Un cœur meurtri
Acte III, scène 3
Lorenzo se confie à Philippe Strozzi :
Pareil à un fanal éclatant, vous êtes resté immobile au bord de l’océan des hommes et vous avez regardé dans les eaux la réflexion de votre propre lumière ; […] Vous étiez plein de confiance dans l’ouvrage de Dieu. Mais moi, pendant ce temps-là, j’ai plongé ; je me suis enfoncé dans cette mer houleuse de la vie ; j’en ai parcouru toutes les profondeurs, couvert de ma cloche de verre ; tandis que vous admiriez la surface, j’ai vu les débris des naufrages, les ossements et les Léviathans.
Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834
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