Critiques
Charles-Augustin Sainte-Beuve
« Non, ceux qui n’en ont pas été témoins ne sauraient s’imaginer l’impression vraie, légitime, ineffaçable que les contemporains ont reçue des premières Méditations de Lamartine, au moment où elles parurent en 1819 (sic). On passait subitement d’une Poésie sèche, maigre, pauvre, ayant de temps en temps un petit souffle à peine, à une Poésie large, vraiment intérieure, abondante, élevée et toute divine. »
(Lettre à Paul Verlaine du 19 septembre 1865, Correspondance générale, éd. Jean Bonnerot, t. XIV, Didier, 1964, p. 446.)
Charles Nodier
« Quand les Méditations poétiques furent publiées pour la première fois, les vers étaient tombés dans un tel discrédit que les libraires n’en voulaient plus, et l’on semblait convenir généralement qu’une prose cadencée, nombreuse et noble, était le seul langage qui pût s’approprier avec succès aux conceptions de la nouvelle école. L’effet des Méditations résulta donc d’une opération soudaine qui se fit dans l’esprit des lecteurs, et qui devait nécessairement produire l’harmonie de ces sentiments que tout le monde avait éprouvés, avec cette belle langue dont tout le monde avait senti le besoin. »
(Préface à la onzième édition des Méditations poétiques (1824).)