés, à
toutes nos défaites, il faut encore ajouter les
désastres de la guerre civile. Depuis quinze
: jours Paris et la Province s'entregorgent. Les
télégrammes du gouvernement nous ont donné
les détails de cette lutte fratricide, nous les pla¬
çons foujours entête de nos colonnes, nous n'y
reviendrons pas. Il nous suffit de savoir que le
sang des français coule sous les coups des fran¬
çais pour ne point entreprendre la description
de ces sanglantes batailles.
Dans le principe, nous n'avions pas voulu
croire à la guerre civile, nous nous étions
trompés; aujourd'hui elle est un fait accom¬
pli On ne peut maintenant que la blâmer, et
en faire tomber la responsabilité sur les
coupables. Quels sont les agresseurs dans cette
guerre fratricide, quels sont ceux qui ont, les
premiers, fait couler le sang français ,
le sang des républicains le plus pur ?
Les uns disent que ce sont des Royalistes,d'au¬
tres des Bonapartistes, les autres enfin des ré
publicai ns. Il n'est pas juste défaire ainsi des
accusations gratuites et de condamner les par¬
tis sans les connaître et savoir ce qu'ils ont
fait. Les royalistes de l'assemblée ont certaine¬
ment commis des fautes ; la 1re celle de ne pas
prêter leur concours aux républicains pour
affirmer la république ; la 2me de ne pas aller
siéger à Paris où son autorité morale aurait désar¬
mé l'émeute; la 3meden'avoirpasreçu convena¬
blement les maires de Paris qui portaient des
paroles de paix et de conciliation ; la 4me enfin
de n'avoir pas assez de confiance dans le chef
du pouvoir exécutif. Il est triste de voir le seul
homme qui puisse, aujourd'hui, maintenir
l'union entre tous les partis, être presque
obligé de poser la question de cabinet lorsqu'il
veut se faire écouter.
Les républicains de l'assemblée, les députés
de Piris, surtout, auraient peut-être pu éviter
l'effision du sang s'ils avaient, en premier lieu
pris un peu plus au sérieux, l'état de notre
capitale après la levée du siège. Malgré toutes
ies observations, les représentants de la Seine,
M. Thiers lui-même, ont eu confiance dans la
population parisienne, ils ont cru que les bons
l'emiorteraient sur les mauvais, comme nous
ils sî sont trompés. Mais enfin, quand même
ces fuites et déplus graves, peut-être, que nous
ne connaissons pas, aientété commises, ce n'est
pas tne raison pour faire retomber la respon¬
sabilité de la guerre civile sur la majorité de
l'asstmblée.
Nmssavons que les royalistes sont forts pour
tramer des complots sous le manteau delà che-
minie, mais ils ont rarement'le courage de les
metre à exécution. Quant aux bonapartistes,
ils sont capables de tout: faire un coup d'Etat,
soudoyer des vauriens, élever des barricades,
fusilier le peuple, rien ne leur coûte; pour eux
la fia justifie les moyens. Il est très probable
que l'argent volé à la France par l'Empereur
revient à Paris pour payer les insurgés.
Moins que les autres, les républicains, di¬
gnes de ce nom, n'ont pas excité à la guerre
civiie d'abord, parce qu'ils ont horreur du
sanj, ensuite parce que le plus grand nombre
d'eitre eux a cherché l'union de tous les par-
lis, (tqueplusieurson t préditdansleurs discours
et leurs professions de foi,ce qui arriverait si l'As¬
semblée ne prenait des résolu lions fermes, à la
hau;eur de notre époque, et des circonstances
mabeureusesdans lesquelles se trouve le pays.
Lorsqu'on prédisait ces maux, la majorité a eu
certiinement le tort de ne pas chercher un
remède.
Encore aujourd'hui tout le monde intelligent
s'éttnne que nos députés s'occupent de faire
des lois sans importance, tandis que la France
se neurt faute d'organisation, faute d'économie.
Pourquoi ne pas se mettre immédiatement à
réo ganiser, à supprimer les emplois inutiles
à diminuer les gros traitements, à faire renaî-
tre.ie travail et avec lui le droit etla justice. Les
divers partis de l'Assemblée n'ont donc pas la
resfonsabilité de ce qui se passe aujourd'hui,
aurûent-ils commis des fautes plus grandes
quecette partie gangrenée de la population pa-
risûnne n'aurait pas eu de raisons suffisantes
potr faire couler le sang des Français, et pour
rendre notre chère patrie odieuse à tout le
monde civilisé. Tant que la garde nationale de
Paris s'est tenue sur la défensive pour garder
la République, elle a trouvé des avocats qui ont
plaidé et soutenu sa cause avec succès; mais le
jour où elle a pris,l'offensive, le jour où deux
généraux ont été assassinés, le jour enfin où des
bataillons entiers ont tiré sur nos frères, elle
ne mérite plus que la réprobation des honnêtes
gens; il faut la combattre, il faut la vaincre,
anéantir les meneurs si le salut de la Républi¬
que l'exige.
En ce moment surtout, elle r.e mérite plus
de ménagements, les personnes les plus hono¬
rables sont arrêtées et fusillées dans Paris, les
églises sont fermées et pillées, les maisons des
hommes à qui la France devra une éternelle
reconnaissance des Jules Favre, des Simon, des
Thiers sont désignées par Rochefort pour être
pillées; il faut en finir avec ces ennemis de
l'ordre et de la République. Soyons unis, et
comme en Amérique nous sauverons la Répu¬
blique, nous la rendrons grande et prospère, en
faisant comprendre à ces dévergondés qu'ils ne
nous intimideront plus.
.A. TRAVERS iPAJEtlS .
Dès les premières heures de la journée, alors
que le canon tonne encore vivement, on ré¬
pand le bruit d'un grave échec éprouvé par les
troupes fédérées.
Les gardes nationaux de la Commune qui
sont restés dansParissont visiblement inquiets:
sur la place de Saint-Sul pice, sur la place du
Panthéon, sur la place de !'Hôtel-de-Ville, ils
échangent de pénibles réflexions.
Disons en passant que sur la place du Pan¬
théon et dans la rue Soufflot, il ne reste pas trace
de barricades : nous voyons les paveurs qui
emportent leurs outils, après avoir remis en
place jusqu'au dernier moellon.
Sur la place de l'Hôtel-de-Ville, la consigne
est extrêmement douce aujourd'hui : on peut
librement franchir les barricades et circuler au
milieu du bivouac des gardes nationaux ; deux
pièces d'artillerie attelées de chevaux d'omni¬
bus sont prêtes à partir pour une destination
qui nous est inconnue.
Nous voyons arriver plusieurs fourgons
chargés d'effets d'équipement et de harnache¬
ment de cavalerie.
La rue de Rivoli, en remontant vers la place
de la Bastille, présente une animation excep¬
tionnelle ; l'affluence des gardes nationaux,
cantonnés en grande partie dans la caserne Na¬
poléon, a fait accourir une foule de petits mar¬
chands : c'est une vraie foire le long des trot¬
toirs.
Sur la place Royale, plus de trace de barrica¬
des ; à l'entrée de la rue Saint-Antoine et de la
rue delà Roquette, les barricades qui fermaient
l'accès de ces larges voies sont presque dé¬
truites.
La colonne de juillet est toujours l'objet de
pèlerinage assidus ; pour faciliter l'ascension
aux citoyens désireux de monter jusque sur les
épaules du génie de la Liberté, on a dressé
une échelle le long du dos de la statue.
Tout à coup passe, se dirigeant vers le fau¬
bourg Saint-Antoine, un camion chargé de gar¬
des nationaux qui crient à la foule que la vic¬
toire est sûre, que Versailles sera pris demain
à midi.
Nous suivons toute la ligne des boulevards
jusqu'à la place de la Concorde. Partout des
gardes nationaux isolés, qui reviennent de
Courbevoie. Ils sont, en général, harassés et
fort mécontents : ils ont été trahis, disent-ils,
par la garnison du Mont-Valérien.
Une de leurs colonnes lancées en avant du
coté Rueil a passé ils ne savent où.
Le sort de cette colonne fait la grosse préoc-
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