Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1871-12-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 décembre 1871 10 décembre 1871
Description : 1871/12/10 (A8,N49). 1871/12/10 (A8,N49).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53545529n
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
LOZÈRE
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
l'KlX I) ABONNEMENT :
Jlenile . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans
le départemont . un an, 11 fr. ; six mois, G fr. ; trois mois, 3 fr.
50 o. ; hors du département : uri an , 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
IIA.VAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. L A F F ITT E ,
BULLIER et C", place de la Bourse , 8, sont seuls chargés, à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8rac ANNÉE
N° 49
ÏMiiiaiielio, ÎO cléeemlbx*© X871.
PKfX DEi INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c.; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M™ Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO
à Marvejols ; LOMBARD, à Ftorac.
Mende, le 10 décembre 1871.
JFtESTJlVEEl
DU
MESSAGE
DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.
Nous nous retrouvons réunis pour continuer l'œu¬
vre de réorganisation commencée.
La guerre extérieure et la guerre civile avaient
conduit là France à,la situation dans laquelle nous
l'avons trouvée. L'empire tombé, par ses propres fau¬
tes, est responsable de cette situation.
Nous avons eu tout à la fois à dompter la plus
formidable insurrection qui fût jamais et à conclure
une paix sans moyen d'en disputer les condition s.
Pour juger sainement la situation actuelle, il faut la
comparer à la situation de la France, il y a six mois.
Les impôts rentrent , l'armée se reconstitue , les
gardes nationales sont dissoutes. Il manque au
repos complet du pays quelque chose qui est présent
à tous vos esprits. Quelque chose qu'il n'appartient
pas au Gouvernement de lui procurer, qui est dans
vos pouvoirs, qu'il ne serait peut-être pas dans votre
sagesse de chercher a lui donner précipitamment,
c'est un avenir clairement défini. Nous poursuivons
une politique de paix sans découragement et sans
bravade; nous voulons la paix et l'Europe la veut.
Nos relations sont paisibles avec toutes les puissan¬
ces. Nous avons pu devancer de neuf à dix mois
l'évacuation de six de nos départements, et les verse¬
ments qui restent à effectuer seront effectués aux
époques convenues pour le paiement intégral des
deux premiers milliards. On se contente de notre
signature sans la garantie des banquiers , ce qui ,
avec la diminution des troupes d'occupation, procure
une économie d'environ 30 millions.
Enfin, le privilège commercial accordé à l'Alsace-
Lorraine a été réduit de 18 mois à 12, et nous avons
obtenu la libération immédiate de plusieurs départe¬
ments. C'est à la délivrance définitive de notre terri¬
toire que doivent tendre tous nos efforts. Des trai¬
tés de commerce nous liaient avec l'Angleterre , la
Belgique, la Prusse. Le premier expire dans un an ,
le second est expiré, il y a six mois ; le troisième a
été emporté par la guerre ; tous trois s'évanouiront
quand vous le voudrez ; ils ont été conclus sans le
pays, et ont introduit, sans préparation, une liberté
absolue.
Notre programme économique sera :
Protection suffisante pour que nos intérêts n'expi¬
rent pas sous la concurrence illimitée de l'étranger ;
assez de stimulants pour les empêcher de s'endor¬
mir, point assez pour qu'ils soieiit obligés de renon¬
cer à produire avec une préférence marquée pour
l'abrogation — Nous nous bornons à proposer des
modifications aux traités existants. Nous l'avons dit
à l'Angleterre ; nous préférons la dénonciation du
traité de 1860 parce que nous désirons recouvrer la
liberté de nos relations commerciales ; mais, dans
une pensée de bonne entente et de cordiales relations,
nous consentons à rester dans des liens pour nous
fort économiques, à la condition de les relâcher là
où ils nous gênent jusqu'à arrêter la vie de nos prin¬
cipales industries. — L'Angleterre n'a pas encore
répondu et oppose, non des calculs de tarifs, mais
une raison de principe. Nous vous proposons de dé¬
noncer le traité en consentant à négocier encore
toute une année, de manière à prendre date dès
aujourd'hui.
Dans nos relations avec l'Espagne, nous ne souf¬
frons pas contre elle et elle ne souffre pas contre
nous les menées des partis.
L'indépendance, profondément respectable de la
Belgique, sera toujours respectée par nous. En Italie,
nous n'avons aucune difficulté ; nous nous bornons,
au nom de l'Univers catholique, à des recommanda¬
tions pour que l'indépendance du Saint-Siège soit
maintenue et nous témoignons de nos profonds et
sympathiques respects pour le souverain Pontife.
Nous faisons des vœux pour l'Autriche comme elle
eri fait pour nous. La Russie nous témoigne une
confiance mutuelle. A l'intérieur, le personnel préfec¬
toral, sagement choisi, se montre en harmonie avec
l'esprit de la population. Les Préfets sont ce que le
Gouvernement doit être, une moyenne acceptée par
les partis raisonnables' et imposée à ceux qui ne le
sont pas.
Les élections des Conseils généraux ont été faites
en toute liberté et avec un calme parfait; elles
ont donné une majorité d'hommes sages, modérés,
ayant fait preuve d'une véritable connaissance des
affaires.
Il ne faut pas voir la situation pire qu'elle n'est;
c'est décourager l'esprit public que de ne pas connaî¬
tre ses progrès; e'spérer beaucoup des hommes, est
plus sage et plus habile que d'en désespérer.
Quant à l'armée, quant aux finances, le langage que
tiennent les partisans du Gouvernement déchu, nous
contraint à retracer l'état dans lequel ils les" ont
laissés.
En 1848, le budget, tout compris, s'élevait à 1500
millions; en 1870, il s'élevait à plus de deux milliards '
100 millions. Il n'y avait pas d'amortissement; le
matériel militaire était insuffisant et arriéré; l'artil¬
lerie au-dessous de toutes les proportions exigées
par la prudence. Nous vous" présenterons un budget
en équilibre, toutes charges portées en ligne de
compte. L'amortissement et l'armée seront suffisam¬
ment dotés; la liste civile et les dotations disparues,
produiront une économie d'environ 40 millions. Il y
aura de nouvelles réductions à faire sur les travaux
publics et les constructions navales; l'armée recevra
75 à 80 millions de plus de dotation, dont elle n'a
jamais joui; ainsi nous aurons une armée bien dotée
avec un amortissement de 200 millions et une dette
flottante au-dessous des proportions ordinaires.
Pour cela, il a fallu créer C'OO millions d'impôts
nouveaux; 350 millions sont déjà trouvés; le surplus
sera demandé à un impôt sur les matières premières
ou à d'autres impôts, selon vos décisions. La crise
monétaire est expliquée, parce que nous avons dù
acheter tout le'papier disponible pour nos payements
à l'Allemagne; que, par suite, le change a monté
et la hausse du change a fait sortir le métal.
Nous sommes en face de ceux difficultés ; la pre¬
mière, c'est la limite de deux milliards 400 millions,
imposée aux émissions de billets de banque; la se¬
conde, c'est le défaut de coupures au-dessous de 20
francs.
La Banque va être autorisée à étendre ses émis¬
sions, selon que vous le jugerez convenable.
Pour l'armée, deux questions: la réorganisation
actuelle et le système de recrutement à adopter pour
l'avenir; réunion en un' seul tout, sous leur numéro
d'origine, des fragments de nos-anciens régiments
d'infanterie. Nous aurons 150 régiments d'infanterie
qui constitueront de 37 à 38 divisions. La proportion
des bouches à feu était de deux et demie par mille
hommes ; elle sera de quatre. Quant au service obli¬
gatoire, nous ne vous le proposons pas dans l'accep¬
tion rigoureuse du mot; nous vous offrirons un
moyen terme entre des exagérations contraires. En
paix, le nécessaire, évalué à 900 mille hommes ; en
temps de guerre, le service obligatoire pour tousj 8
ans de service, 5 ans sous les drapeaux, 3 ans en
congé renouvelable. On aura huit contingents de 90
mille hommes chacun, qui donneront 720,000 hom¬
mes ; en ajoutant les 120 mille hommes qui ne se re¬
crutent pas par les appels, on aura 840 mille hom¬
mes, chiffre ramené à 800 par la fnortalité ét par le
contingent à fournir à la marine. La substitution
d'un numéro à l'autre sera autorisée.
Je ne vous ai pas parlé de politique dans lé sens
qu'on donne aujourd'hui à Ce mot; cette politique ac¬
tuelle ayant pour objet la constitution d'un Gouverne¬
ment définitif, c'est vous surtout qu'elle regarde; ce
serait empiéter sur vos droits, si nous prenions, à
cet égard, une décision précipitée.
Voué à l'œuvre de réorganisation, j'ai tenu à ce
qu'un ordre rigoureux y présidât, et je me tiens au¬
jourd'hui prêt, comme je l'ai toujours été, à remettre
intact, dans sa forme scrupuleusement et loyalement
conservée, le dépôtquevous m'avez confié; je vous le
remets; qu'en ferez-vous? Vous êtes le souverain, je
ne le suis pas. Mandataires du pays, mes collègues
et moi, nous aurons, Comme vous, un devoir à rem¬
plir vis-à-vis de nos commettants le jour où vous
nous demanderez de nous prononcer sur ces ques¬
tions. Je répète qu'il serait injuste, en jetant les yeux
sur le passé, de ne pas considérer la situation
comme relativement bonne. C'est à la majorité, au¬
teur des volontés salutaires qu'elle amanifestées, que
je m'adresse'en ce moment; et tout fatigué que je suis
si, dans cette même voie de sagesse suivie jusqu'à
ce jour, mon dévouement peut vous être utile, vous y
pouvez compter.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
A. DE R0CHEF0RT.
L'Assemblée sera probablement saisie, dès les premiers
jours de sa nouvelle session, d'une proposition tendant à la
ramener à Paris. Quel accueil sera fait à cette demande, nous
ne pouvons pas encore le prévoir, car nous né savons pas si
nos représentants sont encore animés du même sentiment de
défiance qui les a portés à vouloir s'installer à Versailles.
Nous avons à peine besoin de dire que nous faisons des
vœux pour que lé gouvernement de la France revienne à son
séjour naturel. Presque tons nos confrères ont indiqué les
motifs qui militent en faveur de ce retour, et les arguments
ne leur ont pas fait défaut. Si la cause de Paris n'est pas ga¬
gnée, ce ne sera pas faute d'avoir été plaidée et bien plaidée.
Aussi n'insisterons-nous pas sur la nécessité de rétablir la
confiance dans les esprits ; de montrer à la France et à l'Eu¬
rope que l'ordre légal repose sur des bases assez solides pour
qu'on ne craigne pas de les voir ébranler par les tentatives
du parti révolutionnaire, si audacieux qu'il soit. La plupart
des négociants et des industriels croient que les affaires se¬
raient plus actives, les commandes plus nombreuses, le travail
plus fécond, si l'Assemblée nationale renonçait à se cantonner
dans une sorte de camp retranché et se contentait, pour
garantir sa sécurité, des puissantes ressources dont on dispose
pour maintenir l'ordre dansParis. On sait tout cela; on sait
que le plus sûr moyeu d'assurer la tranquillité, c'est d'assurer
du travail à tous Tes bras et d'adoucir ainsi les souffrances
d'un hiver qui sera rude. On sait aussi qu'il est difficile de
conserver une administration disloquée et déchirée entre
Paris et Versailles, et qu'il est impossible d'établir dans cette
dernière ville la foule innombrable des employés.
Tout cela est vrai, tout cela est connu, mais il est toujours
à craindre que l'Assemblée ne veuille pas se laisser persuader.
Il n'y a rien de plus tenace et de plus invincible que la défian¬
ce. La défiance a son non possumus comme la foi religieuse.
La défiance laisse passer les plus puissants arguments sans se
laisser convaincre, écoute les prières les plus pressantes sans
se laisser fléchir.
JOURNAL DE L'UNION RÉPUBLICAINE.
l'KlX I) ABONNEMENT :
Jlenile . un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c.; trois mois, 3 fr. ; dans
le départemont . un an, 11 fr. ; six mois, G fr. ; trois mois, 3 fr.
50 o. ; hors du département : uri an , 12 fr. ; six mois , 6 fr. 50 c. ;
trois mois, 4 fr.— Chaque exemplaire séparé, 25 c.
IIA.VAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. L A F F ITT E ,
BULLIER et C", place de la Bourse , 8, sont seuls chargés, à Paris,
de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
8rac ANNÉE
N° 49
ÏMiiiaiielio, ÎO cléeemlbx*© X871.
PKfX DEi INSERTIONS :
Annonce» judiciaires, 20 c. la ligne; diverses, 25 c.; réclames, 30
c. — Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
Les annonces ordinaires doivent être remises le jeudi avant midi. Si
les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés d'exé¬
cution , l'imprimeur se réserve de demander le temps qu'il jugera
nécessaire pour faire la planche.
On s'abonne: chez M™ Veuve Camille IGNON, à Mende ; DALLO
à Marvejols ; LOMBARD, à Ftorac.
Mende, le 10 décembre 1871.
JFtESTJlVEEl
DU
MESSAGE
DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.
Nous nous retrouvons réunis pour continuer l'œu¬
vre de réorganisation commencée.
La guerre extérieure et la guerre civile avaient
conduit là France à,la situation dans laquelle nous
l'avons trouvée. L'empire tombé, par ses propres fau¬
tes, est responsable de cette situation.
Nous avons eu tout à la fois à dompter la plus
formidable insurrection qui fût jamais et à conclure
une paix sans moyen d'en disputer les condition s.
Pour juger sainement la situation actuelle, il faut la
comparer à la situation de la France, il y a six mois.
Les impôts rentrent , l'armée se reconstitue , les
gardes nationales sont dissoutes. Il manque au
repos complet du pays quelque chose qui est présent
à tous vos esprits. Quelque chose qu'il n'appartient
pas au Gouvernement de lui procurer, qui est dans
vos pouvoirs, qu'il ne serait peut-être pas dans votre
sagesse de chercher a lui donner précipitamment,
c'est un avenir clairement défini. Nous poursuivons
une politique de paix sans découragement et sans
bravade; nous voulons la paix et l'Europe la veut.
Nos relations sont paisibles avec toutes les puissan¬
ces. Nous avons pu devancer de neuf à dix mois
l'évacuation de six de nos départements, et les verse¬
ments qui restent à effectuer seront effectués aux
époques convenues pour le paiement intégral des
deux premiers milliards. On se contente de notre
signature sans la garantie des banquiers , ce qui ,
avec la diminution des troupes d'occupation, procure
une économie d'environ 30 millions.
Enfin, le privilège commercial accordé à l'Alsace-
Lorraine a été réduit de 18 mois à 12, et nous avons
obtenu la libération immédiate de plusieurs départe¬
ments. C'est à la délivrance définitive de notre terri¬
toire que doivent tendre tous nos efforts. Des trai¬
tés de commerce nous liaient avec l'Angleterre , la
Belgique, la Prusse. Le premier expire dans un an ,
le second est expiré, il y a six mois ; le troisième a
été emporté par la guerre ; tous trois s'évanouiront
quand vous le voudrez ; ils ont été conclus sans le
pays, et ont introduit, sans préparation, une liberté
absolue.
Notre programme économique sera :
Protection suffisante pour que nos intérêts n'expi¬
rent pas sous la concurrence illimitée de l'étranger ;
assez de stimulants pour les empêcher de s'endor¬
mir, point assez pour qu'ils soieiit obligés de renon¬
cer à produire avec une préférence marquée pour
l'abrogation — Nous nous bornons à proposer des
modifications aux traités existants. Nous l'avons dit
à l'Angleterre ; nous préférons la dénonciation du
traité de 1860 parce que nous désirons recouvrer la
liberté de nos relations commerciales ; mais, dans
une pensée de bonne entente et de cordiales relations,
nous consentons à rester dans des liens pour nous
fort économiques, à la condition de les relâcher là
où ils nous gênent jusqu'à arrêter la vie de nos prin¬
cipales industries. — L'Angleterre n'a pas encore
répondu et oppose, non des calculs de tarifs, mais
une raison de principe. Nous vous proposons de dé¬
noncer le traité en consentant à négocier encore
toute une année, de manière à prendre date dès
aujourd'hui.
Dans nos relations avec l'Espagne, nous ne souf¬
frons pas contre elle et elle ne souffre pas contre
nous les menées des partis.
L'indépendance, profondément respectable de la
Belgique, sera toujours respectée par nous. En Italie,
nous n'avons aucune difficulté ; nous nous bornons,
au nom de l'Univers catholique, à des recommanda¬
tions pour que l'indépendance du Saint-Siège soit
maintenue et nous témoignons de nos profonds et
sympathiques respects pour le souverain Pontife.
Nous faisons des vœux pour l'Autriche comme elle
eri fait pour nous. La Russie nous témoigne une
confiance mutuelle. A l'intérieur, le personnel préfec¬
toral, sagement choisi, se montre en harmonie avec
l'esprit de la population. Les Préfets sont ce que le
Gouvernement doit être, une moyenne acceptée par
les partis raisonnables' et imposée à ceux qui ne le
sont pas.
Les élections des Conseils généraux ont été faites
en toute liberté et avec un calme parfait; elles
ont donné une majorité d'hommes sages, modérés,
ayant fait preuve d'une véritable connaissance des
affaires.
Il ne faut pas voir la situation pire qu'elle n'est;
c'est décourager l'esprit public que de ne pas connaî¬
tre ses progrès; e'spérer beaucoup des hommes, est
plus sage et plus habile que d'en désespérer.
Quant à l'armée, quant aux finances, le langage que
tiennent les partisans du Gouvernement déchu, nous
contraint à retracer l'état dans lequel ils les" ont
laissés.
En 1848, le budget, tout compris, s'élevait à 1500
millions; en 1870, il s'élevait à plus de deux milliards '
100 millions. Il n'y avait pas d'amortissement; le
matériel militaire était insuffisant et arriéré; l'artil¬
lerie au-dessous de toutes les proportions exigées
par la prudence. Nous vous" présenterons un budget
en équilibre, toutes charges portées en ligne de
compte. L'amortissement et l'armée seront suffisam¬
ment dotés; la liste civile et les dotations disparues,
produiront une économie d'environ 40 millions. Il y
aura de nouvelles réductions à faire sur les travaux
publics et les constructions navales; l'armée recevra
75 à 80 millions de plus de dotation, dont elle n'a
jamais joui; ainsi nous aurons une armée bien dotée
avec un amortissement de 200 millions et une dette
flottante au-dessous des proportions ordinaires.
Pour cela, il a fallu créer C'OO millions d'impôts
nouveaux; 350 millions sont déjà trouvés; le surplus
sera demandé à un impôt sur les matières premières
ou à d'autres impôts, selon vos décisions. La crise
monétaire est expliquée, parce que nous avons dù
acheter tout le'papier disponible pour nos payements
à l'Allemagne; que, par suite, le change a monté
et la hausse du change a fait sortir le métal.
Nous sommes en face de ceux difficultés ; la pre¬
mière, c'est la limite de deux milliards 400 millions,
imposée aux émissions de billets de banque; la se¬
conde, c'est le défaut de coupures au-dessous de 20
francs.
La Banque va être autorisée à étendre ses émis¬
sions, selon que vous le jugerez convenable.
Pour l'armée, deux questions: la réorganisation
actuelle et le système de recrutement à adopter pour
l'avenir; réunion en un' seul tout, sous leur numéro
d'origine, des fragments de nos-anciens régiments
d'infanterie. Nous aurons 150 régiments d'infanterie
qui constitueront de 37 à 38 divisions. La proportion
des bouches à feu était de deux et demie par mille
hommes ; elle sera de quatre. Quant au service obli¬
gatoire, nous ne vous le proposons pas dans l'accep¬
tion rigoureuse du mot; nous vous offrirons un
moyen terme entre des exagérations contraires. En
paix, le nécessaire, évalué à 900 mille hommes ; en
temps de guerre, le service obligatoire pour tousj 8
ans de service, 5 ans sous les drapeaux, 3 ans en
congé renouvelable. On aura huit contingents de 90
mille hommes chacun, qui donneront 720,000 hom¬
mes ; en ajoutant les 120 mille hommes qui ne se re¬
crutent pas par les appels, on aura 840 mille hom¬
mes, chiffre ramené à 800 par la fnortalité ét par le
contingent à fournir à la marine. La substitution
d'un numéro à l'autre sera autorisée.
Je ne vous ai pas parlé de politique dans lé sens
qu'on donne aujourd'hui à Ce mot; cette politique ac¬
tuelle ayant pour objet la constitution d'un Gouverne¬
ment définitif, c'est vous surtout qu'elle regarde; ce
serait empiéter sur vos droits, si nous prenions, à
cet égard, une décision précipitée.
Voué à l'œuvre de réorganisation, j'ai tenu à ce
qu'un ordre rigoureux y présidât, et je me tiens au¬
jourd'hui prêt, comme je l'ai toujours été, à remettre
intact, dans sa forme scrupuleusement et loyalement
conservée, le dépôtquevous m'avez confié; je vous le
remets; qu'en ferez-vous? Vous êtes le souverain, je
ne le suis pas. Mandataires du pays, mes collègues
et moi, nous aurons, Comme vous, un devoir à rem¬
plir vis-à-vis de nos commettants le jour où vous
nous demanderez de nous prononcer sur ces ques¬
tions. Je répète qu'il serait injuste, en jetant les yeux
sur le passé, de ne pas considérer la situation
comme relativement bonne. C'est à la majorité, au¬
teur des volontés salutaires qu'elle amanifestées, que
je m'adresse'en ce moment; et tout fatigué que je suis
si, dans cette même voie de sagesse suivie jusqu'à
ce jour, mon dévouement peut vous être utile, vous y
pouvez compter.
Pour copie conforme :
Le Préfet de la Lozère,
A. DE R0CHEF0RT.
L'Assemblée sera probablement saisie, dès les premiers
jours de sa nouvelle session, d'une proposition tendant à la
ramener à Paris. Quel accueil sera fait à cette demande, nous
ne pouvons pas encore le prévoir, car nous né savons pas si
nos représentants sont encore animés du même sentiment de
défiance qui les a portés à vouloir s'installer à Versailles.
Nous avons à peine besoin de dire que nous faisons des
vœux pour que lé gouvernement de la France revienne à son
séjour naturel. Presque tons nos confrères ont indiqué les
motifs qui militent en faveur de ce retour, et les arguments
ne leur ont pas fait défaut. Si la cause de Paris n'est pas ga¬
gnée, ce ne sera pas faute d'avoir été plaidée et bien plaidée.
Aussi n'insisterons-nous pas sur la nécessité de rétablir la
confiance dans les esprits ; de montrer à la France et à l'Eu¬
rope que l'ordre légal repose sur des bases assez solides pour
qu'on ne craigne pas de les voir ébranler par les tentatives
du parti révolutionnaire, si audacieux qu'il soit. La plupart
des négociants et des industriels croient que les affaires se¬
raient plus actives, les commandes plus nombreuses, le travail
plus fécond, si l'Assemblée nationale renonçait à se cantonner
dans une sorte de camp retranché et se contentait, pour
garantir sa sécurité, des puissantes ressources dont on dispose
pour maintenir l'ordre dansParis. On sait tout cela; on sait
que le plus sûr moyeu d'assurer la tranquillité, c'est d'assurer
du travail à tous Tes bras et d'adoucir ainsi les souffrances
d'un hiver qui sera rude. On sait aussi qu'il est difficile de
conserver une administration disloquée et déchirée entre
Paris et Versailles, et qu'il est impossible d'établir dans cette
dernière ville la foule innombrable des employés.
Tout cela est vrai, tout cela est connu, mais il est toujours
à craindre que l'Assemblée ne veuille pas se laisser persuader.
Il n'y a rien de plus tenace et de plus invincible que la défian¬
ce. La défiance a son non possumus comme la foi religieuse.
La défiance laisse passer les plus puissants arguments sans se
laisser convaincre, écoute les prières les plus pressantes sans
se laisser fléchir.
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