Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1939-04-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 avril 1939 27 avril 1939
Description : 1939/04/27 (A75,N17). 1939/04/27 (A75,N17).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t535473856
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
SOIXANTE-QUINZIEME ANNEE. —
N° 17.
JEUDI 27 AVRIL 1939.
journal Républicain Démocrate
ABONNEMENTS :
Lozère et départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Directeur : Raymond D E R V A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphone 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3" page 4 » la ligne
Annonces, 4e page 2 » —
Annonces légales 2,50 —
L'ESCADRE ALLEMANDE EN ROUTE POUR LA MEDITERRANEE...
...a été aperçue au large des côtes anglaises. Voici une vue aérienne prise au-
dessus de la Manche montrant les croiseurs « Amiral Von Spee » et « Deuts-
chland » (« gauche) voguant en pleine vitesse.
La grande voix de Roosevelt apporte
dans l'angoise qui nous étreint une lueur
d'espérance. A cette prière instante
adressée aux dictateurs, quel sort sera
réservé ? On incline à penser, hélas ! —
si on s'en tient du moins aux articles in¬
jurieux de la presse d'outre-Rhin — que
le chancelier Hitler n'acceptera pas l'of¬
fre de la collaboration qui lui est faite.
Et comme le italien paraît plus étroi¬
tement uni que jamais aux savantes ma¬
nœuvres du Reich, il est plus que certain
que la réponse de Mussolini sera calquée
sur celle de son allié qui le domine. Jus¬
qu'à la dernière minute, c'est-à-dire jus¬
qu'au 28 avril, date à laquelle le Fùhrer
doit prononcer son discours au Reichs-
tag, nous nous refusons néanmoins de
désespérer... Non pas que nous nous fas¬
sions la moindre illusion sur les inten¬
tions pacifiques des totalitaires, mais
parce qu'ils ont montré ,par le choix mê¬
me de l'instant où ils sont intervenus,
qu'ils savaient très exactement calculer
les possibilités qui s'offraient à eux et
les obstacles qui menaçaient leurs entre¬
prises. Or, est-il croyable qu'ils n'aient
pas soupesé le plateau de leurs risques ?..
Si la guerre éclatait par malheur, il n'est
pas douteux que la force américaine se
jetterait dans la bataille pour secourir
les Etats qui refusent, à juste titre, de
s'incliner devant d'inadmissibles convoi¬
tises et dans de telles conditions, com¬
ment l'Allemagne et l'Italie imagine,-
raient-elles qu'elles puissent sortir victo¬
rieuses d'un conflit où serait engagé l'u¬
nivers ?
Nous le disons, parce que c'est notre
pensée profonde : Hitler et Mussolini
ont tout intérêt à sortir des voies aven¬
tureuses pour suivre le chemin de la né¬
gociation, c'est-à-dire de la raison. Le
chef de la nation américaine a reconnu
qu'un problème des matières premières
était posét que le coton, les métaux, le
pétrole, le blé, la laine, devaient être mis
à la disposition des puissances qui en
sont privées sans que celles-ci soient
obligées de les arracher aux moyens de
devises. Pour cela, il faut s'asseoir au¬
tour d'un tapis vert, et discuter.
La France a trop de générosité fonciè¬
re pour ne point apporter sa contribution
à l'œuvre de résurrection mondiale...
Mais elle a trop de dignité, elle est pri¬
sonnière d'un trop magnifique passé de
gloire, pour ne pas opposer l'héroïsme de
ses enfants, aussi bien que toutes les ri¬
chesses matérielles et morales aux na¬
tions qui tenteraient de porter atteinte
à son territoire ou à son honneur-
Paul JOURDAIN.
iJ
En France...
Le Havre... Après l'incendie de « Pa¬
ris ». L'enquête sur les causes du sinis¬
tre est activement poursuivie, Un fait
a d'ores et déjà frappé les enquêteurs :
la rapidité de l'extension du feu et les
trois points d'incendie relevés, donl
l'explication leur apparaît technique¬
ment difficile.
Amiens... Une voiture de l'autorail
Paris-Lille prend feu. Deux hommes et
deux femmes périssent asphyxiés : L'in¬
cendie a été provoqué par un court-cir
cuit.
Paris... Au Conseil des Ministres. Le
gouvernement décide différentes mesu¬
res destinées à accroître la défense na¬
tionale. Parmi celles-ci figurent des
dispositions concernant la fiscalité (con¬
trôle immédiat des revenus, limitation
des bénéfices des entreprises travail¬
lant pour la défense nationale), la créa¬
tion d'une taxe d'armement de 1 %
sur les paiements, l'aménagement du ré¬
gime du travail.
Paris... Les Jeunesses agricoles catho
liques tiennent à Paris leur Congrès.
Paris... Les mesures prises par dé¬
crets-lois assureront les 15 milliards né¬
cessaires aux besoins de la Défense na¬
tionale.
Paris... Au Conseil des ministres. Trois
groupements, dont l'activité en Alsace
attentait à l'unité nationale sont dis¬
sous.
Tours... Un grave accident d'aviation
s'est produit au camp d'aviation. Les
neuf occupants des avions sont morts
carbonisés.
Beauvais... Un avion de bombardement
s'est écrasé près de Beauvais. On compte
cinq morts : deux officiers, un adjudant
et deux hommes.
Le Havre... La catastrophe du « Pa¬
ris ». On a interrogé et inculpé un gar¬
çon de salle du paquebot incendié, un
nommé César Frank.
A l'Etranger...
Berlin... Une formidable parade mili¬
taire a marqué à Berlin le 50e anniver¬
saire du chancelier Hitler.
Rome... M. Mussolini déclare à Rome
que l'axe ne nourrit aucune agression.
Moscou... La Russie coopérerait au sys¬
tème de résistance à l'agression. Les con¬
versations entre Londres et Moscou se
poursuivent activement.
Madrid... C'est le 15 mai que le géné¬
ral Franco fera son entrée solennelle
dans la capitale de l'Espagne.
Berlin... Berlin et Rome s'efforceraient
de constituer un bloc de puissances sa¬
tellites en Europe balkanique.
Londres... Service national obligatoi¬
re. L'adhésion du cabinet est assurée,
mais l'importance d'une décision qui af¬
fectera profondément la vie nationale de
l'Angleterre exige qu'elle obtienne l'as¬
sentiment du Parlement.
lettre familière
à M. Paul REVU
par Léon LABAUME
Vous êtes monsieur le brillant teneur
de livres de l'équipe ministérielle, que le
destin aveugle ou la providence inspirée
— chacun pourra choisir — a chargé de
notre rénovation nationale.
Au fait, parlant d'un ministre des fi¬
nances, il est peut-être irrévérencieux
d'employer des qualificatifs de basse
comptabilité. Nous répéterons donc, à
l'instar de la grande presse, que vous
êtes, nonobstant votre petite taille, le
grand argentier de l'Empire.
C'est donc vous qui êtes chargé de ré¬
gler les diverses factures que vous repas¬
sent, revêtues de leur visa, vos dispen¬
dieux collègues. Et vous vous croyez obli¬
gé d'honorer la signature de la maison
France, ce dont en définitive nous ne
saurions vous blâmer.
Nous vous imaginons donc périodique¬
ment, au centre de vos ébats, rue de Ri¬
voli, faisant l'inventaire de tous les ti¬
roirs-caisse et n'y trouvant plus, selon
l'usage que de la menue monnaie. Le
contraire vous surprendrait évidemment
car depuis la dernière reddition de comp¬
tes, M. Campinchi s'est cru obligé de pas¬
ser commande de quelques nouveaux
croiseurs, M. Guy la Chambre s'est aper¬
çu qu'il manquait quelques prototypes à
sa collection d'avions de bombardement
et quant au Président Daladier il a peu¬
plé discrètement les casemates en béton
armé qui agrémentent nos ironuères.
Et dès lors, mon pauvre Monsieur, vo¬
tre rôle s'apparente étrangement à celui
de la ménagère pour laquelle l'épuise¬
ment des ressources et l'arrivée des fins
de mois cessent d'être des événements
concomitants. Vos efforts se révèlent
comme les siens, stériles, et votre imagi¬
nation surmenée reste sourde à l'appel
du thaumaturge et du prestigiditateur. En
désespoir de cause vous vous rendez chez
votre patron et familièrement vous lui
déclarez « Edouard, je n'ai plus d'ar¬
gent ».
Mais le Président Daladier ne saurait
distraire son attention sur de si mesqui¬
nes contingences. En termes sans doute
plus choisis, il vous demande de vous dé¬
brouiller...
Seul désormais, dans la solitude de vo¬
tre cabinet empire, face à vos responsa¬
bilités vous songez aux solutions héroï¬
ques. Avec feu Renaudel vous convenez
aisément qu'on ne peut prendre de l'ar¬
gent que là où il s'en trouve. Votre phy¬
sionomie joviale ne tarde donc pas à
s'éclairer d'un sourire et c'est avec assu¬
rance que vous déclarez à votre chef de
cabinet : « Je lance un appel au peuple,
faites-moi installer un micro ».
La presse et la T. S. F. diffusent aux
quatre points cardinaux la nouvelle re¬
doutée et inattendue : Paul Reynaud va
parler. Nul n'hésite sur le motif de votre
intervention. Les plaisantins s'écrient :
« Français à vos poches ». Car vous avez
cette infériorité manifeste sur vos collè¬
gues que tous effets dq. surprise vous sont
défendus. Pauvre de nous ! comme dit
ma concierge, bien avant d'entendre vo¬
tre démonstration grave et persuasive,
nous sommes fixés. Nous avons compris
le caractère irrémédiable de notre con¬
damnation. Il ne reste comme inconnus
que le taux des propositions et l'assiette
des nouvelles taxes.
Lorsqu'il prend fantaisie à quelque
puissant du jour de nous invectiver par
delà les frontières, il n'en résulte pas for¬
cément quelque chose de désagréable.
Nous avons d'ailleurs l'accoutumance de
tels propos. Quant à vous Monsieur, lors¬
que par la voie des ondes vous songez à
nous donner de vos nouvelles c'est tou¬
jours, à l'aide de décrets-lois, pour ac¬
croître nos charges. Soit que vous vous
livriez à des' comparaisons hasardeuses
sur le rôle de la mitrailleuse et l'utilité
de la borne-fontaine, ou bien qu'avec une
formule lapidaire vous réclamiez le cen¬
time du soldat, le résultat reste identi¬
que. Souffrez, qu'en dépit de votre réel
talent, nous ne puissions que médiocre¬
ment apprécier vos harangues. Vous évo¬
querez longtemps pour nous la sébille du
percepteur largement tendue vers nos
collectes forcées...
Allez Monsieur, et faites en bon usa¬
ge !
I
UN DEFILE MONSTRE
A EU LIEU POUR LE 50° ANNIVERSAIRE D,HITLER...
Voici le Chancelier sur la tribune officielle pendant le défilé des tanks lé¬
gers. On aperçoit derrière lui, le général Von Brauchitsch, chef de l'Armée.
Le chancelier Hitler est entré dans la
voie des réalisations : après avoir forgé
une armée d'une puissance redoutable, il
est passé à l'exécution de son plan qui
consiste à réintégrer dans l'empire Alle¬
mand les sujets allemands séparés de la
mère patrie par le Traité de Versailles
et à donner au Reich des possibilités de
ravitaillement en colonisant les territoi¬
res riches en matières premières et pro¬
duits agricoles.
Deux thèses ainsi chevauchent dans la
pensée du Fuhrer : le racisme et l'esprit
vital. C'est au nom du racisme qu'il a
absorbé l'Autriche et démembré une pre¬
mière fois la Tchécoslovaquie en s'empa-
rant des Sudètes et des territoires en
majorité allemands ; c'est encore au
nom du racisme qu'il a rattaché Mémel
à la Prusse orientale et cette thèse est
fort inquiétante car il existe des mino¬
rités allemandes un peu partout autour
du Reich. Mais la théorie de l'espace vi¬
tal est peut être plus dangereuse encore
car elle n'est même pas fondée, comme
la première sur un principe de droit in¬
ternational, le principe de nationalité,
du droit des peuples à disposer d'eux-
mêmes ; la théorie de l'espace vital est
la négation de tout droit, de toute notion
de justice et d'équité ; c'est celle du be¬
soin qui ne connaît pas de contrainte, de
la faim qui ne connaît pas de loi. L'Alle¬
magne a tiré parti au maximum des ri¬
chesses de son sol ,de l'ingéniosité de ses
inventions, de la puissance de son indus¬
trie ; malgré cela elle est pauvre, ses
habitants ne mangent pas à leur faim et
surtout elle est tributaire de l'étranger
pour des matières premières de touté né¬
cessité, comme le pétrole et le blé. L'Alle¬
magne n'ignore pas qu'en cas de guerre
les Etats-Unis refuseraient de lui fournir
ce qui lui manque en combustible, en
denrées agricoles ; d'ailleurs, sans même
attendre la guerre, est-ce que l'Améri¬
que ne vient pas de prendre des mesures
douanières équivalent à la suppression
du commerce germano-américain. Ce
n'est d'aileurs pas très intelligent, car
c'est pousser le Chancelier Hitler à pren¬
dre très vite des mesures pour parer à
cette situation. Quoi qu'il en soit, c'est
au nom de cette théorie de l'espace vital
que l'Allemagne a disloqué la Tchécoslo¬
vaquie .absorbé les deux provinces tchè¬
ques de Bohême et de Moravie qui se¬
ront soumises à un régime spécial, établi
son protectorat sur la Slovaquie et qu'el¬
le s'est assuré dans une large mesure
l'obéissance de la Hongrie, en échange
de l'autorisation qu'elle lui a donnée
d'occuper l'Ukraine carpathique pour
avoir une frontière commune avec la
Pologne.
Derrière ce magma d'Etats, se trouve
la Roumanie qui s'étend jusqu'à la Mer
Noire, aevc ses puits de pétrole et ses
riches plaines de blé. L'Allemagne n'a
pas voulu annihiler complètement l'in¬
dépendance de la Roumanie, mais elle a
conclu avec elle un accord de collabora¬
tion économique lui assurant le pétrole,
les produits agricoles, en échange de
fournitures de matériel.
Au nord, sur la Baltique, le Fuhrer a
encore établi son protectorat sur la Li-
thuanie. Malgré cela, qu'il s'agisse du
nord, du centre ou du sud, l'Allemagne,
même de façon indirecte par le moyen
de protectorats de tendance militaire,
n'a pas encore un seul point de contact
avec là Russie soviétique. On ne voit
donc pas, en cas de guerre, quel concours
effectif les soviets pourraient apporter
contre l'Allemagne, puisqu'il faudrait,
pour l'atteindre traverser la Pologne et
la Roumanie qui n'y tiennent guère. Le
il
M. Paul Reynaud en consultation avec M. Rueff, Directeur général du Mouve¬
ment des Fonds — avant de prononcer son importante allocution radio-diffu-
sée.
N° 17.
JEUDI 27 AVRIL 1939.
journal Républicain Démocrate
ABONNEMENTS :
Lozère et départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
Compte postal : n° 251.09 Clermont-Ferrand
Directeur : Raymond D E R V A U X
Rédaction et Administration :
9, Allée des Soupirs — M E N D E
Téléphone 112
Le Numéro : 30 centimes
Annonces, 3" page 4 » la ligne
Annonces, 4e page 2 » —
Annonces légales 2,50 —
L'ESCADRE ALLEMANDE EN ROUTE POUR LA MEDITERRANEE...
...a été aperçue au large des côtes anglaises. Voici une vue aérienne prise au-
dessus de la Manche montrant les croiseurs « Amiral Von Spee » et « Deuts-
chland » (« gauche) voguant en pleine vitesse.
La grande voix de Roosevelt apporte
dans l'angoise qui nous étreint une lueur
d'espérance. A cette prière instante
adressée aux dictateurs, quel sort sera
réservé ? On incline à penser, hélas ! —
si on s'en tient du moins aux articles in¬
jurieux de la presse d'outre-Rhin — que
le chancelier Hitler n'acceptera pas l'of¬
fre de la collaboration qui lui est faite.
Et comme le italien paraît plus étroi¬
tement uni que jamais aux savantes ma¬
nœuvres du Reich, il est plus que certain
que la réponse de Mussolini sera calquée
sur celle de son allié qui le domine. Jus¬
qu'à la dernière minute, c'est-à-dire jus¬
qu'au 28 avril, date à laquelle le Fùhrer
doit prononcer son discours au Reichs-
tag, nous nous refusons néanmoins de
désespérer... Non pas que nous nous fas¬
sions la moindre illusion sur les inten¬
tions pacifiques des totalitaires, mais
parce qu'ils ont montré ,par le choix mê¬
me de l'instant où ils sont intervenus,
qu'ils savaient très exactement calculer
les possibilités qui s'offraient à eux et
les obstacles qui menaçaient leurs entre¬
prises. Or, est-il croyable qu'ils n'aient
pas soupesé le plateau de leurs risques ?..
Si la guerre éclatait par malheur, il n'est
pas douteux que la force américaine se
jetterait dans la bataille pour secourir
les Etats qui refusent, à juste titre, de
s'incliner devant d'inadmissibles convoi¬
tises et dans de telles conditions, com¬
ment l'Allemagne et l'Italie imagine,-
raient-elles qu'elles puissent sortir victo¬
rieuses d'un conflit où serait engagé l'u¬
nivers ?
Nous le disons, parce que c'est notre
pensée profonde : Hitler et Mussolini
ont tout intérêt à sortir des voies aven¬
tureuses pour suivre le chemin de la né¬
gociation, c'est-à-dire de la raison. Le
chef de la nation américaine a reconnu
qu'un problème des matières premières
était posét que le coton, les métaux, le
pétrole, le blé, la laine, devaient être mis
à la disposition des puissances qui en
sont privées sans que celles-ci soient
obligées de les arracher aux moyens de
devises. Pour cela, il faut s'asseoir au¬
tour d'un tapis vert, et discuter.
La France a trop de générosité fonciè¬
re pour ne point apporter sa contribution
à l'œuvre de résurrection mondiale...
Mais elle a trop de dignité, elle est pri¬
sonnière d'un trop magnifique passé de
gloire, pour ne pas opposer l'héroïsme de
ses enfants, aussi bien que toutes les ri¬
chesses matérielles et morales aux na¬
tions qui tenteraient de porter atteinte
à son territoire ou à son honneur-
Paul JOURDAIN.
iJ
En France...
Le Havre... Après l'incendie de « Pa¬
ris ». L'enquête sur les causes du sinis¬
tre est activement poursuivie, Un fait
a d'ores et déjà frappé les enquêteurs :
la rapidité de l'extension du feu et les
trois points d'incendie relevés, donl
l'explication leur apparaît technique¬
ment difficile.
Amiens... Une voiture de l'autorail
Paris-Lille prend feu. Deux hommes et
deux femmes périssent asphyxiés : L'in¬
cendie a été provoqué par un court-cir
cuit.
Paris... Au Conseil des Ministres. Le
gouvernement décide différentes mesu¬
res destinées à accroître la défense na¬
tionale. Parmi celles-ci figurent des
dispositions concernant la fiscalité (con¬
trôle immédiat des revenus, limitation
des bénéfices des entreprises travail¬
lant pour la défense nationale), la créa¬
tion d'une taxe d'armement de 1 %
sur les paiements, l'aménagement du ré¬
gime du travail.
Paris... Les Jeunesses agricoles catho
liques tiennent à Paris leur Congrès.
Paris... Les mesures prises par dé¬
crets-lois assureront les 15 milliards né¬
cessaires aux besoins de la Défense na¬
tionale.
Paris... Au Conseil des ministres. Trois
groupements, dont l'activité en Alsace
attentait à l'unité nationale sont dis¬
sous.
Tours... Un grave accident d'aviation
s'est produit au camp d'aviation. Les
neuf occupants des avions sont morts
carbonisés.
Beauvais... Un avion de bombardement
s'est écrasé près de Beauvais. On compte
cinq morts : deux officiers, un adjudant
et deux hommes.
Le Havre... La catastrophe du « Pa¬
ris ». On a interrogé et inculpé un gar¬
çon de salle du paquebot incendié, un
nommé César Frank.
A l'Etranger...
Berlin... Une formidable parade mili¬
taire a marqué à Berlin le 50e anniver¬
saire du chancelier Hitler.
Rome... M. Mussolini déclare à Rome
que l'axe ne nourrit aucune agression.
Moscou... La Russie coopérerait au sys¬
tème de résistance à l'agression. Les con¬
versations entre Londres et Moscou se
poursuivent activement.
Madrid... C'est le 15 mai que le géné¬
ral Franco fera son entrée solennelle
dans la capitale de l'Espagne.
Berlin... Berlin et Rome s'efforceraient
de constituer un bloc de puissances sa¬
tellites en Europe balkanique.
Londres... Service national obligatoi¬
re. L'adhésion du cabinet est assurée,
mais l'importance d'une décision qui af¬
fectera profondément la vie nationale de
l'Angleterre exige qu'elle obtienne l'as¬
sentiment du Parlement.
lettre familière
à M. Paul REVU
par Léon LABAUME
Vous êtes monsieur le brillant teneur
de livres de l'équipe ministérielle, que le
destin aveugle ou la providence inspirée
— chacun pourra choisir — a chargé de
notre rénovation nationale.
Au fait, parlant d'un ministre des fi¬
nances, il est peut-être irrévérencieux
d'employer des qualificatifs de basse
comptabilité. Nous répéterons donc, à
l'instar de la grande presse, que vous
êtes, nonobstant votre petite taille, le
grand argentier de l'Empire.
C'est donc vous qui êtes chargé de ré¬
gler les diverses factures que vous repas¬
sent, revêtues de leur visa, vos dispen¬
dieux collègues. Et vous vous croyez obli¬
gé d'honorer la signature de la maison
France, ce dont en définitive nous ne
saurions vous blâmer.
Nous vous imaginons donc périodique¬
ment, au centre de vos ébats, rue de Ri¬
voli, faisant l'inventaire de tous les ti¬
roirs-caisse et n'y trouvant plus, selon
l'usage que de la menue monnaie. Le
contraire vous surprendrait évidemment
car depuis la dernière reddition de comp¬
tes, M. Campinchi s'est cru obligé de pas¬
ser commande de quelques nouveaux
croiseurs, M. Guy la Chambre s'est aper¬
çu qu'il manquait quelques prototypes à
sa collection d'avions de bombardement
et quant au Président Daladier il a peu¬
plé discrètement les casemates en béton
armé qui agrémentent nos ironuères.
Et dès lors, mon pauvre Monsieur, vo¬
tre rôle s'apparente étrangement à celui
de la ménagère pour laquelle l'épuise¬
ment des ressources et l'arrivée des fins
de mois cessent d'être des événements
concomitants. Vos efforts se révèlent
comme les siens, stériles, et votre imagi¬
nation surmenée reste sourde à l'appel
du thaumaturge et du prestigiditateur. En
désespoir de cause vous vous rendez chez
votre patron et familièrement vous lui
déclarez « Edouard, je n'ai plus d'ar¬
gent ».
Mais le Président Daladier ne saurait
distraire son attention sur de si mesqui¬
nes contingences. En termes sans doute
plus choisis, il vous demande de vous dé¬
brouiller...
Seul désormais, dans la solitude de vo¬
tre cabinet empire, face à vos responsa¬
bilités vous songez aux solutions héroï¬
ques. Avec feu Renaudel vous convenez
aisément qu'on ne peut prendre de l'ar¬
gent que là où il s'en trouve. Votre phy¬
sionomie joviale ne tarde donc pas à
s'éclairer d'un sourire et c'est avec assu¬
rance que vous déclarez à votre chef de
cabinet : « Je lance un appel au peuple,
faites-moi installer un micro ».
La presse et la T. S. F. diffusent aux
quatre points cardinaux la nouvelle re¬
doutée et inattendue : Paul Reynaud va
parler. Nul n'hésite sur le motif de votre
intervention. Les plaisantins s'écrient :
« Français à vos poches ». Car vous avez
cette infériorité manifeste sur vos collè¬
gues que tous effets dq. surprise vous sont
défendus. Pauvre de nous ! comme dit
ma concierge, bien avant d'entendre vo¬
tre démonstration grave et persuasive,
nous sommes fixés. Nous avons compris
le caractère irrémédiable de notre con¬
damnation. Il ne reste comme inconnus
que le taux des propositions et l'assiette
des nouvelles taxes.
Lorsqu'il prend fantaisie à quelque
puissant du jour de nous invectiver par
delà les frontières, il n'en résulte pas for¬
cément quelque chose de désagréable.
Nous avons d'ailleurs l'accoutumance de
tels propos. Quant à vous Monsieur, lors¬
que par la voie des ondes vous songez à
nous donner de vos nouvelles c'est tou¬
jours, à l'aide de décrets-lois, pour ac¬
croître nos charges. Soit que vous vous
livriez à des' comparaisons hasardeuses
sur le rôle de la mitrailleuse et l'utilité
de la borne-fontaine, ou bien qu'avec une
formule lapidaire vous réclamiez le cen¬
time du soldat, le résultat reste identi¬
que. Souffrez, qu'en dépit de votre réel
talent, nous ne puissions que médiocre¬
ment apprécier vos harangues. Vous évo¬
querez longtemps pour nous la sébille du
percepteur largement tendue vers nos
collectes forcées...
Allez Monsieur, et faites en bon usa¬
ge !
I
UN DEFILE MONSTRE
A EU LIEU POUR LE 50° ANNIVERSAIRE D,HITLER...
Voici le Chancelier sur la tribune officielle pendant le défilé des tanks lé¬
gers. On aperçoit derrière lui, le général Von Brauchitsch, chef de l'Armée.
Le chancelier Hitler est entré dans la
voie des réalisations : après avoir forgé
une armée d'une puissance redoutable, il
est passé à l'exécution de son plan qui
consiste à réintégrer dans l'empire Alle¬
mand les sujets allemands séparés de la
mère patrie par le Traité de Versailles
et à donner au Reich des possibilités de
ravitaillement en colonisant les territoi¬
res riches en matières premières et pro¬
duits agricoles.
Deux thèses ainsi chevauchent dans la
pensée du Fuhrer : le racisme et l'esprit
vital. C'est au nom du racisme qu'il a
absorbé l'Autriche et démembré une pre¬
mière fois la Tchécoslovaquie en s'empa-
rant des Sudètes et des territoires en
majorité allemands ; c'est encore au
nom du racisme qu'il a rattaché Mémel
à la Prusse orientale et cette thèse est
fort inquiétante car il existe des mino¬
rités allemandes un peu partout autour
du Reich. Mais la théorie de l'espace vi¬
tal est peut être plus dangereuse encore
car elle n'est même pas fondée, comme
la première sur un principe de droit in¬
ternational, le principe de nationalité,
du droit des peuples à disposer d'eux-
mêmes ; la théorie de l'espace vital est
la négation de tout droit, de toute notion
de justice et d'équité ; c'est celle du be¬
soin qui ne connaît pas de contrainte, de
la faim qui ne connaît pas de loi. L'Alle¬
magne a tiré parti au maximum des ri¬
chesses de son sol ,de l'ingéniosité de ses
inventions, de la puissance de son indus¬
trie ; malgré cela elle est pauvre, ses
habitants ne mangent pas à leur faim et
surtout elle est tributaire de l'étranger
pour des matières premières de touté né¬
cessité, comme le pétrole et le blé. L'Alle¬
magne n'ignore pas qu'en cas de guerre
les Etats-Unis refuseraient de lui fournir
ce qui lui manque en combustible, en
denrées agricoles ; d'ailleurs, sans même
attendre la guerre, est-ce que l'Améri¬
que ne vient pas de prendre des mesures
douanières équivalent à la suppression
du commerce germano-américain. Ce
n'est d'aileurs pas très intelligent, car
c'est pousser le Chancelier Hitler à pren¬
dre très vite des mesures pour parer à
cette situation. Quoi qu'il en soit, c'est
au nom de cette théorie de l'espace vital
que l'Allemagne a disloqué la Tchécoslo¬
vaquie .absorbé les deux provinces tchè¬
ques de Bohême et de Moravie qui se¬
ront soumises à un régime spécial, établi
son protectorat sur la Slovaquie et qu'el¬
le s'est assuré dans une large mesure
l'obéissance de la Hongrie, en échange
de l'autorisation qu'elle lui a donnée
d'occuper l'Ukraine carpathique pour
avoir une frontière commune avec la
Pologne.
Derrière ce magma d'Etats, se trouve
la Roumanie qui s'étend jusqu'à la Mer
Noire, aevc ses puits de pétrole et ses
riches plaines de blé. L'Allemagne n'a
pas voulu annihiler complètement l'in¬
dépendance de la Roumanie, mais elle a
conclu avec elle un accord de collabora¬
tion économique lui assurant le pétrole,
les produits agricoles, en échange de
fournitures de matériel.
Au nord, sur la Baltique, le Fuhrer a
encore établi son protectorat sur la Li-
thuanie. Malgré cela, qu'il s'agisse du
nord, du centre ou du sud, l'Allemagne,
même de façon indirecte par le moyen
de protectorats de tendance militaire,
n'a pas encore un seul point de contact
avec là Russie soviétique. On ne voit
donc pas, en cas de guerre, quel concours
effectif les soviets pourraient apporter
contre l'Allemagne, puisqu'il faudrait,
pour l'atteindre traverser la Pologne et
la Roumanie qui n'y tiennent guère. Le
il
M. Paul Reynaud en consultation avec M. Rueff, Directeur général du Mouve¬
ment des Fonds — avant de prononcer son importante allocution radio-diffu-
sée.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.92%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
- Auteurs similaires Union républicaine Union républicaine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Union républicaine" or dc.contributor adj "Union républicaine")La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]... /ark:/12148/bpt6k3496879.highres L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]... /ark:/12148/bd6t53519549t.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t535473856/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t535473856/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t535473856/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t535473856/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t535473856
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t535473856
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t535473856/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest